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Société Publié le lundi 16 juillet 2012 | Le Temps

Camp Nahibly (Duékoué)/ Sans soutien, les déplacés de guerre meurent de faim

© Le Temps Par Thierry Gouegnon, (c)CICR
Crise post-électorale : les Abidjanais abandonnent leurs quartiers à la recherche de plus de sécurité
Jeudi 17 mars 2011. Abidjan. Photo: Des déplacés d`Abobo, au centre d`accueil à l`église St. Ambroise Jubilé d`Angré
Le camp de personnes déplacées pour cause de guerre, à Duékoué, appelé Camp Nahibly, est loin de désemplir. Selon nos sources, il vient de recevoir 790 nouveaux pensionnaires venant de la Mission catholique de Duékoué. Ce qui donne un effectif de 4535 personnes. Ces personnes sont généralement sans abri, parce que la guerre a ravagé leurs maisons et campements. D’autres vivent le martyr du fait de l’insécurité qui règne encore dans leur espace de vie. Bien souvent, leurs agresseurs occupent toujours leurs maisons sans que l’Etat ne les aide à les déloger. Lorsqu’il y a une menace ou une agression à Duékoué ou dans les environs, les gens affluent à la Mission catholique, puis plus tard, ils convergent dans le Camp Nahibly construit et ouvert le 1erjuin 2011 par le Haut commissariat des réfugiés (Hcr). Les populations sont donc accumulées dans ce camp et depuis trois mois, elles ne reçoivent plus de vivres des organisations comme Pam et Fao. Selon nos informations, l’Ong Asa qui gère ce camp reprocherait aux réfugiés de n’avoir pas déguerpi de ce lieu avant l’arrivée du chef de l’Etat Alassane Ouattara dans la région. La coordinatrice de cette Ong a tenté de faire croire que tout va bien, qu’il n’y a plus de déplacés et que tous ont regagné leurs maisons, grâce à Ouattara. Mais les gens n’ont pas bougé. Aussi veut-on leur faire payer pour leur « désobéissance». Or, ces populations n’ont plus de toit, plus de maison où entrer et vivre. Tout a été incendié. Les ex-rebelles sont encore dans d’autres maisons. Mais, plutôt que d’expulser les intrus pour rétrocéder ces toits à leurs propriétaires, le pouvoir Ouattara demande aux victimes de se « débrouiller ». D’aller vivre chez des tuteurs et même dans d’autres villages, sous prétexte que «la solidarité est ivoirienne». Ainsi, en les affamant, on veut les obliger à partir du camp. Car le pouvoir Ouattara considère que les personnes entassées sur ce site sont des «pro-Gbagbo». Et que les nourrir, c’est leur donner la forcer de résister, de s’opposer. Sinon, comment comprendre que les autorités abandonnent aussi cyniquement une population dans un tel drame. Quoi qu’il en soit, ces déplacés préfèrent mourir là. Au lieu d’aller se livrer à leurs bourreaux qui ne sont nullement inquiétés. Aujourd’hui, le manque de nourriture et de soins médicaux multiplie le taux de mortalité dans le camp. Car sans activités rémunératrices, les déplacés n’ont pas de revenu pour se nourrir et se soigner. Voilà comment se perpétue le drame des Ivoiriens à l’Ouest depuis la prise de pouvoir par Ouattara.
Germain Séhoué
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