La présidente de la Commission nationale d’enquête (CNE), Ezouehu Paulette Badjo, magistrat hors hiérarchie chargée de mener des enquêtes sur les événements postélectoraux de novembre 2010, a remis son rapport au président de la République, Alassane Ouattara, le mercredi 8 août, à la Présidence, au Plateau. Lors de cette cérémonie, le chef de l’Etat a réaffirmé sa volonté de lutter contre l’impunité. «Toutes les personnes qui ont posé des actes répressifs pendant la crise postélectorale répondront de leurs actes devant la justice. C’est à ce prix que la Côte d’Ivoire pourra tourner définitivement cette page douloureuse. Nous voulons mettre fin à l’impunité et favoriser la réconciliation nationale», a indiqué le chef de l’Etat après réception du rapport des mains de la présidente de la Commission, en présence du corps diplomatique accrédité en Côte d’Ivoire et du représentant du Secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire, Bert Koenders. Avant de remettre ledit rapport au Premier ministre, Me Jeannot Kouadio-Ahoussou, afin qu’il en prenne connaissance, le président Ouattara a rassuré les Ivoiriens que le document sera rendu public. Le chef de l’Etat a également pris l’engagement de prendre en compte les recommandations faites par la Commission. Cependant, des séquences du rapport lu par la présidente de la Commission confirment que toutes les forces présentes en Côte d’Ivoire ont plus ou moins participé aux atteintes aux droits de l’Homme et aux droits humanitaires. «Des cas de violation grave ont été enregistrés, notamment des exécutions sommaires, des tortures, des arrestations ciblées, etc. », a insisté la présidente de la Commission, affirmant néanmoins que les forces proches de Laurent Gbagbo lors de crise postélectorale ont commis plus de crimes.
PATRICK N’GUESSAN
PATRICK N’GUESSAN