Le président ivoirien Alassane Ouattara a pour ambition de faire de la Côte d’Ivoire, un pays émergent à l’horizon 2020. Mais pour lui, cela passe par la relance de l’agriculture qui permettra d’accélérer la croissance économique. Ainsi, hier, à l’occasion de l’ouverture de la table ronde relative au Programme national d’investissement agricole (Pnia), à l’hôtel Ivoire, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, représentant le président Alassane Ouattara, a annoncé que le gouvernement ivoirien a décidé ‘‘consacrer au moins 10% du budget national au secteur agricole’’. Ce, conformément aux engagements pris à Maputo (Mozambique) en 2003. Les autorités ivoiriennes entendent ainsi donner l’exemple au secteur privé qui doit être le gros contributeur de la mobilisation des ressources pour la mise en route du Pnia, estimé à 2002,818 milliards de Fcfa sur cinq ans. Tout comme aux partenaires techniques et financiers présents à l’hôtel Ivoire. L’objectif du Pnia étant de moderniser le secteur et assurer la sécurité alimentaire. Selon Mamadou Sangafowa Couliblay, ministre de l’Agriculture, l’objectif général du Pnia vise une croissance de 8,9% pour assurer la sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire et contribuer significativement à celle de la sous-région. Et de préciser que le Pnia a également pour objectif de réduire la pauvreté de 50% à 16% d’ici l’horizon 2020 ainsi que la création de nombreux emplois, notamment pour les jeunes. A l’en croire, ces investissements permettront la modernisation du secteur agricole du pays peu mécanisé et souffrant du manque d’investissements publics. Quant à Musa Mbenga, représentant régional de l’Organisation des nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (Fao), il a reconnu que le Pnia permettra d`accélérer la mutation d`une agriculture familiale, extensive et de subsistance, à une agriculture moderne orientée vers le marché et qui contribue à la sécurité alimentaire du pays et à celle de la sous-région. Pour sa part, Bruno Pozzi de l’Union européenne a indiqué que l’Initiative pour la nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition (IG8) à laquelle la Côte d’Ivoire est éligible (Ndlr : tout comme le Burkina Faso et le Ghana) devra contribuer à sortir 50 millions de personnes de la pauvreté dont 6,7 millions en Côte d’Ivoire. Il assure que l’Union européenne, optimiste pour la Côte d’Ivoire, sera le bras séculier de ce pays. En outre pour Attouga Lapodini, commissaire chargé de l’Agriculture, de l’environnement et des ressources en eau de la Commission de la Cedeao, le Pnia est en phase avec le Programme régional d’investissement agricole (Pria) car ‘‘l’on donne plus d’impulsion, l’on améliore la planification, la coordination, l’évaluation au nom de l’intérêt général’’. Les programmes ainsi identifiés par le Pnia concernent : l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des productions agricoles ; le développement des filières ; la gestion durable des ressources halieutiques ; le développement des ressources forestières ; le renforcement des capacités des parties prenantes au développement agricole ; l’amélioration de la gouvernance du secteur agricole. Cette table ronde qui prend fin aujourd’hui, regroupe le secteur privé et une dizaine d’institutions, dont l’Union européenne, la Banque africaine de développement, la Fao, etc.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA