Le village de Sanégouri dans la commune de Sinfra a été le théâtre d’un affrontement meurtrier entre population gouro et dozo dans la nuit de mardi 31 juillet au 1er août 2012. A l’origine de cet énième accroc dans cette zone, le vol d’un régime de banane. Le bilan est lourd : un mort, quinze (15) blessés dont cinq (5) évacués au Centre hospitalier régional de Yamoussoukro. Comment les faits se sont déroulés ? En effet, selon les informations recoupées auprès des populations et des autorités municipales que nous avons eues et surtout le témoignage des blessés évacués au Chr de Yamoussoukro, le jeune Boti Bi Donatien a été pris en flagrant délit de vol de régime de banane dans le champ d’un Burkinabé. Ce dernier va ligoter son voleur pour le ramener au village et le confier aux dozo. Ceux-ci se rendront chez le chef du village avec le malfrat. Une fois chez l’autorité coutumière, le malfrat reconnait les faits. C’est ainsi que le chef du village vu que la nuit tombait a proposé que l’affaire soit réglée le lendemain. Cette proposition ne sera pas du goût des chasseurs dozo qui ont estimé que la tête couronnée ne semble pas prendre au sérieux cette affaire de vol. Ils décident alors de garder leur voleur dans leur camp. C’est ce que les jeunes gouro ont refusé, car disent-ils : «il n’est pas normal que pour un régime de banane, on ligote leur frère de la sorte». Alors de force, ils vont l’aider à prendre la fuite. Bastonnés, les chasseurs traditionnels font appel à un renfort qui, une fois dans le village aux environs de 22 h 30- 23 heures, commence à tirer dans le village et à entrer dans les maisons pour rechercher l’indélicat personnage. Ce qui ne sera pas apprécié par les populations gouro qui vont s’interposer face à cette perquisition de force. S’ensuivront alors des affrontements au cours desquels Kouamé Bi Iroua Rash trouve la mort. Non contents du chef, les dozos le passeront à tabac, le laissant dans un état comateux après l’avoir ligoté. Plusieurs cases ont été brûlées par ceux-ci. Le petit marché n’a pas échappé à la furia des dozo qui ont tout emporté sur leur chemin. Au moment où nous mettions sous presse cette information, l’on nous a appris que la tension demeure vive dans ledit village car les jeunes gouro et partant toute la population exige le départ des dozo de leur village.
JEAN PAUL LOUKOU
JEAN PAUL LOUKOU