A la suite du 7ème numéro de son magazine « l’Espoir », la Banque Mondiale a organisé un diner-débat sur la problématique de la femme en Afrique. A travers le thème central « Etre femme en Afrique », également thème du dossier abordé dans le magazine, Madani Tall, directeur des opérations de la Banque Mondiale en Côte d’Ivoire, au Burkina, au Benin et au Togo a indiqué que cette initiative de la Banque Mondiale vise à mettre l’accent sur le rôle de la femme dans la quête du développement des pays africains et sur sa place dans l’égalité du genre et dans le développement socio-économique. Pour Mme Fatima Maïga, directrice pays de ONU Femmes, il est clair que la femme a bel et bien sa place, cependant, a-t-elle fait remarqué, il lui appartient, d’abord, de la valoriser afin que la société la lui reconnaisse. Quatre sous-thèmes ont meublé ce diner-débat. Les participants qui sont intervenus sur le premier sous-thème, « Femme africaine entre tradition et modernité : quelle évolution ? », ont tous reconnu que la femme africaine, tout en étant un symbole d’unité, d’alliance et de reproductivité s’est adaptée à la modernité. Cependant, selon Yobouet Elisabeth, ingénieur de conception des mines, le gouvernement devrait prendre des mesures idoines pour accompagner les efforts des femmes au quotidien. Dr Marie Paule Kodjo, présidente de l’ONG Playdoo estime que le 2ème sous-thème « Femme et pouvoir politique : mythe ou réalité ? » constitue un challenge que la femme doit relever. Se prononçant sur la question, Yasmina Ouégnin, député de Cocody soutient que la situation est encore préoccupante en Afrique. « On a toujours l’impression que la femme est une grande mobilisatrice, une grande battante mais jamais leader. Elle est toujours amener à faire un choix entre sa famille et sa carrière politique. Mais nous pensons qu’il est temps que la femme joue pleinement son rôle » a-t-elle déclaré. Au sujet du 3ème sous-thème, « Femmes du terroir, femmes d’affaires : le pari de l’autonomisation financière », Marie Diongoye Konaté, PDG de PKL a insisté sur le fait que la femme africaine doit arrêter de se lamenter et se mettre au travail afin de s’affirmer. « Je suis d’accord pour l’équité mais pas pour l’égalité. Les femmes ont les mêmes chances que les hommes et c’est à nous qu’il appartient de travailler pour nous affirmer. Nous ne devons pas nous contenter de dénoncer » a-t-elle lâché. Quant au dernier sous-thème, « Violences contre les femmes : le droit peut-il triompher ? », Mme Constance Yaï, président fondatrice de l’AIDF, s’est voulue alarmiste. Selon elle, l’impunité et le non-dit du droit favorisent la perpétuation de ces violences et la résignation de certaines femmes violentées. « A ce jour, les violences faites aux femmes se sont aggravées et la crise a fait reculé les quelques résultats que nous avions obtenu par le passé » a-t-elle fait savoir. Pour la Grande Chancelière, Mme Henriette Dagri-Diabaté, marraine de ce diner-débat, le succès de la problématique de la femme doit reposer sur trois points. Une volonté politique affichée, la mise à disposition de moyen financier et surtout le rôle que doit jouer la femme elle-même. « La femme doit renoncer au statut de victime et devenir une actrice. Elle doit prendre sa vie en main, chercher à améliorer ses connaissances et se mettre au diapason de la modernité. Les femmes doivent mettre leurs forces ensemble pour agir. Nous devons rassurer les hommes que nous ne voulons pas leur place »
Sogona Sidibé
Encadré
« Etre Femme en Afrique », c’est le dossier réalisé par le numéro 7 de l’Espoir, le magazine du bureau de la Banque mondiale en Cote d’Ivoire paru ces derniers jours, en collaboration avec le bureau ONU Femmes basé à Abidjan. Sur 14 pages, le magazine fondé en 2008 par le Directeur des Operations de la Banque mondiale en Cote d’Ivoire, Madani M. Tall, retrace la longue marche des femmes africaines durant les 100 dernières années. A la suite de ce magazine, le diner-débat aura réussi le pari de croiser plusieurs regards sur la problématique de la femme. Ainsi, organisations féminines, femmes politiques, femmes d’affaires, victimes des violences conjugales ou d’agression sexuelle ou même homme religieux, chefs traditionnels, communicateurs et publicistes ont pu se prononcer sur le sujet. Visiblement préoccupé par le statut et l’image encore marginale de la femme africaine, Madani M. Tall, en suscitant le débat, voulait sonder un terrain sur lequel la Banque mondiale souhaiterait accroitre son intervention, après avoir conduit la Cote d’ivoire au point d’achèvement de l’initiative PPTE le 26 juin dernier.
SS
Sogona Sidibé
Encadré
« Etre Femme en Afrique », c’est le dossier réalisé par le numéro 7 de l’Espoir, le magazine du bureau de la Banque mondiale en Cote d’Ivoire paru ces derniers jours, en collaboration avec le bureau ONU Femmes basé à Abidjan. Sur 14 pages, le magazine fondé en 2008 par le Directeur des Operations de la Banque mondiale en Cote d’Ivoire, Madani M. Tall, retrace la longue marche des femmes africaines durant les 100 dernières années. A la suite de ce magazine, le diner-débat aura réussi le pari de croiser plusieurs regards sur la problématique de la femme. Ainsi, organisations féminines, femmes politiques, femmes d’affaires, victimes des violences conjugales ou d’agression sexuelle ou même homme religieux, chefs traditionnels, communicateurs et publicistes ont pu se prononcer sur le sujet. Visiblement préoccupé par le statut et l’image encore marginale de la femme africaine, Madani M. Tall, en suscitant le débat, voulait sonder un terrain sur lequel la Banque mondiale souhaiterait accroitre son intervention, après avoir conduit la Cote d’ivoire au point d’achèvement de l’initiative PPTE le 26 juin dernier.
SS