Ils sont venus dire « non » à l’extermination préméditée des déplacés wê de Duékoué par les Frci et dozos à la solde du régime Ouattara. Les Ivoiriens et Africains vivant en Europe étaient, hier, devant l’Elysée, pour manifester contre la visite du chef de l’Etat ivoirien reçu à Paris par le président français, François Hollande. Selon un manifestant joint au téléphone, dans l’après-midi, « les manifestants contre la réception du génocidaire Alassane Dramane Ouattara ont été embarqués dans un cargo de CRS sous un soleil de plomb. D`autres dont Abel Naki ont été confinés dans un café de la place jouxtant le lieu de la manifestation par la police de répression française ». De sources concordantes, les manifestants ont lancé des œufs contre une partie du cortège d’Alassane Ouattara. Plusieurs manifestants arrêtés, à croire nos sources, ont été relâchés. Et les manifestations ont été « violemment » dispersées par la police française. Ils sont nombreux, les Ivoiriens, camerounais, maliens, togolais et autres africains qui se demandent « pourquoi la France des droits de l’homme reçoit un dictateur et réprime une manifestation pacifique ». Pour d’autres, « que la France agisse de la sorte ne surprend guerre, parce que c’est elle qui a renversé Laurent Gbagbo ». Pendant que les manifestants a usaient leur énergie sous un soleil de plomb, à crier leur désaccord, à dire « non à la justice des vainqueurs », « non à la détention massive et arbitraire des opposants », « non à l’épuration ethnique » en Côte d’Ivoire, la partie officielle de la rencontre se déroulait. Le chef de l’Etat ivoirien, tout sourire, manifestement comblé d’avoir réussi à se faire recevoir enfin, multipliait les « merci monsieur le Président » à l’endroit de François Hollande. Alassane Ouattara avait besoin de reprendre attache avec la tutelle, après la chute de son ami, Nicolas Sarkozy. Il a été enfin reçu hier, sans gloire, à l’Elysée, après les autres chefs d’Etats africains. Dans ses déclarations, le mentor du Rdr a encore sombré dans la démagogie en parlant de sa « main tendue au Fpi » qui refuse de la prendre. Hollande et lui ont aussi effleuré le problème du Mali.
Koulibaly Doucy
Koulibaly Doucy