Invité de la radio britannique Bbc, le Président de la République, le Dr Alassane Ouattara a évoqué la réconciliation nationale, défendu les efforts du gouvernement pour remettre l’Ouest ivoirien dans le processus de développement du pays et soutenu sa foi au développement de l’Afrique.
Vous avez gagné les élections et êtes président d’un pays très divisé...
Ado : Ce n’est en fait pas le cas en ce moment. Je pense que la réconciliation se passe assez bien. Nous avons fait d’énormes efforts. Le problème est que l’ancien président utilisait des discours inflammatoires qui ont créé des divisions au sein de la population. Moi j’ai un discours de réconciliation.
Que faites-vous concrètement ? Passez-vous à la télévision pour dire que vous êtes le président de tous les Ivoiriens ?
Ado : Exactement, j’ai fait plusieurs apparitions à la télévision, j’ai fait une visite dans l’ouest de la Côte d’Ivoire en disant à la population que je suis le Président de tous les Ivoiriens, que la Côte d’Ivoire a connu une crise comme tout autre pays, et qu’il est temps de tourner la page.
Beaucoup d’Ivoiriens ont pleuré quand ils ont vu le président Gbagbo à la Haye.
Ado : C’est une attitude typiquement africaine, s’ils voient quelqu’un tuer un autre, ils diront que c’est la volonté de Dieu. Cependant nous sommes en train de construire une société moderne et éradiquer l’impunité. Nous voulons évoluer et faire ce qui se doit.
Monsieur le Président, pourquoi avez-vous désigné un ancien rebelle Soro Guillaume comme Premier Ministre ?
Ado : Il est Ivoirien et n’a été condamné d’aucun crime et il n’y a aucune plainte contre lui. Il y a une commission nationale d’enquêtes à pied d’œuvre, et tous ceux qui seront jugés coupables seront punis, quelle que soit leur affiliation politique.
Est-ce que l’opération de réconciliation avance ?
Ado : elle avance assez bien, je suis allé à l’ouest du pays, où la crise a été plus sévère, j’y ai fait beaucoup d’investissements en infrastructure, eau, électricité, des écoles et des routes réhabilitées……etc. Nous voulons leur offrir une participation plus active dans le pays et un meilleur standard de vie pour le futur. Les populations de l’ouest m’ont fait comprendre qu’ils n’ont pas eu autant d’investissement dans leurs villes les dix dernières années. Nous avons accompli tellement en quelques mois que nous sommes convaincus de faire beaucoup plus pour les cinq prochaines années.
Vous avez travaillé avec le Président Houphouët Boigny, et maintenant vous êtes Président, comment vivez-vous cela ?
Ado : Je voulais en faites contribuer au processus démocratique dans mon pays ; mais ce que j’ai le plus appris du Président Houphouët c’est son sens de la tolérance. C’est un homme très sage, qui m’a fait confiance pour redresser la situation économique de mon pays.
D’aucuns disent que vous avez longtemps vécu hors du pays, travaillé pour le FMI, marié a une française. Comment vous reconnaissez-vous en un ivoirien ordinaire ?
Ado : Quand vous êtes à l’étranger, vous y êtes. Mais quand vous êtes Président, chez vous, vous vous assurez que votre peuple peut s’identifier à vous. J’ai quitté mon pays assez jeune pour l’étranger, et y ait travaillé pendant 40 ans. Cependant, retourner dans mon pays et être élu avec une majorité confortable, montre que le peuple voulait vraiment un changement. Il voulait quelqu’un qui pouvait leur apporter une meilleure vie. La croissance du PNB cette année sera de 8%, ce qui est au-delà de la moyenne en Afrique.
A l’invité Congolais Djo Munga : Comment avez-vous trouvé Abidjan lors de votre visite il y a 13 ans ?
J’ai été très impressionné par la beauté d’Abidjan, mais j’ai été attristé par le fait que Kinshasa ne soit pas aussi beau.
Pour vous, Monsieur le Président, quelle place occupe la démocratie dans le développement du continent africain ?
Ado : La démocratie est très importante pour le progrès en Afrique. Avec la démocratie vous avez besoin de plusieurs groupes ethniques pour gagner les élections. Un président qui ne contribue qu’au développement économique de sa tribu, le reste de la population va contester son pouvoir, et cela crée des conflits. La démocratie est la seule et meilleure option.
La culture a-t-elle la même importance que tous les autres ressorts du développement sur le continent ?
Ado : La culture est très importante car dans tous les pays, la culture est ce qui lie la population. Que celui qui chante soit du nord, sud, de l’est ou de l’ouest importe peu. La culture a un effet de tolérance en Afrique. Une fois que nous serons en mesure de capitaliser sur cet aspect, nous serons sur la bonne voie. La croissance économique en Afrique est la plus forte, plus rapide qu’en Asie, l’Afrique du Nord et l’Europe. Nous avons un problème d’emploi jeune. Nous avons donc besoin d’investir dans l’éducation pour remédier à ce problème. Je suis très optimiste quant au futur de l’Afrique. Avant 1995, les 2/3 des pays Africains étaient en conflit, période révolu. L’Afrique a vraiment évolué les dix dernières années et je suis convaincu que l’Afrique se lèvera.
