Dimanche 19 Août 2012. La grande prière de l’Aïdel filtr (fête du ramadan) s’est déroulée pour la grande mosquée de Grand Bassam à la place du phare comme il est d’ailleurs de coutume chaque année. Cheick Sékou N’diaye, imam de la grande mosquée, après les deux rackats qui matérialisent cette prière de fin de ramadan, a tenu à invoquer Allah le Tout puissant afin que règne la paix en Côte d’Ivoire. Il a également formulé de nombreuses bénédictions à l’endroit du Président de la République et de tout le Gouvernement afin que toutes les actions qu’ils mènent conduisent la Côte d’Ivoire sur le chemin du développement. Après quoi, l’imam a adressé une doléance au préfet de département, M Gninia Bernard, qui avait à ses côtés des cadres de la ville dont Georges Philippe Ezaley. L’homme de Dieu a plaidé pour que des dispositions soient prises pour mettre fin aux mauvais comportements des jeunes qui viennent souiller la plage de Grand Bassam chaque week-end en y faisant l’amour en plein air. En fumant la drogue etc. «Au moins, qu’ils arrêtent cela à cause du cimetière où reposent nos morts» (Ndlr : le cimetière est contigu à la plage) a dit l’imam. Le préfet Gninia Bernard a rassuré la communauté musulmane. «Des dispositions seront bientôt prises» a-t-il déclaré. Plus qu’un signe d’espoir, cette annonce du préfet a rassuré plus d’un Bassamois. Car de fait, ces derniers en ont vraiment marre des agissements de ces excursionnistes auxquels ils attribuent beaucoup de comportements impudiques.
Les reproches des Bassamois
Pour les populations de la ville insulaire, ces jeunes qui font des sorties à la plage en provenance d’Abidjan les week-ends sont sans éducation pour la plupart. «S’ils sont dans un véhicule personnel ou un taxi dont je suis sûr que le propriétaire ne sait pas la présence à Bassam. Ils s’adonnent à la vitesse, à des zigzags et à des coups de frein en pleine chaussée qui créent l’insécurité sur les routes et même parfois des accidents» dénonce Salif T. Pour A K, ces amoureux de la plage «écument tous les bistrots sur leur chemin avant d’arriver à Bassam. Certains viennent avec une grande quantité d’alcool et même des liqueurs pour faire le show. Après avoir imbibé d’alcool, ils deviennent «fous» s’insurge-t-il. Son voisin Ibrahim déplore les surcharges dans les cars. «Figurez-vous qu’ils sont près de 100 personnes dans un car de 70 places. Les filles s’asseyent, à l’aller comme au retour, sur les pieds des garçons. Sous l’effet de l’alcool. Imaginez ce qui peut bien se passer» dit-il. S D, de nous dire ce qui peut bien se passer. «Un jour vers 20 heures, je rentrais à la maison après avoir fermé mon atelier de couture. A la police, il y avait une altercation entre un chauffeur et ses jeunes passagers. Le chauffeur a garé devant la police et refusait de partir à Abidjan parce qu’il n’appréciait pas que ses passagers fassent l’amour pendant qu’il conduisait». Pour un membre d’un « grin » (espace de libre échange où l’on boit le thé vert de Chine), des filles, du retour de la plage, sont toutes nues. «Nous avons notre « grin » à proximité de la gare, à notre âge, nous sommes victimes de spectacles de nudité de ces filles qui ont l’âge de nos enfants. Nous déplorons cela et nous protestons, car ce n’est pas normal» s’énerve-t-il. Pour ce qui est de l’amour à la plage, un témoignage est édifiant. «Un matin, mon ami et moi avons décidé d’aller chercher du poisson sur la plage avec les pêcheurs. Mais que ne fut pas notre surprise de tomber nez-à-nez avec deux jeunes filles noires et deux blancs qui faisaient l’amour dehors. Il était à peine 10 heures. C’est dire que des jeunes filles sont présentes sur nos plages pour se « vendre » et pour faire l’amour n’importe comment. Après les paillotes faites pour ça, après les ébats dans le sable sous un gros pagne qu’ils utilisent pour éviter le regard des autres, c’est maintenant dehors, c’est révoltant». Et notre interlocuteur d’ajouter : «une autre fois, nous avons surpris des jeunes filles qui, derrière la clôture du cimetière, voulaient pisser. Nous les avons rappelées à l’ordre et nous étions déçus du comportement de notre jeunesse. Pisser dans la demeure des morts…». La série de reproches n’est pas exhaustive.
