Des dizaines de candidats au hadj ont observé un sit-in devant la direction générale des Cultes à Cocody. Ils font partie des retardataires à qui l’Etat a offert une seconde chance de partir en Arabie Saoudite. Mais ils accusent les organisateurs de marchander les autorisations d’inscription.
«On veut nos autorisations…Où sont passées les 500 places que le président a promises aux pèlerins ?», scandent des femmes, châles sur la tête, sur la voie du lycée technique de Cocody, devant la ruelle qui mène à la direction générale des Cultes. Elles ont barré la route avec des troncs d’arbres et sont assises sur ces morceaux de bois pour être sûres que personne ne viendra enlever leur dispositif. Devant, les hommes, en boubou pour la plupart, vocifèrent. «Depuis le début des inscriptions, seules une quarantaine de personnes ont eu le document d’autorisation sur les centaines qui ont fait le rang. On prend des personnes qui viennent d’ailleurs pour remplir la liste et aujourd’hui, on nous dit qu’elle est bouclée», se plaint Fofana Lassina. Cette affaire s’est transformée en racket, accuse-t-il. «Pendant que nous faisions le rang, des gens venaient dans de grosses cylindrées avec leurs dossiers et on les laissait entrer. Ils ressortaient avec leurs autorisations». Selon lui, les 500 places supplémentaires seraient devenues un fonds de commerce. Il n’est pas le seul à le penser. «Un monsieur de la direction des Cultes m’a proposé de lui donner 300.000 FCFA pour qu’il m’aide à m’inscrire. Ce qui revenait à payer le hadj à 1,8 million de FCFA», indique Diaby Gaoussou, un des manifestants. Officiellement, le droit d’inscription s’élève à 1,5 million FCFA. Il a naturellement décliné l’offre. Conséquence selon lui: il n’est pas sur la liste. Curieusement, Amidou Samaké, un des encadreurs religieux pour le hadj 2012, donc proche des organisateurs du pèlerinage à La Mecque, est venu manifester. Il dénonce lui aussi une mauvaise organisation. Un bus de la Sotra qui arrive est bloqué. On prie le conducteur de faire demi-tour, en même temps que plusieurs autres véhicules. Mais l’image la plus spectaculaire est celle du porte-parole des manifestants, Fofana Lassina. Débout dans le coffre d’une camionnette qui a aussi servi à barrer la route, il harangue la foule de manifestants. Vêtu d’un ensemble boubou pantalon bleu, il fait le point de la situation aux dizaines de candidats au hadj ou leurs proches suspendus à ses lèvres.
Souvent très âgés, certains écoutent le regard désespéré. Ils ne font même pas attention aux récriminations des automobilistes contraints de rebrousser chemin. La direction générale des Cultes vient d’annoncer la fin des inscriptions de «rattrapage» concernant les 500 pèlerins de plus que l’Etat veut prendre. Des centaines d’intéressés inscrits sur une liste d’attente, la veille, ne sont pas retenus. Déjà, mercredi, les signes de remous étaient perceptibles. Plusieurs pèlerins se plaignaient d’une lenteur dans la délivrance des autorisations instaurées pour cette phase d’inscription. Un document dont chaque candidat a besoin pour pouvoir s’acquitter des frais du voyage au Trésor. Les choses ont empiré jeudi en fin de journée. Un petit groupe de personnes exaspérées a manifesté devant les grilles de la direction générale des Cultes. Pendant des heures, elles avaient attendu le fameux sésame sous le soleil.
Quelques minutes avant de monter sur le pick-up pour faire son discours, le porte-parole a tenté d’entrer en contact avec les responsables de la direction des Cultes. L’un des directeurs adjoints sort pour calmer le jeu. Il a indiqué que des discussions sont en cours avec la directrice des Cultes pour voir dans quelle mesure la délivrance des autorisations pourraient reprendre. Une annonce qui a calmé certains manifestants.
Raphaël Tanoh
«On veut nos autorisations…Où sont passées les 500 places que le président a promises aux pèlerins ?», scandent des femmes, châles sur la tête, sur la voie du lycée technique de Cocody, devant la ruelle qui mène à la direction générale des Cultes. Elles ont barré la route avec des troncs d’arbres et sont assises sur ces morceaux de bois pour être sûres que personne ne viendra enlever leur dispositif. Devant, les hommes, en boubou pour la plupart, vocifèrent. «Depuis le début des inscriptions, seules une quarantaine de personnes ont eu le document d’autorisation sur les centaines qui ont fait le rang. On prend des personnes qui viennent d’ailleurs pour remplir la liste et aujourd’hui, on nous dit qu’elle est bouclée», se plaint Fofana Lassina. Cette affaire s’est transformée en racket, accuse-t-il. «Pendant que nous faisions le rang, des gens venaient dans de grosses cylindrées avec leurs dossiers et on les laissait entrer. Ils ressortaient avec leurs autorisations». Selon lui, les 500 places supplémentaires seraient devenues un fonds de commerce. Il n’est pas le seul à le penser. «Un monsieur de la direction des Cultes m’a proposé de lui donner 300.000 FCFA pour qu’il m’aide à m’inscrire. Ce qui revenait à payer le hadj à 1,8 million de FCFA», indique Diaby Gaoussou, un des manifestants. Officiellement, le droit d’inscription s’élève à 1,5 million FCFA. Il a naturellement décliné l’offre. Conséquence selon lui: il n’est pas sur la liste. Curieusement, Amidou Samaké, un des encadreurs religieux pour le hadj 2012, donc proche des organisateurs du pèlerinage à La Mecque, est venu manifester. Il dénonce lui aussi une mauvaise organisation. Un bus de la Sotra qui arrive est bloqué. On prie le conducteur de faire demi-tour, en même temps que plusieurs autres véhicules. Mais l’image la plus spectaculaire est celle du porte-parole des manifestants, Fofana Lassina. Débout dans le coffre d’une camionnette qui a aussi servi à barrer la route, il harangue la foule de manifestants. Vêtu d’un ensemble boubou pantalon bleu, il fait le point de la situation aux dizaines de candidats au hadj ou leurs proches suspendus à ses lèvres.
Souvent très âgés, certains écoutent le regard désespéré. Ils ne font même pas attention aux récriminations des automobilistes contraints de rebrousser chemin. La direction générale des Cultes vient d’annoncer la fin des inscriptions de «rattrapage» concernant les 500 pèlerins de plus que l’Etat veut prendre. Des centaines d’intéressés inscrits sur une liste d’attente, la veille, ne sont pas retenus. Déjà, mercredi, les signes de remous étaient perceptibles. Plusieurs pèlerins se plaignaient d’une lenteur dans la délivrance des autorisations instaurées pour cette phase d’inscription. Un document dont chaque candidat a besoin pour pouvoir s’acquitter des frais du voyage au Trésor. Les choses ont empiré jeudi en fin de journée. Un petit groupe de personnes exaspérées a manifesté devant les grilles de la direction générale des Cultes. Pendant des heures, elles avaient attendu le fameux sésame sous le soleil.
Quelques minutes avant de monter sur le pick-up pour faire son discours, le porte-parole a tenté d’entrer en contact avec les responsables de la direction des Cultes. L’un des directeurs adjoints sort pour calmer le jeu. Il a indiqué que des discussions sont en cours avec la directrice des Cultes pour voir dans quelle mesure la délivrance des autorisations pourraient reprendre. Une annonce qui a calmé certains manifestants.
Raphaël Tanoh