L’avocat de Laurent Gbagbo, Me Emmanuel Altit, n’est pas du tout pressé de voir son client répondre devant les juges de La Haye. Le Français use de passe-passe pour éviter un procès afin d’obtenir la libération du suspect.
Me Emmanuel Altit ne tient pas à voir Laurent Gbagbo comparaître devant les juges de la Cour pénale internationale (Cpi). L’avocat français de l’ancien président ivoirien use de subterfuges pour pousser les magistrats de La Haye à jeter l’éponge dans cette affaire qui polarise l’attention de la communauté internationale. Il n’est pas à un coup près pour obtenir la libération de son client des geôles de la justice internationale. Selon un avocat au fait du dossier, la demande de la défense de procéder à un examen médical de l’ancien locataire du palais du Plateau fait partie d’une stratégie bien élaborée pour brouiller la piste de la Cour. « Si les experts commis pour évaluer l’état de santé de Gbagbo le déclarent inapte à assister à des audiences, les juges pourraient décider qu’il n’y a plus de procès. Me Altit va demander la libération du prévenu. Pour l’instant, il n’existe pas de jurisprudence en la matière », indiquent nos sources. La démarche de l’avocat français consiste à démontrer que l’ancien champion de La majorité présidentielle (Lmp) est malade, parce qu’il a subi un mauvais traitement lors de sa détention à Korhogo. « Si cet argument passe, il va évoquer que son client a été torturé. Ce sera l’occasion pour lui d’ameuter l’opinion sur les mauvais traitements subis par son client », font savoir nos informateurs. Ils ajoutent : « Dans le cas contraire, il va faire appel à la décision des juges tout juste pour gagner du temps. La Cour est à ses premiers pas et l’avocat joue à fond sur ce tableau ». S’il est reconnu que le client de Me Altit a une santé défaillante, les magistrats peuvent aussi décider de la tenue du procès si les charges sont confirmées. « Dans un tel scénario, Laurent Gbagbo peut être autorisé à ne pas assister à toutes les audiences, ses avocats pouvant le représenter valablement », font remarquer des juristes. Autre scénario possible: les juges peuvent demander que le prévenu soit soigné jusqu’à ce qu’il retrouve totalement la santé pour pouvoir répondre de ses actes devant le tribunal. Le procureur qui tient à faire condamner Laurent Gbagbo qu’il accuse de crime contre l’humanité, ne restera pas les bras croisés devant « les manèges » de la défense. « Si les juges décident que le suspect est malade, donc inapte à assister à une audience, le procureur fera appel de la décision. On est parti pour des procédures sans fin », fait remarquer un observateur averti de la Cpi. L’aspect financier n’est pas à écarter devant l’attitude de l’avocat Altit. « L’argent étant le nerf de la guerre, il cherche à faire traîner les choses afin d’en tirer des dividendes pour ses émoluments qui sont versés par le tribunal de La Haye. C’est de bonne guerre et on ne peut pas reprocher à Me Emmanuel de se comporter de la sorte. Après tout, ce n’est pas un philanthrope », a indiqué un avocat habitué de ces procédures devant la justice internationale. C’est dire qu’on est parti pour de belles batailles juridiques dans « l’affaire Laurent Gbagbo contre le procureur de la Cpi ».
Nomel Essis
Me Emmanuel Altit ne tient pas à voir Laurent Gbagbo comparaître devant les juges de la Cour pénale internationale (Cpi). L’avocat français de l’ancien président ivoirien use de subterfuges pour pousser les magistrats de La Haye à jeter l’éponge dans cette affaire qui polarise l’attention de la communauté internationale. Il n’est pas à un coup près pour obtenir la libération de son client des geôles de la justice internationale. Selon un avocat au fait du dossier, la demande de la défense de procéder à un examen médical de l’ancien locataire du palais du Plateau fait partie d’une stratégie bien élaborée pour brouiller la piste de la Cour. « Si les experts commis pour évaluer l’état de santé de Gbagbo le déclarent inapte à assister à des audiences, les juges pourraient décider qu’il n’y a plus de procès. Me Altit va demander la libération du prévenu. Pour l’instant, il n’existe pas de jurisprudence en la matière », indiquent nos sources. La démarche de l’avocat français consiste à démontrer que l’ancien champion de La majorité présidentielle (Lmp) est malade, parce qu’il a subi un mauvais traitement lors de sa détention à Korhogo. « Si cet argument passe, il va évoquer que son client a été torturé. Ce sera l’occasion pour lui d’ameuter l’opinion sur les mauvais traitements subis par son client », font savoir nos informateurs. Ils ajoutent : « Dans le cas contraire, il va faire appel à la décision des juges tout juste pour gagner du temps. La Cour est à ses premiers pas et l’avocat joue à fond sur ce tableau ». S’il est reconnu que le client de Me Altit a une santé défaillante, les magistrats peuvent aussi décider de la tenue du procès si les charges sont confirmées. « Dans un tel scénario, Laurent Gbagbo peut être autorisé à ne pas assister à toutes les audiences, ses avocats pouvant le représenter valablement », font remarquer des juristes. Autre scénario possible: les juges peuvent demander que le prévenu soit soigné jusqu’à ce qu’il retrouve totalement la santé pour pouvoir répondre de ses actes devant le tribunal. Le procureur qui tient à faire condamner Laurent Gbagbo qu’il accuse de crime contre l’humanité, ne restera pas les bras croisés devant « les manèges » de la défense. « Si les juges décident que le suspect est malade, donc inapte à assister à une audience, le procureur fera appel de la décision. On est parti pour des procédures sans fin », fait remarquer un observateur averti de la Cpi. L’aspect financier n’est pas à écarter devant l’attitude de l’avocat Altit. « L’argent étant le nerf de la guerre, il cherche à faire traîner les choses afin d’en tirer des dividendes pour ses émoluments qui sont versés par le tribunal de La Haye. C’est de bonne guerre et on ne peut pas reprocher à Me Emmanuel de se comporter de la sorte. Après tout, ce n’est pas un philanthrope », a indiqué un avocat habitué de ces procédures devant la justice internationale. C’est dire qu’on est parti pour de belles batailles juridiques dans « l’affaire Laurent Gbagbo contre le procureur de la Cpi ».
Nomel Essis