Des témoignages accablants
Si les surcharges dans les cars et les mauvaises conduites sur les routes sont le vécu quotidien des usagers de la voie Abidjan-Grand Bassam, notamment les week-ends, quid des mauvais comportements à la plage ? Nos randonnées les samedi 8 et dimanche 9 Septembre 2012 n’ont certes pas été des occasions où nous avons pu surprendre des jeunes en plein ébats amoureux, mais des témoignages sont implacables. Venu à bord d’une grosse cylindrée, K Y, jeune malinké venu de Marcory, a bien voulu nous entretenir. «Je viens ici souvent. Moi-même, je bois, je me « lime » pour venir. C’est vrai, les gens cherchent femme dehors ici sur la plage. Beaucoup même. Il y en a qui sont en maillot et ils font ça au bord. Y en a qui s’en fout du regard des gens. Comme moi, je m’en fous des gens hein… mais je n’ai jamais fait ça à la plage. Je viens avec des filles mais, une fois à Abidjan, je vais à l’hôtel. Au cours d’une sortie, je peux voir plusieurs couples faire l’amour. Ils se retirent un peu et ils font l’amour». T F, jeune fille venue d’Abidjan, abonde dans le même sens. «Effectivement, les excursionnistes boivent beaucoup quand ils viennent à la plage. C’est la fête totale. C’est vrai aussi qu’ils font l’amour. Tu es là non, il faut attendre, peut-être que tu verras. D’autres font même l’amour dans l’eau. Il y en a d’autres qui entrent dans les cabanes que tu vois. Tout le monde s’adonne à l’amour à la plage. Les petits Dioula comme les autres aussi. Tous. En tant que fille, si tu t’aventures là où il n’y a pas assez de monde, tu peux te faire violer. Et quand tu ne sors pas avec un garçon, ne suis pas celui que tu rencontres à la plage, sinon il risque de faire l’amour avec toi. Il vaut mieux être avec son copain. Là, même si ça arrive, c’est mieux». Les bungalows, espace ne dépassant pas 4 mètres carrés, fait avec des palmes de cocotiers, serent d’abris aux amoureux. Loués à 2000, 2500 Fcfa la journée de 7h à 18h, ces abris sont toujours occupés. Et les propriétaires veillent à la sécurité. «Je tiens 3 bungalows et je ne me plains pas. Mais je refuse les jeunes qui viennent en convoi, parce qu’on n’arrive pas à les gérer. Ils sont incontrôlables. Ils font l’amour sur la plage. Il y en a qui font l’amour en plein air» explique un tenancier. Pour un autre, «plus loin, des bungalows sont faits pour accueillir et le visiteur et son véhicule. Mais là, vous payez 7000 ou 8000Fcfa». Au total, le phénomène est réel et les jours de grande affluence sont les jours de tous les excès.
Diarrassouba Sory
Les reproches des Bassamois
Pour les populations de la ville insulaire, ces jeunes qui font des sorties à la plage en provenance d’Abidjan les week-ends sont sans éducation pour la plupart. «S’ils sont dans un véhicule personnel ou un taxi dont je suis sûr que le propriétaire ne sait pas la présence à Bassam. Ils s’adonnent à la vitesse, à des zigzags et à des coups de frein en pleine chaussée qui créent l’insécurité sur les routes et même parfois des accidents» dénonce Salif T. Pour A K, ces amoureux de la plage «écument tous les bistrots sur leur chemin avant d’arriver à Bassam. Certains viennent avec une grande quantité d’alcool et même des liqueurs pour faire le show. Après avoir imbibé d’alcool, ils deviennent «fous» s’insurge-t-il. Son voisin Ibrahim déplore les surcharges dans les cars. «Figurez-vous qu’ils sont près de 100 personnes dans un car de 70 places. Les filles s’asseyent, à l’aller comme au retour, sur les pieds des garçons. Sous l’effet de l’alcool. Imaginez ce qui peut bien se passer» dit-il. S D, de nous dire ce qui peut bien se passer. «Un jour vers 20 heures, je rentrais à la maison après avoir fermé mon atelier de couture. A la police, il y avait une altercation entre un chauffeur et ses jeunes passagers. Le chauffeur a garé devant la police et refusait de partir à Abidjan parce qu’il n’appréciait pas que ses passagers