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Politique Publié le samedi 15 septembre 2012 | L’Inter

Situation post-conflit : Dr Boga Sako (FIDHOP) écrit à la CPI / « Pour la paix, libérez Gbagbo »

Le président de la Fondation ivoirienne pour les droits de l'homme et la vie politique (FIDHOP), Dr Gervais Boga Sako, a écrit aux juges de la Cour pénale internationale (CPI) pour demander la libération de l'ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, détenu à la prison de Scheveningen, à la Haye, depuis bientôt un an. Cet enseignant-chercheur à l'Université d'Abidjan est également membre de la Commission nationale des droits de l'homme de Côte d'Ivoire (CNDHCI). Dans sa lettre ouverte à la CPI, dont nous avons reçue copie hier et intitulée « Pour la paix en Côte d'Ivoire, veuillez libérer Laurent Gbagbo, car il est innocent », Dr Boga Sako déclare ceci : « Avec la chasse aux sorcières et les règlements de compte auxquels l’on assiste quotidiennement en Côte d’Ivoire depuis l’avènement de M. Alassane Ouattara au pouvoir, mais surtout les arrestations arbitraires, illégales et intempestives des personnalités politiques proches du Président Laurent Gbagbo et de tous ces jeunes patriotes qui subissent des traitements inhumains et dégradants et qui croupissent dans les prisons donnent à penser que le nouveau régime se sert de la Justice et de certains juges pour atteindre ses objectifs ». L’homme de droit, actuellement en exil en Europe, a estimé que pour ne pas donner l'impression que la justice est manipulée et non-équitable, il faut que Laurent Gbagbo et ses proches soient libérés. « Je vous prie, Mesdames et Messieurs les Juges de la Cour pénale internationale et des Tribunaux ivoiriens, d’autoriser la libération du Président Laurent GBAGBO, de son épouse, de son fils et de tous les prisonniers politiques de la crise post-électorale ivoirienne. En accédant à cette requête, vous aurez aidé la Côte d’Ivoire, notre pays, à gagner la stabilité, la paix et la réconciliation nationale », a-t-il écrit. A l'en croire, ni Laurent Gbagbo, ni son fils, ni ses collaborateurs emprisonnés ne sont « responsables » ou « coupables » des violations graves des droits de l’homme et du Droit international humanitaire consécutives à la proclamation définitive des résultats du scrutin du 28 novembre 2010. Dr Boga Sako est revenu sur le discours du président Alassane Ouattara à la cérémonie marquant la rentrée solennelle du Conseil constitutionnel, le lundi 10 septembre 2012. Le président déclarait à cet effet : « les conséquences de cette forfaiture hantent encore le quotidien des Ivoiriens. Au moins trois mille personnes ont perdu la vie. Des milliers de blessés garderont, gravé à jamais dans leur chair et dans leur esprit les séquelles de cette crise. Sans compter qu'il nous a fallu reconstruire l'Administration pillée et l'État délité, remettre les Ivoiriens au travail, puis restaurer la confiance perdue des investisseurs étrangers. Cette décision du précédent Conseil Constitutionnel nous a fait perdre arithmétiquement dix ans. C’est quasiment une génération sacrifiée et ceci est impardonnable ». A la lecture de ce passage du discours du chef de l'Etat, l'enseignant-chercheur en droit répond ceci : « le principal responsable est bien le Conseil constitutionnel dirigé par le Prof. Paul Yao N’dré, s’il était prouvé que cette instance s’était trompée ! »

H. ZIAO
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