Les poursuites contre Anselme Séka Yapo évoluent. L’ancien aide de camp de Simone Gbagbo encore appelé Séka Séka a été inculpé, hier, pour «assassinat», rapporte l’Afp qui cite le procureur militaire, Ange Kessi. «Anselme Séka a été entendu jeudi par le juge d'instruction militaire, qui l'a inculpé d'assassinat, de détournement et d'appartenance à une bande de malfaiteurs. Il est poursuivi pour les crimes commis lors de la crise postélectorale» de 2010-2011. Séka Séka, capitaine de gendarmerie, était en fuite depuis la chute du régime Gbagbo. Il avait été arrêté dans des circonstances spectaculaires le 15 octobre 2011, à l'aéroport Félix Houphouet-Boigny, alors que son avion était en transit à Abidjan et qu'il voyageait sous une fausse identité. Il avait été reconnu par un passager. Détenu par la justice ivoirienne depuis cette date, Anselme Séka a notamment été interrogé dans le cadre de l'enquête sur la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, survenue en 2004 à Abidjan. Son nom est aussi cité dans l'enquête sur la mort du général Robert Guéï, ex-chef de la junte tué le 19 septembre 2002. Selon le parti au pouvoir à cette époque, le président de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci) se rendait à la télévision pour annoncer qu’il avait pris le pouvoir. La lumière n’a jamais été faite sur sa mort. Cependant, Anselme Séka a toujours été cité comme faisant partie du commando qui aurait participé à son exécution. Mardi, Ange Kessi avait confié, toujours à l’Afp, qu’il a débuté l’audition des individus soupçonnés d’avoir participé à l’assassinat du général Guéi. Le capitaine faisait partie des figures du régime de Laurent Gbagbo visées depuis décembre 2010 par des sanctions de l'Union européenne. Il a également été accusé d'être lié aux «escadrons de la mort», des groupes accusés d'exécutions extrajudiciaires. Il était, selon ses accusateurs, l’exécutant des missions macabres de l’ancienne Première dame.
BKI
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