L’association des écrivains de langue française a attribué à Véronique Tadjo le Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire. Véronique Tadjo, d’origine ivoirienne a fait un véritable travail d’intellectuel, sur le génocide rwandais et sur la Reine Pokou, un des mythes fondateurs de l’histoire des ethnies de la Côte d’Ivoire. Les deux œuvres littéraires de Véronique Tadjo ont été publiées dans 8 pays africains. Autrement dit, ce qui a retenu mon attention, c’est bien le livre sur la Reine Pokou, considéré comme un véritable document des mythes et origines du peuple baoulé. Les critiques littéraires ,à l’époque, ont estimé que le livre sur la Reine Pokou était une réalité subtile, surtout inspirée par la notion «d’ivoirité», cause de nombreux soubresauts politiques que la Côte d’Ivoire avait connus. Le contenu du livre de Véronique Tadjo était évocateur : tenez-vous bien : Véronique Tadjo écrit que le vrai nom de la Reine Pokou est «Abraha Pokou» et non Abra Pokou. L’histoire est évocatrice quand Véronique Tadjo disait que le Ghana était la terre des ancêtres de la Reine «Abraha Pokou» et celle-ci avait quitté le Ghana à la suite d’une querelle de succession au trône. Véronique Tadjo avait affirmé que c’est dans sa fuite que «Abraha Pokou» arrive au bord du fleuve Comoé en Côte d’Ivoire. Le fleuve en crue, «Abraham Pokou» jette son fils unique à l’eau, sacrifice qui avait permis à la Reine «Abraha Pokou» de passer le fleuve Comoé. «Baouli» signifie «L’enfant est mort» d’où est dérivé le nom du peuple baoulé. Véronique Tadjo a dit toute sa vérité : les Baoulés qui se proclament ivoiriens de souche viennent d’ailleurs. Et, moi personnellement, je suis toujours frustré de façon quotidienne, de ne jamais savoir, en quelle ethnie, la Reine «Abraha Pokou» disait «Baouli». Encore une fois, les historiens ivoiriens ont refusé d’être attentifs sur l’origine des «baoulés» ou «baoulis». Au moins Véronique Tadjo a fait ce que les autres ont refusé de faire. Et l’association des écrivains de langue française a décerné à Véronique Tadjo le «Grand Prix littéraire d’Afrique Noire» pour son œuvre sur la reine «Abraha Pokou».
Ben Ismaël
Ben Ismaël