La coopération entre polices dans le cadre de la lutte contre la criminalité s’active avec Interpol dont le bureau Afrique de l’Ouest vient d’ouvrir les portes à Abidjan. Dans l’entretien qui suit, le Commissaire Divisionnaire-Major de police, Brédou M’Bia, Directeur général de la Police nationale, parle de cet outil important de lutte transfrontalière.
Le Patriote : On entend de plus en plus parler d’Interpol. Quelle est la mission exacte de cette Institution ?
Bredou M’Bia : Tout est parti de Monaco. Le roi avait perdu un jour ses effets, notamment des parures. La Police en faisant l’enquête, s’est rendue compte que les objets se trouvaient au Luxembourg, dans un autre pays. Il fallait imaginer un moyen pour lutter contre la criminalité transfrontalière, c’est-à-dire d’un Etat à un autre. C’est comme ça qu’est née l’idée, en 1923, de la création de cet outil, dont la mission était d’établir une coopération entre les polices des différents Etats. Et au fur à mesure, on y a apporté des améliorations et aujourd’hui, nous sommes arrivés à Interpol.
LP : Comment fonctionne Interpol ?
BM : Le siège du bureau Interpol est à Lyon, en France. C’est là que réside le secrétaire général d’Interpol. Outre Lyon, vous avez ce qu’on appelle les bureaux régionaux dont nous avons inauguré le siège de l’Afrique de l’Ouest ici à Abidjan. En Afrique, vous avez quatre bureaux. Il y a le Kenya pour l’Afrique de l’Est, l’Afrique du Sud pour le Sud de l’Afrique, le Cameroun pour l’Afrique centrale. Et la Côte d’Ivoire pour l’Afrique occidentale. Mais parmi ces pays, la Côte d’Ivoire a été le pays pionnier, parce que c’est depuis très longtemps que nous avons mis le système en place. A partir de ces bureaux régionaux, vous avez ce qu’on appelle les bureaux centraux. C’est-à-dire, le Bureau central national appelé BCN, dont chaque pays est doté. Si on commence par la pyramide inversée, vous aller voir qu’on a les bureaux nationaux, les bureaux régionaux et tout est centralisé par Lyon qui est le siège d’Interpol.
LP : Le bureau de la sous-région ouest africaine a ouvert récemment ses portes à Abidjan. Quel intérêt pour la Côte d’Ivoire d’abriter le siège de l’Institution ?
BM : Le premier intérêt, c’est la renommée. Au plan financier, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), c’est 16 pays. Et chaque fois qu’il y aura une réunion au niveau régional, ils viendront en grand nombre et le pays y gagne. Au plan Police, c’est la structure qui coordonne les activités des polices nationales. Quand un vol est commis dans un Etat, automatiquement, on est saisi. Aujourd’hui, nous avons un système de liaison très efficace qui permet de communiquer en temps réel. Ce n’est plus comme avant où il fallait passer par une lettre à la poste. Cela a intérêt capital pour les Etats qui travaillent dans cette coopération là.
LP : La coopération est en marche. Où en sommes- nous avec le dossier des véhicules volés ?
