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Économie Publié le lundi 13 août 2012 | Banque Mondiale

Cérémonie de remise Officielle des Centres d`archivage judicaire de Bouaké / Madani Tall, Banque mondiale: "Quand je pense à ces jeunes frères qui ont été appâtés par le maniement des armes..."

© Banque Mondiale Par FN
Banque mondiale en Cote d`Ivoire: Madani M. Tall tient sa premiére conférence de presse trimestrielle
Jeudi 16 février 2012. Abidjan. Salle de conférence de la Banque Mondiale, à Cocody. Le Directeur des opérations, Madani M Tall tient sa première conférence de presse trimestrielle sur le thème "Bilan et perspectives des interventions de la Banque mondiale en Cote d`Ivoire"
Bouaké - Qu’il me soit permis, Monsieur le Premier Ministre, de vous remercier très sincèrement, d’avoir accepté de présider la cérémonie qui nous réunit en ce jour. Certes, l’édifice que vous allez réceptionner tout à l’heure ainsi que celui de Daloa, sont consacrés à l’archivage judiciaire. Mais, au-delà de vos fonctions de Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, votre présence témoigne de l’intérêt que vous accordez à l’un des problèmes les plus sensibles de ce pays ; celui de l’état civil. En effet, comme l’a si bien décrit le Coordonnateur du PAPC, la construction des centres d’archivage judiciaire des cours d’appel, participe de la modernisation de l’état civil perçue par la Banque mondiale comme étant un impératif catégorique, une pré-condition à la restauration de la plénitude de la citoyenneté des ivoiriens, de tous les ivoiriens.

Puis que nous sommes à Bouaké, permettez moi de me référer à une étude réalisée en 2010 dans le cadre du PAPC sur le Obstacles Administratifs et Culturels à la déclaration des faits d’Etat Civil en Côte d’Ivoire. Cette étude révèle entre autres, qu’à la rentré scolaire de septembre 2009, plus de 30.000 jeunes de cette région n’ont pas été admis à passer les épreuves du concours d’entrée en classe de 6ième tout simplement parce qu’ils n’avaient ni extrait d’acte de naissance, ni jugement supplétif en tenant lieu. Si nous extrapolons ce chiffre sur l’ensemble du territoire national, nous pouvons nous faire une idée, peut être imparfaite, mais proche de la réalité, des dizaines voire des centaines de milliers de jeunes qui ne franchirons jamais le seuil de l’enseignement secondaire du fait de distorsions diverses. Combien de génies a-t-on ainsi privé du plaisir et du privilège de servir un jour la terre nourricière? Combien de jeunes ivoiriens ont-ils été ainsi appâtés par le maniement des armes tout simplement parce qu’ils n’avaient pas de « Papiers » (comme on dit en Côte d’Ivoire) pour pouvoir aller à l’école. Mesdames et Messieurs, quand je pense à ces jeunes frères, je me dis que je n’aurais jamais eu l’opportunité et surtout la grâce de travailler un jour pour la Banque mondiale et d’être aujourd’hui à vos cotés si je n’avais pas eu de « Papier » à ma naissance.

C’est dire, Monsieur le Premier Ministre, qu’il ne s’agit pas pour nous ce matin, d’un simple geste de remise d’un bâtiment fût-il des plus modernes. La symbolique des Centres d’Archivage Judiciaire nous offre l’occasion de poser de vraies questions et de rechercher les solutions les plus idoines. L’une des questions qui nous interpellent tous et au premier chef l’Etat de Côte d’Ivoire, est celle de savoir si chaque enfant qui nait dans ce pays a le droit, je dis bien le Droit d’avoir dès le berceau, un nom et un acte de naissance. Chaque enfant qui nait en Côte d’Ivoire a-t-il le Droit d’aller à l’école et de performer suivant ses seules capacités et non sur la base d’une sélection due à des obstacles administratifs ou culturels ?


Excellence Monsieur le Premier Ministre, la modernisation de l’état civil nous interpelle tous. La Banque mondiale pour sa part l’a si bien compris qu’elle a, lors de la préparation du Projet d’Assistance Post-Conflit, pris l’engagement de financer une partie de ce que nous considérons comme étant l’un des vastes chantiers de la République. Je ne m’attarderai pas sur ce qui a été fait, mais je voudrais profiter de cette tribune pour m’appesantir sur ce qui reste à faire pour que la Modernisation de l’Etat Civil en Cote d’Ivoire soit une réalité au service des ivoiriens.

Après Bouaké et Daloa, il va falloir construire et équiper le centre d’archivage judiciaire du ressort de la cour d’appel d’Abidjan à Grand Bassam. Ce centre qui est certainement le plus important au regard de la taille de la population visée, était programmé dans le cadre du PAPC, mais n’a pu être réalisé à cause des atermoiements administratifs liés à la question foncière.

Les Centres d’Archivage sont certes importants, mais ils ne sont qu’un des maillons de la chaine. Pour que la chaine tienne, tous les maillons doivent être en place. En amont de l’archivage il faut la matière à archiver c'est-à-dire les actes d’état civil et particulièrement les actes de naissance. A cet effet, la Banque mondiale a financé dans le cadre du PAPC, un schéma directeur en vue de l’informatisation de l’état civil en Côte d’Ivoire. Ce schéma directeur est l’un des premiers maillons qui permettraient qu’avec l’assistance des Technologies de l’Information et de la Communication, chaque ivoirien qui nait, quel qu’en soit le lieu, reçoive un identifiant et un acte de naissance. Si rien n’est fait, ce schéma directeur qui a coûté une petite fortune, ne vaudrait que son poids en papier. Ce plaidoyer dépasse le cadre du judiciaire et c’est en cela aussi que votre présence ce matin, Monsieur le Premier Ministre, prend tout son sens.

Les sujets de plaidoyer sont nombreux et ne concernent pas que le Gouvernement qui, hélas, ne peut tout faire notamment en ce qui concerne certains préjugés culturels que les parents doivent pouvoir vaincre pour s’inscrire dans la modernité. C’est le lieu d’interpeler les chefs traditionnels, les dignitaires religieux, les élites et les forces vives (...)

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