Retranscrit par Séry Pouamon, Washington DC(Source Lebanco.net)
Vous avez gagné les élections et êtes président d’un pays très divisé...
Ado : Ce n’est en fait pas le cas en ce moment. Je pense que la réconciliation se passe assez bien. Nous avons fait d’énormes efforts. Le problème est que l’ancien président utilisait des discours inflammatoires qui ont créé des divisions au sein de la population. Moi j’ai un discours de réconciliation.
Que faites-vous concrètement ? Passez-vous à la télévision pour dire que vous êtes le président de tous les Ivoiriens ?
Ado : Exactement, j’ai fait plusieurs apparitions à la télévision, j’ai fait une visite dans l’ouest de la Côte d’Ivoire en disant à la population que je suis le Président de tous les Ivoiriens, que la Côte d’Ivoire a connu une crise comme tout autre pays, et qu’il est temps de tourner la page.
Beaucoup d’Ivoiriens ont pleuré quand ils ont vu le président Gbagbo à la Haye.
Ado : C’est une attitude typiquement africaine, s’ils voient quelqu’un tuer un autre, ils diront que c’est la volonté de Dieu. Cependant nous sommes en train de construire une société moderne et éradiquer l’impunité. Nous voulons évoluer et faire ce qui se doit.
Monsieur le Président, pourquoi avez-vous désigné un ancien rebelle Soro Guillaume comme Premier Ministre ?
Ado : Il est Ivoirien et n’a été condamné d’aucun crime et il n’y a aucune plainte contre lui. Il y a une commission nationale d’enquêtes à pied d’œuvre, et tous ceux qui seront jugés coupables seront punis, quelle que soit leur affiliation politique.
Est-ce que l’opération de réconciliation avance ?
Ado : elle avance assez bien, je suis allé à l’ouest du pays, où la crise a été plus sévère, j’y ai fait beaucoup d’investissements en infrastructure, eau, électricité, des écoles et des routes réhabilitées……etc. Nous voulons leur offrir une participation plus active dans le pays et un meilleur standard de vie pour le futur. Les populations de l’ouest m’ont fait comprendre qu’ils n’ont pas eu autant d’investissement dans leurs villes les dix dernières années. Nous avons accompli tellement en quelques mois que nous sommes convaincus de faire beaucoup plus pour les cinq prochaines années.
Vous avez travaillé avec le Président Houphouët Boigny, et maintenant vous êtes Président, comment vivez-vous cela ?
Ado : Je voulais en faites contribuer au processus démocratique dans mon pays ; mais ce que j’ai le plus appris du Président Houphouët c’est son sens de la tolérance. C’est un homme très sage, qui m’a fait confiance pour redresser la situation économique de mon pays.
D’aucuns disent que vous avez longtemps vécu hors du pays, travaillé pour le FMI, marié a une française. Comment vous reconnaissez-vous en un ivoirien ordinaire ?
Ado : Quand vous êtes à l’étranger, vous y êtes. Mais quand vous êtes Président, chez vous, vous vous assurez que votre peuple peut s’identifier à vous. J’ai quitté mon pays assez jeune pour l’étranger, et y ait travaillé pendant 40 ans. Cependant, retourner dans mon pays et être élu avec une majorité confortable, montre que le peuple voulait vraiment un changement. Il voulait quelqu’un qui pouvait leur apporter une meilleure vie. La croissance du PNB cette année sera de 8%, ce qui est au-delà de la moyenne en Afrique.
A l’invité Congolais Djo Munga : Comment avez-vous trouvé Abidjan lors de votre visite il y a 13 ans ?
J’ai été très impressionné par la beauté d’Abidjan, mais j’ai été attristé par le fait que Kinshasa ne soit pas aussi beau.
Pour vous, Monsieur le Président, quelle place occupe la démocratie dans le développement du continent africain ?
Ado : La démocratie est très importante pour le progrès en Afrique. Avec la démocratie vous avez besoin de plusieurs groupes ethniques pour gagner les élections. Un président qui ne contribue qu’au développement économique de sa tribu, le reste de la population va contester son pouvoir, et cela crée des conflits. La démocratie est la seule et meilleure option.
La culture a-t-elle la même importance que tous les autres ressorts du développement sur le continent ?
Ado : La culture est très importante car dans tous les pays, la culture est ce qui lie la population. Que celui qui chante soit du nord, sud, de l’est ou de l’ouest importe peu. La culture a un effet de tolérance en Afrique. Une fois que nous serons en mesure de capitaliser sur cet aspect, nous serons sur la bonne voie. La croissance économique en Afrique est la plus forte, plus rapide qu’en Asie, l’Afrique du Nord et l’Europe. Nous avons un problème d’emploi jeune. Nous avons donc besoin d’investir dans l’éducation pour remédier à ce problème. Je suis très optimiste quant au futur de l’Afrique. Avant 1995, les 2/3 des pays Africains étaient en conflit, période révolu. L’Afrique a vraiment évolué les dix dernières années et je suis convaincu que l’Afrique se lèvera.
Retranscrit par Séry Pouamon, Washington DC(Source Lebanco.net)