BM : En Côte d’Ivoire, quand on fait les statistiques, on a trois vols par jour. Quand vous regardez dans certains Etats en Europe, on a plus de vingt vols par jour. Je ne fais pas cette comparaison, mais c’est pour dire que chez nous en Côte d’Ivoire, ces vols ne sont pas très importants. Mais en même temps, compte tenu du niveau de vie des Ivoiriens, c’est grave, parce que quand tu achètes un véhicule à dix ou quatre-vingts millions qu’on le vole, c’est la valeur. Interpol a une base de données tellement importante qu’à tout moment on peut retrouver les véhicules volés. J’ai toujours dit à mes collaborateurs que le véhicule est un bien non périssable qui ne se perd jamais. Parce que sur le véhicule, en l’occurrence vous avez le châssis sur lequel est frappé un numéro. Et comme c’est en fer, vous allez le brûler, l’esquinter, le maquiller, quel que soit ce qui va se passer, on va retrouver le véhicule. Je vous donne un exemple, il y a un véhicule qui a été volé à Londres. De Londres, le véhicule est parti au Liban. Du Liban, il a été envoyé au Ghana. Du Ghana, ce véhicule est arrivé à Abidjan. Nous l’avons retrouvé. Quel que soit l’itinéraire que vous allez prendre, on va retrouver le véhicule. C’est pourquoi Interpol dans cette liaison a demandé à ce que tous les Etats membres assurent une coordination de telle sorte qu’à tout moment, on puisse retrouver les objets volés. Ce ne sont pas seulement les véhicules, mais beaucoup d’autres choses, notamment des objets d’art. il y a l’exemple de notre musée, où à un moment donné des objets ont été volés. Si on a des références, on fait le message et on rattrape les voleurs. Au niveau de la drogue, on vient de saisir près de 100 kilogrammes de Cocaïne à l’aéroport d’Abidjan. Mais c’est parti des pays d’Europe. On a saisi la drogue ici, mais tout cela est le résultat d’un suivi dont Interpol a l’expertise. Tout ce qui est criminalité, c’est aussi Interpol. Aujourd’hui, nous sommes en train de développer un système important : la lutte contre la cybercriminalité. Quand vous regardez le monde, il part à partir de ce que la science développe. On a eu la révolution industrielle à partir de ce que nous avons connu à l’époque avec la mécanisation. Aujourd’hui, c’est le système des ordinateurs. Pendant qu’on crée ce système, il faut savoir que les bandits eux aussi avancent, ils font des recherches. Il faut arriver à contrecarrer cela. C’est un autre système qu’Interpol est en train de développer pour qu’on puisse être au même diapason pour ne pas que les bandits nous devancent.
LP : S’agissant de la cybercriminalité, vous dites être en avance. Quelles dispositions avez-vous prises en la matière ?
BM : La Côte d’Ivoire a créé un système qui permet de suivre au quotidien ce qui se passe au niveau des cybercriminalités, c’est pour cela qu’on réussi à faire des interpellations. Des policiers sont formés, font leur travail et arrivent à interpeller. Si on se rend compte qu’il y a un cas grave, avec Interpol, on arrive à voir à l’extérieur si la personne existe et on l’interpelle.
Réalisée par COULIBALY Zoumana
Le Patriote : On entend de plus en plus parler d’Interpol. Quelle est la mission exacte de cette Institution ?
Bredou M’Bia : Tout est parti de Monaco. Le roi avait perdu un jour ses effets, notamment des parures. La Police en faisant l’enquête, s’est rendue compte que les objets se trouvaient au Luxembourg, dans un autre pays. Il fallait imaginer un moyen pour lutter contre la criminalité transfrontalière, c’est-à-dire d’un Etat à un autre. C’est comme ça qu’est née l’idée, en 1923, de la création de cet outil, dont la mission était d’établir une coopération entre les polices des différents Etats. Et au fur à mesure, on y a apporté des améliorations et aujourd’hui, nous sommes arrivés à Interpol.
LP : Comment fonctionne Interpol ?
BM : Le siège du bureau Interpol est à Lyon, en France. C’est là que réside le secrétaire général d’Interpol. Outre Lyon, vous avez ce qu’on appelle les bureaux régionaux dont nous avons inauguré le siège de l’Afrique de l’Ouest ici à Abidjan. En Afrique, vous avez quatre bureaux. Il y a le Kenya pour l’Afrique de l’Est, l’Afrique du Sud pour le Sud de l’Afrique, le Cameroun pour l’Afrique centrale. Et la Côte d’Ivoire pour l’Afrique occidentale. Mais parmi ces pays, la Côte d’Ivoire a été le pays pionnier, parce que c’est depuis très longtemps que nous avons mis le système en place. A partir de ces bureaux régionaux, vous avez ce qu’on appelle les bureaux centraux. C’est-à-dire, le Bureau central national appelé BCN, dont chaque pays est doté. Si on commence par la pyramide inversée, vous aller voir qu’on a les bureaux nationaux, les bureaux régionaux et tout est centralisé par Lyon qui est le siège d’Interpol.
