Depuis dimanche, des violences ont éclaté dans la mine de platine de Lonmin de Marikana entre des mineurs en grève et des policiers.
Plus de trente personnes ont été tuées jeudi 16 août 2012 lorsque la police a ouvert le feu contre des mineurs grévistes armés à la mine de platine Lonmin de Marikana, dans l’une des interventions policières les plus meurtrières en Afrique du Sud depuis la chute de l’apartheid en 1994. Trente-six morts selon le syndicat des mines NUM, «plus de 30» selon le ministre de la Police Nathi Mthethwa. Ces bilans, donnés vendredi matin, s’ajoutent aux dix morts dans les violences entre syndicats survenues depuis dimanche sur ce site minier, où plusieurs centaines de grévistes réclamaient d’importantes augmentations de salaires. «De mémoire, nous n’avons jamais rien vu d’une telle ampleur» depuis la chute de l’apartheid et l’avènement de la démocratie en 1994, a affirmé Daniel Silke, analyste en sciences sociales. «Je pense que c’est un signe d’une grande tension sociale en Afrique du Sud», marquée par de violentes rivalités entre syndicats, ajoute-t-il. La police a ouvert le feu jeudi après-midi sur un groupe de mineurs armés de machettes, de gourdins, de barres de fer et d’armes à feu. Ils refusaient de se disperser après avoir rejeté un ultimatum de la direction de la mine, qui leur intimait l’ordre de reprendre le travail sous peine de licenciement. Selon des sources concordantes, cette poussée de fièvre a été provoquée en partie par la surenchère du syndicat AMCU, dissident du puissant syndicat NUM, qui a promis aux mineurs de négocier un triplement de leurs salaires. «Il y a eu très peu d’amélioration dans la vie des gens depuis des décennies, souligne Daniel Silke, et le gouvernement n’a pas été capable de faire face à cette frustration». Le ministre de la Police, apparemment très affecté, a déploré cette explosion de violence, rappelant que les forces de l’ordre avaient négocié pendant trois jours avec les grévistes. «Ceci ne devait pas arriver, a-t-il dit, nous avons toujours insisté sur le fait que nous avons des lois dans ce pays, qui permettent aux gens de faire grève, de se rassembler pour manifester, et nous pensons que les gens ne doivent pas ignorer ces piliers de notre système (...) c’est une situation terrible pour tout le monde».
Le président Zuma quitte précipitamment un sommet au Mozambique et rentre au pays
Rentré précipitamment d’un sommet régional au Mozambique hier vendredi matin, le président sud-africain Jacob Zuma a annoncé la création d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur la fusillade de Marikana, où 34 mineurs grévistes ont été tués et 78 blessés par les tirs de la police jeudi. «Nous devons faire éclater la vérité sur ce qui s'est passé ici, c'est pourquoi j'ai décidé d'instaurer une commission d'enquête pour découvrir les causes réelles de cet incident. Nous avons été attristés et consternés par les événements des derniers jours a dit le chef de l'Etat, ces événements ne sont pas ce que nous souhaitons voir (...) dans une démocratie qui respecte l'Etat de droit, et où nous sommes en train de créer une vie meilleure pour tous. Nous travaillons aussi avec des investisseurs internationaux et des partenaires de développement, qui ont, au cours de longue années, tiré un grand bénéfice de leur travail et de leur association avec l'Afrique du Sud », a déclaré le chef de l'Etat devant la presse à Marikana, les lieux du drame, dans une allocution retransmise en direct à la télévision.
Avec AFP
Plus de trente personnes ont été tuées jeudi 16 août 2012 lorsque la police a ouvert le feu contre des mineurs grévistes armés à la mine de platine Lonmin de Marikana, dans l’une des interventions policières les plus meurtrières en Afrique du Sud depuis la chute de l’apartheid en 1994. Trente-six morts selon le syndicat des mines NUM, «plus de 30» selon le ministre de la Police Nathi Mthethwa. Ces bilans, donnés vendredi matin, s’ajoutent aux dix morts dans les violences entre syndicats survenues depuis dimanche sur ce site minier, où plusieurs centaines de grévistes réclamaient d’importantes augmentations de salaires. «De mémoire, nous n’avons jamais rien vu d’une telle ampleur» depuis la chute de l’apartheid et l’avènement de la démocratie en 1994, a affirmé Daniel Silke, analyste en sciences sociales. «Je pense que c’est un signe d’une grande tension sociale en Afrique du Sud», marquée par de violentes rivalités entre syndicats, ajoute-t-il. La police a ouvert le feu jeudi après-midi sur un groupe de mineurs armés de machettes, de gourdins, de barres de fer et d’armes à feu. Ils refusaient de se disperser après avoir rejeté un ultimatum de la direction de la mine, qui leur intimait l’ordre de reprendre le travail sous peine de licenciement. Selon des sources concordantes, cette poussée de fièvre a été provoquée en partie par la surenchère du syndicat AMCU, dissident du puissant syndicat NUM, qui a promis aux mineurs de négocier un triplement de leurs salaires. «Il y a eu très peu d’amélioration dans la vie des gens depuis des décennies, souligne Daniel Silke, et le gouvernement n’a pas été capable de faire face à cette frustration». Le ministre de la Police, apparemment très affecté, a déploré cette explosion de violence, rappelant que les forces de l’ordre avaient négocié pendant trois jours avec les grévistes. «Ceci ne devait pas arriver, a-t-il dit, nous avons toujours insisté sur le fait que nous avons des lois dans ce pays, qui permettent aux gens de faire grève, de se rassembler pour manifester, et nous pensons que les gens ne doivent pas ignorer ces piliers de notre système (...) c’est une situation terrible pour tout le monde».
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Avec AFP