fassent l’amour pendant qu’il conduisait». Pour un membre d’un « grin » (espace de libre échange où l’on boit le thé vert de Chine), des filles, du retour de la plage, sont toutes nues. «Nous avons notre « grin » à proximité de la gare, à notre âge, nous sommes victimes de spectacles de nudité de ces filles qui ont l’âge de nos enfants. Nous déplorons cela et nous protestons, car ce n’est pas normal» s’énerve-t-il. Pour ce qui est de l’amour à la plage, un témoignage est édifiant. «Un matin, mon ami et moi avons décidé d’aller chercher du poisson sur la plage avec les pêcheurs. Mais que ne fut pas notre surprise de tomber nez-à-nez avec deux jeunes filles noires et deux blancs qui faisaient l’amour dehors. Il était à peine 10 heures. C’est dire que des jeunes filles sont présentes sur nos plages pour se « vendre » et pour faire l’amour n’importe comment. Après les paillotes faites pour ça, après les ébats dans le sable sous un gros pagne qu’ils utilisent pour éviter le regard des autres, c’est maintenant dehors, c’est révoltant». Et notre interlocuteur d’ajouter : «une autre fois, nous avons surpris des jeunes filles qui, derrière la clôture du cimetière, voulaient pisser. Nous les avons rappelées à l’ordre et nous étions déçus du comportement de notre jeunesse. Pisser dans la demeure des morts…». La série de reproches n’est pas exhaustive.
Des témoignages accablants
Si les surcharges dans les cars et les mauvaises conduites sur les routes sont le vécu quotidien des usagers de la voie Abidjan-Grand Bassam, notamment les week-ends, quid des mauvais comportements à la plage ? Nos randonnées les samedi 8 et dimanche 9 Septembre 2012 n’ont certes pas été des occasions où nous avons pu surprendre des jeunes en plein ébats amoureux, mais des témoignages sont implacables. Venu à bord d’une grosse cylindrée, K Y, jeune malinké venu de Marcory, a bien voulu nous entretenir. «Je viens ici souvent. Moi-même, je bois, je me « lime » pour venir. C’est vrai, les gens cherchent femme dehors ici sur la plage. Beaucoup même. Il y en a qui sont en maillot et ils font ça au bord. Y en a qui s’en fout du regard des gens. Comme moi, je m’en fous des gens hein… mais je n’ai jamais fait ça à la plage. Je viens avec des filles mais, une fois à Abidjan, je vais à l’hôtel. Au cours d’une sortie, je peux voir plusieurs couples faire l’amour. Ils se retirent un peu et ils font l’amour». T F, jeune fille venue d’Abidjan, abonde dans le même sens. «Effectivement, les excursionnistes boivent beaucoup quand ils viennent à la plage. C’est la fête totale. C’est vrai aussi qu’ils font l’amour. Tu es là non, il faut attendre, peut-être que tu verras. D’autres font même l’amour dans l’eau. Il y en a d’autres qui entrent dans les cabanes que tu vois. Tout le monde s’adonne à l’amour à la plage. Les petits Dioula comme les autres aussi. Tous. En tant que fille, si tu t’aventures là où il n’y a pas assez de monde, tu peux te faire violer. Et quand tu ne sors pas avec un garçon, ne suis pas celui que tu rencontres à la plage, sinon il risque de faire l’amour avec toi. Il vaut mieux être avec son copain. Là, même si ça arrive, c’est mieux». Les bungalows, espace ne dépassant pas 4 mètres carrés, fait avec des palmes de cocotiers, serent d’abris aux amoureux. Loués à 2000, 2500 Fcfa la journée de 7h à 18h, ces abris sont toujours occupés. Et les propriétaires veillent à la sécurité. «Je tiens 3 bungalows et je ne me plains pas. Mais je refuse les jeunes qui viennent en convoi, parce qu’on n’arrive pas à les gérer. Ils sont incontrôlables. Ils font l’amour sur la plage. Il y en a qui font l’amour en plein air» explique un tenancier. Pour un autre, «plus loin, des bungalows sont faits pour accueillir et le visiteur et son véhicule. Mais là, vous payez 7000 ou 8000Fcfa». Au total, le phénomène est réel et les jours de grande affluence sont les jours de tous les excès.
Diarrassouba Sory