A chaque élection présidentielle, l’Afrique est envahie par des observateurs de l’Union Européenne, des ONG américaines pour ‘‘certifier ’’ le résultat du scrutin. Quand les observateurs africains seront-ils invités aux Etats-Unis, en France, en Allemagne, en Italie, au Portugal ou en Suisse pour ‘‘ valider ’’ le scrutin électoral ? C’est bien le moment de régler cet ‘‘ autre accord ’’ de coopération mutuelle entre l’Afrique, l’Europe et les Etats-Unis, pour que les observateurs africains, eux aussi, vérifient si les élections sont transparentes à Paris, Washington, Lisbonne ou à Rome, comme ce que font les observateurs et ONG de l’Union Européenne à chaque élection présidentielle en Afrique. A l’analyse, le continent africain subit une autre coopération ‘‘ brutale ’’, qui humilie les institutions républicaines africaines déjà déstabilisées par des coups d’état et autres rebellions. Et si les Africains et les Européens restent dans le domaine de la coopération, à l’échelle de la gestion et de la bonne gouvernance, les observateurs africains doivent être au rendez-vous, partout dans l’Union Européenne et aux Etats-Unis, pour ‘‘ certifier ’’ le résultat du scrutin. Et même imposer le point de vue de l’Union Africaine. Qu’on se le dise franchement : l’Europe et les Etats-Unis ont besoin de l’Afrique. Et si certains états d’Europe se disent ‘‘ puissance économique’’, c’est bien le continent africain qui ‘‘livre ’’ ses matières premières à l’Europe qui s’appuie sur le cacao ivoirien, le pétrole libyen, le phosphate marocain, le bois gabonais, ou le gaz algérien, que les Etats-Unis ou l’Europe transforment…pour être des Etats puissants. Les Africains doivent se défendre avec toute cette logique économique, pour jouer le grand rôle, celui de continent économiquement fort. C’est pourquoi, les observateurs africains doivent être partout, dans l’Union Européenne, et même à l’élection présidentielle américaine de novembre prochain, pour relever les forces et les faiblesses des institutions américaines. J’ai encore en mémoire la difficile fin électorale entre Georges W. Bush et son adversaire démocrate Al Goore. Des faiblesses des machines électorales qui ont étalé à l’époque, toute la fragilité de la ‘‘ puissance ’’ potentielle technologique des Etats-Unis. Georges W. Bush sortira vainqueur, mais mal élu. Que diront les observateurs de l’Union Européenne si cette défaillance électorale se passait au Tchad, au Mali, au Sénégal, au Benin, au Togo ou au Gabon ? Mais comme c’est bien les Etats-Unis, aucun état de l’Union Européenne n’a suspendu ses relations économiques et diplomatiques avec Washington. Aucune ONG américaine n’a demandé la délocalisation de la Banque Mondiale et du FMI. Que l’Europe respecte l’Afrique. L’échange des observateurs contribuera à ‘‘ casser un peu ’’ la domination sous toutes ces formes de l’Europe en Afrique. Il faut le dire, sans fausse honte : la mauvaise gouvernance se trouve aussi en Europe, avec cette chute brutale de l’économie européenne. Et, par conséquent, il est temps que les Africains contre-attaquent et proposent à l’Europe qu’ils ont aussi la connaissance intellectuelle ou politique. A quand les observateurs africains aux élections européennes et américaines ? L’Union Africaine, la CEDEAO, la CEMAC, la SADEC doivent faire publiquement, et de façon responsable, des propositions d’échanges des observateurs aux Européens et Américains pendant les scrutins électoraux à Paris, Washington, Rome, Lisbonne, Berne, comme le font les ONG américaines et européennes en surveillance électorale à Abidjan, Cotonou , N’djamena, Dakar, Rabat, Bamako, Niamey, pour ‘‘certifier’’ les scrutins électoraux. A mon avis, c’est bien autour de cet autre échange et de coopération, à des moments bien choisis, dans l’histoire politique Europe-Afrique-Etats-Unis, qu’on peut installer des institutions fortes et défendre la paix en Afrique. De l’Europe aux Etats-Unis, il n’y a pas d’états puissants. Il y a tout simplement ceux qui savent provoquer les troubles en Afrique et des Africains qui éteignent difficilement ces foyers de tension. Voilà la vérité.
Par Ben Ismaël
Par Ben Ismaël