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Politique Publié le mardi 31 juillet 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Mali / ATT parle enfin du putsch du 21 au 22 mars 2012 : ‘‘J’ai été trahi par Abdine mais sauvé par un jeune officier béret vert…’’

© L’intelligent d’Abidjan Par Motors22
Ecole des forces armées de Zambakro (Yamoussoukro) : Le Président Alassane Ouattara et son homologue malien, le général Amadou Toumani Touré assistent à la sortie des élèves officiers de la 41ème promotion
Jeudi 8 septembre 2011. Ecole des forces armées de Zambakro (Yamoussoukro). Les présidents Alassane Ouattara et Amadou Toumani Touré (photo) assistent au Baptême de la 41ème promotion des élèves officiers.
Retranché dans sa résidence d’un hectare environ à Dakar au Sénégal, soucieux et inquiet de l’avenir de sa patrie, le Général Amadou Toumani Touré semble sortir de sa réserve et fait de graves revélations.

De retour de Dakar il y a quelques jours, un intime et confident d’ATT nous a reçus chez lui. Au cours de notre entretien, il a fait de nombreuses révélations sur le coup d’Etat, les coups d’Etat qui étaient prévus, les élections, entre autres sujets qui ont été à la »UNE » aussi bien de la presse que dans les lieux de causerie au lendemain du coup d’Etat et du départ d’ATT à Dakar. «Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme», a dit le chimiste Lavoisier. C’est dire que tout événement heureux ou malheureux sera sujet à des commentaires. Le départ précipité d’ATT de Koulouba ou du pouvoir, à quelques milliers de minutes de la fin de son mandat ne peut échapper à la règle. Ainsi, depuis le putsch, les commentaires ne manquent pas jusqu’aux plus fallacieux. Pire, ceux qui étaient les rats de maison du couple présidentiel semblent les plus virulents. Compréhensifs mais sans honnêteté seraient ceux qui pendant 9 ans et plus voulaient tel ou tel poste ou privilège et qu’ils n’ont pas eu pour des raisons bien précises. Indignes seraient ceux qui pendant son règne ont occupé des hauts rangs, bénéficié de son soutien de quelque nature que ce soit et qui l’accusent aujourd’hui de tous les noms d’oiseaux. Sachons tout de même que «La roue de l’histoire tourne et que rien ne peut l’arrêter» et puis que la Bible dit ceci : «Tu connaîtras la vérité et la vérité te rendra libre».

Abdine trahit ATT, Bagayoko le sauve

«Lorsque Gassama et Poudiougou sont venus de Kati me rendre compte de ce qui s’est passé, j’ai dit que j’ai compris. Immédiatement, après leur départ, j’ai fait appel à Abdine Guindo. Je lui ai dit d’aller voir la situation à Kati pour me rendre compte. Je ne l’ai plus vu mais pire, son téléphone ne répondait plus jusqu’à mon départ de Koulouba. Et comment ? Je tiens ici à rendre hommage à certains jeunes de la SE qui m’avaient averti depuis, mais…. Alors, lorsque les éléments de Kati sont arrivés, tous les BRDM de Koulouba étaient sabotés. Ils ont tiré. De tir en tir, je comprenais qu’il y avait la complicité car à chaque fois que je me déplaçais les tirs me suivaient. Finalement, le jeune officier Bagayoko m’a dit mon Général, il y a eu une trahison, cherchons un moyen pour vous sauver la vie. C’est de là que j’ai appelé Jimmy Carter (NDLR : ancien Président des USA et ami d’ATT) afin qu’il puisse dire à son ambassadeur de me secourir. Et puis je me suis défait de mon grand boubou et me suis déguisé pour aller vers la mosquée. Arriva alors l’ambulance blindée de l’Ambassade américaine et j’y suis rentré pour le camp para puis l’Ambassade américaine. Cependant, j’ai échappé bel car le 23 mars il était prévu de m’arrêter ou de me tuer. Et ce par Abdine et Poudiougou au profit de l’un des candidats à la présidentielle qui allait diriger la transition. Il est dit qu’il était mon candidat. Pourtant, il suffit seulement d’observer et d’analyser pour se rendre compte qu’il ne pouvait pas être mon candidat. Le minimum, il n’est en bon terme avec aucun membre de mon cabinet ni encore de ma famille. Alors, soyons sérieux !».

L’instigateur du coup est Diarra de L’EMIA

Selon notre interlocuteur, ATT lui aurait dit que c’est l’officier mis en cause dans l’affaire de l’EMIA , Diarra, qui serait le vrai acteur, instigateur et planificateur du putsch. Et qu’il l’aurait préparé de main de maître. Toujours, selon lui, ce Diarra serait l’intime ami et confident du Capitaine Amadou Haya Sanogo, lequel a l’estime de plusieurs jeunes officiers et sous-officiers parce qu’il n’a peur de rien et puis il maîtrise les BRDM. D’où son choix de diriger les débats. ATT affirme qu’il souhaite beaucoup de compréhensions aux jeunes afin que notre pays soit libre de tous les maux dont il fait aujourd’hui l’objet. ATT reconnaît qu’il s’est entouré de certains cadres véreux et sans vergogne aussi bien parmi les porteurs d’uniformes que des civils qui ne pensaient qu’à leurs seuls intérêts. Enfin Att d’ajouter ceci : «Lorsque j’ai remis ma démission, c’était de gaieté de cœur car je ne trahirai jamais le Mali et je souhaite tous les jours que Dieu bénisse mon pays. Sinon, dire qu’Abdine m’a sauvé est faux, il voulait depuis m’éliminer. C’est pourquoi à un moment je l’avais mis au camp Para en l’affaiblissant, mais Dieu ne dort pas…». Abordant plusieurs sujets, Att aurait souhaité que les Maliens s’entendent pour le salut du peuple. Il aurait parlé individuellement des candidats qui étaient en lice pour sa succession, l’Assemblée nationale, des partis politiques et leurs leaders. Sans oublier les nombreux coups qui étaient en gestation et les tentatives de sabotage de son régime.

Boubacar DABO,
source news.abamako.com/
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