Les conséquences de la décision de Paul Yao N’Dré, ancien président du Conseil constitutionnel, de déclarer Laurent Gbagbo vainqueur de la présidentielle de 2010 sont si graves qu’Alassane Ouattara trouve cela «impardonnable».
Il aurait fallu que Paul Yao N’Dré confirme le verdict des urnes pour que la vie continue tranquillement. Hélas ! Le 3 décembre, l’ancien président du Conseil constitutionnel donne Laurent Gbagbo vainqueur. Le pays bascule dans la violence. Avec en prime plus de 3.000 morts et de nombreux disparus et handicapés. De l’avis de nombre d’observateurs, «Pablo» est le vrai responsable de la tragédie que la Côte d’Ivoire a vécue. Pour Alassane Ouattara, ce qu’il a fait est «impardonnable». «Cette décision du précédent Conseil constitutionnel nous a fait perdre arithmétiquement 10 ans et c’est quasiment une génération sacrifiée. Ceci est impardonnable», s’est-il offusqué à la rentrée solennelle du Conseil, hier, à Abidjan. La première du genre depuis la création de l’institution en 1994. Même s’il reconnaît que c’est à l’honneur de Yao N’Dré «d’avoir fini par consacrer la vérité des urnes», le chef de l’Etat insiste sur «les conséquences de cette forfaiture (qui) hantent encore le quotidien des Ivoiriens». «Aujourd’hui encore, certaines personnes continuent de croire, et c’est ce qui est encore plus grave dans les conséquences de cette décision, à tort mais de bonne foi, que la première décision du Conseil constitutionnel était la bonne et s’installent dans une défiance à l’égard des autorités légitimes du pays», a-t-il regretté. Le chef de l’Exécutif a rappelé aux gardiens de la Constitution que leur rôle est de veiller à l’édification d’un Etat de droit en régulant le fonctionnement des pouvoirs. «Pour avoir perdu de vue cette réalité cardinale, le précédent Conseil constitutionnel a cru devoir servir aux Ivoiriens une décision truquée, mensongère, de convenance politique qui, par son caractère inique, a coûté à notre cher pays la plus grave crise de son histoire», s’est-il souvenu. Le numéro un ivoirien a témoigné toute son admiration à Francis Wodié, le président du Conseil, sur qui il avait déjà porté son choix depuis 2000 s’il était élu. Il lui a demandé, ainsi qu’aux conseillers, de redorer l’image de l’institution car elle a été «discréditée» par leurs prédécesseurs. Il les a invités à accomplir leur mission en toute impartialité. De son avis, «mieux que tous les mots et tous les discours, cette période de l’histoire de la Côte d’Ivoire devrait constituer pour tous les juristes constitutionnels la boussole qui leur montrera le chemin à suivre et celui à éviter… la balise morale qui leur interdira les expériences hasardeuses et dangereuses et dont les conséquences sont désastreuses». Il a exprimé sa foi en un Conseil responsable et réconcilié avec les Ivoiriens.
Bamba K. Inza
Il aurait fallu que Paul Yao N’Dré confirme le verdict des urnes pour que la vie continue tranquillement. Hélas ! Le 3 décembre, l’ancien président du Conseil constitutionnel donne Laurent Gbagbo vainqueur. Le pays bascule dans la violence. Avec en prime plus de 3.000 morts et de nombreux disparus et handicapés. De l’avis de nombre d’observateurs, «Pablo» est le vrai responsable de la tragédie que la Côte d’Ivoire a vécue. Pour Alassane Ouattara, ce qu’il a fait est «impardonnable». «Cette décision du précédent Conseil constitutionnel nous a fait perdre arithmétiquement 10 ans et c’est quasiment une génération sacrifiée. Ceci est impardonnable», s’est-il offusqué à la rentrée solennelle du Conseil, hier, à Abidjan. La première du genre depuis la création de l’institution en 1994. Même s’il reconnaît que c’est à l’honneur de Yao N’Dré «d’avoir fini par consacrer la vérité des urnes», le chef de l’Etat insiste sur «les conséquences de cette forfaiture (qui) hantent encore le quotidien des Ivoiriens». «Aujourd’hui encore, certaines personnes continuent de croire, et c’est ce qui est encore plus grave dans les conséquences de cette décision, à tort mais de bonne foi, que la première décision du Conseil constitutionnel était la bonne et s’installent dans une défiance à l’égard des autorités légitimes du pays», a-t-il regretté. Le chef de l’Exécutif a rappelé aux gardiens de la Constitution que leur rôle est de veiller à l’édification d’un Etat de droit en régulant le fonctionnement des pouvoirs. «Pour avoir perdu de vue cette réalité cardinale, le précédent Conseil constitutionnel a cru devoir servir aux Ivoiriens une décision truquée, mensongère, de convenance politique qui, par son caractère inique, a coûté à notre cher pays la plus grave crise de son histoire», s’est-il souvenu. Le numéro un ivoirien a témoigné toute son admiration à Francis Wodié, le président du Conseil, sur qui il avait déjà porté son choix depuis 2000 s’il était élu. Il lui a demandé, ainsi qu’aux conseillers, de redorer l’image de l’institution car elle a été «discréditée» par leurs prédécesseurs. Il les a invités à accomplir leur mission en toute impartialité. De son avis, «mieux que tous les mots et tous les discours, cette période de l’histoire de la Côte d’Ivoire devrait constituer pour tous les juristes constitutionnels la boussole qui leur montrera le chemin à suivre et celui à éviter… la balise morale qui leur interdira les expériences hasardeuses et dangereuses et dont les conséquences sont désastreuses». Il a exprimé sa foi en un Conseil responsable et réconcilié avec les Ivoiriens.
Bamba K. Inza