La semaine qui vient de s’écouler aura été marquée par une grève des conducteurs de taxi-compteurs d’Abidjan. Ainsi, durant cinq jours, les Abidjanais «abonnés» à ce mode de transport, ont été contraints soit de prendre les autobus de la Société de Transports Abidjanais, (Sotra) soit d’emprunter les Woro-woro et autres véhicules banalisés qui font la desserte des communes du district d’Abidjan. Justement c’est pour protester contre la concurrence déloyale de ces deux moyens de transports que les huit mille taxi-compteurs d’Abidjan ont déclenché cet arrêt de travail. Qui à la vérité, ressemble, selon des observateurs, à «une révolte» d’une frange d’acteurs socioprofessionnels qui durant la crise post- électorale née du deuxième tour de la présidentielle de novembre 2010, ont pris fait cause pour l’actuel locataire du Palais Présidentiel d’Abidjan. Ce, contre Laurent Gbagbo. «Au-delà des revendications qui sont mises sur la table, le gouvernement ivoirien doit aller au-delà, de simple satisfaction des préoccupations posées par ces agents économiques qui à travers ce mouvement de grève, réclament leur part du gâteau du nouveau régime. Car, beaucoup parmi eux, ont non seulement physiquement pris part à la guerre d’Abidjan mais aussi ils ont appelé pour d’autres, à l’incivisme fiscal et à la désobéissance civile contre le régime de Gbagbo. Certains meneurs bien connus par le passé ont été comme nommés administrateurs dans des sociétés d’Etat pendant que d’autres se sont vus confiés des postes de chargés de missions au ministère des Transports. Pendant que la grande masse attend…». Estime un expert très au fait du secteur des transports en commun en Côte d’Ivoire. Par ailleurs, une autre source ajoute, qu’au moment où le ministre des Transports affirmait qu’il «n’est pas l’interlocuteur des syndicats», c’est en ce moment là, qu’il devrait dès sa prise de fonction, procéder à un assainissement de l’univers des transports terrestres ivoiriens. Qui dit-on est animé par une centaine de syndicats dont les adhérents se résument bien souvent à des chefs de gares informels qui pullulent les villes ivoiriennes. Dans un tel contexte, le gouvernement se trouve comme par le passé, face à une kyrielle de syndicats et donc sans interlocuteur fiable. «Même si ces cinq jours de grèves ont causé des désagréments et des “manques à gagner” estimés à plus 480 millions de Fcfa, aussi bien pour les propriétaires de taxi-compteurs qu’au niveau des gérants de stations services, rien que pour les stations services, ces conducteurs auront marqué un grand coup. A savoir : Sonner la fin de l’état de grâce accordé à Ouattara, malgré la menace et les intimidations des Frci, désormais, les travailleurs ivoiriens peuvent revendiquer advienne que pourra», ajoute une personne ressource.
B. Mafoumgbé
B. Mafoumgbé