Si on ne prête pas attention à l’ambiance bon enfant qui règne dans le hall, on pourrait penser s’être trompé de cour. Et se reprocher de venir perturber une cérémonie funèbre musulmane. Mais non, il s’agit bien des auditions pour l’organisation du hadj 2012. Vêtues pour la plupart de boubous, bonnets à l’appui, et chapelets entre les doigts, des dizaines d’imams devisent tranquillement sur des nattes. Devant eux, une porte marron qu’ils ne quittent pas cependant des yeux. Presque toutes les trois minutes, la porte s’ouvre, quelqu’un sort et crie un nom. Souvent plusieurs fois. L’interpellé sursaute alors et se dépêche dans la pièce, non sans un petit trac, comme un écolier qui va passer devant l’examinateur. Les auditions ont débuté ici, non loin de la direction des cultes à Cocody Danga. Selon le commissaire du hadj, Cissé Losseni, il s’agit de trouver le personnel qualifié pour huit commissions chargées de l’encadrement des pèlerins. Ce sont, entre autres, les commissions hébergement, transport, médicale, religieuse, encadrement, restauration, sociale. Les imams et guides religieux qui attendent leur tour de passage, sont principalement intéressés par la commission religieuse. C’est-à-dire, l’encadrement. Ils ont déjà déposé leurs dossiers, et viennent passer ce que Dr Cissé Losseni qualifie de « test ». Ensuite, ils rentrent. Une centaine d’entre eux sera retenue par la suite. « Cette année, nous avons décidé de mettre un encadreur pour 49 pèlerins afin d’être plus efficaces », indique-t-il. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ils ne sont pas tous imams. « Il y a parmi eux, des gens qui maîtrisent très bien le coran », précise le commissaire du hadj. A côté de cette porte, se trouve une autre entrée. C’est la commission transport. Ici, les boubous, chapelets et autres commodités religieuses, ne sont pas trop d’usage. Mais les auditions n’en sont pas moins angoissantes. Ceux qui seront retenus iront traiter avec les structures de transport saoudien. Ils assureront le transport des pèlerins de l’aéroport à l’hôtel. De Médine à La Mecque. Tout comme l’encadrement, il y aura un car pour 49 pèlerins. Si dans ces deux premières commissions, on parle moins des critères, la commission médicale, elle, est beaucoup plus stricte. « Une des conditions, c’est d’avoir participé à la consultation médicale, rappelle Cissé Losseni. L’assiduité et le volontariat sont aussi de mise ». Objectif : mettre un médecin pour 250 pèlerins et un infirmier pour 125.
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