François Adé-Mensah est allé hier mercredi 12 septembre 2012 au siège de l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (Ugtci) à la Bourse du Travail de Treichville afin de prendre possession de ses bureaux. A l’entrée des lieux, il recevra une fin de non recevoir de la part des gendarmes et policiers en faction. Selon l’huissier de justice commis, M. Adé-Mensah n’est plus SG de la centrale et les ordres sont de lui interdire l’accès du siège. Il faut rappeler, que le mardi 11 septembre 2012, la Cour d’Appel d’Abidjan a pris une Ordonnance de référé N° 4219 dans l’affaire opposant Adé-Mensah et Adouwetchi Assemian sur la tenue du 8ème Congrès ordinaire de l’Ugtci. M. Coulibaly Idriss, Juge délégué dans les fonctions de Président du Tribunal de Première Instance, a déclaré recevable l’action de M. Adouwetchi demandant la tenue effective dudit congrès alors qu’Adé-Mensah sollicitait le report. Le même mardi, il s’est donc tenu le congrès au sortir duquel Joseph Noël Ebagnerin, anciennement premier SG adjoint de la centrale, a été plébiscité au poste de SG national. Concernant sa présence hier mercredi au siège, puisque cela fait la seconde fois qu’il est empêché d’y entrer, Adé-Mensah indique qu’il voulait récupérer sa signification dans le cadre de l’audience en référé «étant entendu que chacune des deux parties doit avoir le verdict», affirme-t-il. Le ‘’vieux’’ comme il se fait appeler indique qu’il a bien le droit d’aller au siège de l’organisation, en tant que membre-fondateur de l’Ugtci. «J’étais prêt à accepter le résultat. Mais la manière dont se sont passées les choses est inquiétante», assure-t-il. Pour lui, il est inconcevable d’organiser en un jour, le congrès électif de la plus grande centrale syndicale de Côte d’Ivoire et de la sous-région. «Ma peur concerne les travailleurs qui souffrent déjà assez du fait de leurs conditions de vie qui se sont dégradées avec la longue crise que le pays a connue», s’inquiète Adé-Mensah. Comment se considère-t-il à l’Ugtci ? Toujours SG jusqu’à ce qu’une élection légale « où les délégués ont justifié leurs cotisations et où les organes statutaires jouent effectivement leur partition. «Je considère l’élection de Ebagnerien comme un coup d’Etat. C’est un putsch qui ne dit pas son nom». Et de se désoler que pour la première fois de son histoire, le congrès de leur centrale ait basculé sur le terrain de la politique. «Il y a un politicien (il ne l’a pas nommé) qui actionne les leviers de la justice. Sinon, comment l’autorité peut-elle reconnaître un SG avant-même le vote ?», s’est-il attristé. Son seul regret, c’est d’avoir ouvert la porte à des camarades qui l’ont défoncée pour s’emparer de force de la maison. Adé-Mensah ne veut pas parler de bicéphalisme, mais il affirme être toujours à la tête de l’organisation… jusqu’à ce qu’un congrès légal mette fin à son mandat.
Olivier Guédé
Olivier Guédé