LP : Le bureau de la sous-région ouest africaine a ouvert récemment ses portes à Abidjan. Quel intérêt pour la Côte d’Ivoire d’abriter le siège de l’Institution ?
BM : Le premier intérêt, c’est la renommée. Au plan financier, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), c’est 16 pays. Et chaque fois qu’il y aura une réunion au niveau régional, ils viendront en grand nombre et le pays y gagne. Au plan Police, c’est la structure qui coordonne les activités des polices nationales. Quand un vol est commis dans un Etat, automatiquement, on est saisi. Aujourd’hui, nous avons un système de liaison très efficace qui permet de communiquer en temps réel. Ce n’est plus comme avant où il fallait passer par une lettre à la poste. Cela a intérêt capital pour les Etats qui travaillent dans cette coopération là.
LP : La coopération est en marche. Où en sommes- nous avec le dossier des véhicules volés ?
BM : En Côte d’Ivoire, quand on fait les statistiques, on a trois vols par jour. Quand vous regardez dans certains Etats en Europe, on a plus de vingt vols par jour. Je ne fais pas cette comparaison, mais c’est pour dire que chez nous en Côte d’Ivoire, ces vols ne sont pas très importants. Mais en même temps, compte tenu du niveau de vie des Ivoiriens, c’est grave, parce que quand tu achètes un véhicule à dix ou quatre-vingts millions qu’on le vole, c’est la valeur. Interpol a une base de données tellement importante qu’à tout moment on peut retrouver les véhicules volés. J’ai toujours dit à mes collaborateurs que le véhicule est un bien non périssable qui ne se perd jamais. Parce que sur le véhicule, en l’occurrence vous avez le châssis sur lequel est frappé un numéro. Et comme c’est en fer, vous allez le brûler, l’esquinter, le maquiller, quel que soit ce qui va se passer, on va retrouver le véhicule. Je vous donne un exemple, il y a un véhicule qui a été volé à Londres. De Londres, le véhicule est parti au Liban. Du Liban, il a été envoyé au Ghana. Du Ghana, ce véhicule est arrivé à Abidjan. Nous l’avons retrouvé. Quel que soit l’itinéraire que vous allez prendre, on va retrouver le véhicule. C’est pourquoi Interpol dans cette liaison a demandé à ce que tous les Etats membres assurent une coordination de telle sorte qu’à tout moment, on puisse retrouver les objets volés. Ce ne sont pas seulement les véhicules, mais beaucoup d’autres choses, notamment des objets d’art. il y a l’exemple de notre musée, où à un moment donné des objets ont été volés. Si on a des références, on fait le message et on rattrape les voleurs. Au niveau de la drogue, on vient de saisir près de 100 kilogrammes de Cocaïne à l’aéroport d’Abidjan. Mais c’est parti des pays d’Europe. On a saisi la drogue ici, mais tout cela est le résultat d’un suivi dont Interpol a l’expertise. Tout ce qui est criminalité, c’est aussi Interpol. Aujourd’hui, nous sommes en train de développer un système important : la lutte contre la cybercriminalité. Quand vous regardez le monde, il part à partir de ce que la science développe. On a eu la révolution industrielle à partir de ce que nous avons connu à l’époque avec la mécanisation. Aujourd’hui, c’est le système des ordinateurs. Pendant qu’on crée ce système, il faut savoir que les bandits eux aussi avancent, ils font des recherches. Il faut arriver à contrecarrer cela. C’est un autre système qu’Interpol est en train de développer pour qu’on puisse être au même diapason pour ne pas que les bandits nous devancent.
LP : S’agissant de la cybercriminalité, vous dites être en avance. Quelles dispositions avez-vous prises en la matière ?
BM : La Côte d’Ivoire a créé un système qui permet de suivre au quotidien ce qui se passe au niveau des cybercriminalités, c’est pour cela qu’on réussi à faire des interpellations. Des policiers sont formés, font leur travail et arrivent à interpeller. Si on se rend compte qu’il y a un cas grave, avec Interpol, on arrive à voir à l’extérieur si la personne existe et on l’interpelle.
Réalisée par COULIBALY Zoumana