Des cadres du Moyen Cavally et du Guémon ont échangé hier mardi avec la presse aux Deux-Plateaux, sur l’attaque du camp de Nahibly près de Duékoué survenue le vendredi 20 juillet dernier. Conduits par Nahi Do, doyen des cadres, ils ont présenté les faits et dégagé leur position sur le drame que vit leur communauté.
Selon le porte-parole des cadres Wê, les événements ont été d’une rare violence ce vendredi-là, alors que les pensionnaires du camp vaquaient à leurs occupations quotidiennes. Ils mettent en cause des jeunes Malinké aidés de supplétifs Dozo. ‘’Ils ont d’abord mis le feu aux tentes avant de s’attaquer aux habitants du camp qui, pris au piège et complètement tétanisés, étaient des proies faciles qu’ils ont pu massacrer à leur guise. Le bilan provisoire fait état de 130 morts, dénombrés par différentes sources, plus d’un millier de disparus. Le camp qui comptait 5.385 déplacés, tous de l’ethnie Wê, originaires de 34 localités, a été complètement détruit. Sur leur lancée, les FRCI et les dozos ont également détruit le site annexe de la Mission Catholique ainsi que le marché des femmes wê situé en face de cette mission. La horde d’assaillants s’est ensuite dirigée vers les quartiers des autochtones en proférant des menaces d’extermination des Wê dont «la finale aura lieu le 13 août 2012»’’, a relaté Nahi Do. Le 13 août 2012, se tient en effet, l’audience de confirmation de charges contre Laurent Gbagbo majoritairement voté par le peuple guéré en 2010. Selon les conférenciers parmi lesquels on comptait le maire de Duékoué, Tihi Kpaho Victor, le vice-président du conseil général de Guiglo, Tchéidé Jean Gervais, Dr Gui Tiéhi président du conseil général de Bloléquin, le chiffre de 130 tués avancé est aujourd’hui dépassé et a atteint jusqu’à hier, 211 morts. Ils disent les tenir de la Croix Rouge sur le terrain et le travail de recoupement des informations continue pour établir des listes complètes dans quelques jours. Toutefois, ces cadres sont convaincus qu’il s’agit d’une action planifiée. ‘’Au regard des faits et en faisant un retour aux massacres antérieurs, force est de constater que nous nous trouvons dans le cas d’un génocide homéopathique savamment planifié et méthodiquement exécuté. En effet, le scénario est chaque fois le même : on part du prétexte d’un braquage ou d’une attaque au cours de laquelle des ressortissants du nord sont soit blessés ou tués et la machine meurtrière est mise en branle’’, ont-ils analysé. Face à ce tableau dramatique, les cadres ont enjoint l’Etat de Côte d’Ivoire à prendre des dispositions pour restaurer la confiance entre le peuple Wê et le gouvernement. Aussi, exigent-ils entre autres mesures, le relèvement immédiat de tous les représentants de l’Etat dans la région, le retrait des seigneurs de guerre des forêts occupées tels que Amadé Ouérémi particulièrement cité, le renvoi des dozos dans leur aire culturelle du nord, l’encasernement des Frci et la mise en place d’une commission d’enquête internationale sans la Cedeao. Les cadres entendent poursuivre leurs actions dans les différentes chancelleries afin que justice soit faite. Mais sur la ligne à suivre, la politique semble avoir pris le dessus car des cadres surtout ceux du RHDP ne se sentent pas concernés par cette démarche. Ils ont brillé par leur absence, pour les plus influents comme les nouveaux élus, laissant le champ libre aux cadres FPI.
S. Débailly
Selon le porte-parole des cadres Wê, les événements ont été d’une rare violence ce vendredi-là, alors que les pensionnaires du camp vaquaient à leurs occupations quotidiennes. Ils mettent en cause des jeunes Malinké aidés de supplétifs Dozo. ‘’Ils ont d’abord mis le feu aux tentes avant de s’attaquer aux habitants du camp qui, pris au piège et complètement tétanisés, étaient des proies faciles qu’ils ont pu massacrer à leur guise. Le bilan provisoire fait état de 130 morts, dénombrés par différentes sources, plus d’un millier de disparus. Le camp qui comptait 5.385 déplacés, tous de l’ethnie Wê, originaires de 34 localités, a été complètement détruit. Sur leur lancée, les FRCI et les dozos ont également détruit le site annexe de la Mission Catholique ainsi que le marché des femmes wê situé en face de cette mission. La horde d’assaillants s’est ensuite dirigée vers les quartiers des autochtones en proférant des menaces d’extermination des Wê dont «la finale aura lieu le 13 août 2012»’’, a relaté Nahi Do. Le 13 août 2012, se tient en effet, l’audience de confirmation de charges contre Laurent Gbagbo majoritairement voté par le peuple guéré en 2010. Selon les conférenciers parmi lesquels on comptait le maire de Duékoué, Tihi Kpaho Victor, le vice-président du conseil général de Guiglo, Tchéidé Jean Gervais, Dr Gui Tiéhi président du conseil général de Bloléquin, le chiffre de 130 tués avancé est aujourd’hui dépassé et a atteint jusqu’à hier, 211 morts. Ils disent les tenir de la Croix Rouge sur le terrain et le travail de recoupement des informations continue pour établir des listes complètes dans quelques jours. Toutefois, ces cadres sont convaincus qu’il s’agit d’une action planifiée. ‘’Au regard des faits et en faisant un retour aux massacres antérieurs, force est de constater que nous nous trouvons dans le cas d’un génocide homéopathique savamment planifié et méthodiquement exécuté. En effet, le scénario est chaque fois le même : on part du prétexte d’un braquage ou d’une attaque au cours de laquelle des ressortissants du nord sont soit blessés ou tués et la machine meurtrière est mise en branle’’, ont-ils analysé. Face à ce tableau dramatique, les cadres ont enjoint l’Etat de Côte d’Ivoire à prendre des dispositions pour restaurer la confiance entre le peuple Wê et le gouvernement. Aussi, exigent-ils entre autres mesures, le relèvement immédiat de tous les représentants de l’Etat dans la région, le retrait des seigneurs de guerre des forêts occupées tels que Amadé Ouérémi particulièrement cité, le renvoi des dozos dans leur aire culturelle du nord, l’encasernement des Frci et la mise en place d’une commission d’enquête internationale sans la Cedeao. Les cadres entendent poursuivre leurs actions dans les différentes chancelleries afin que justice soit faite. Mais sur la ligne à suivre, la politique semble avoir pris le dessus car des cadres surtout ceux du RHDP ne se sentent pas concernés par cette démarche. Ils ont brillé par leur absence, pour les plus influents comme les nouveaux élus, laissant le champ libre aux cadres FPI.
S. Débailly