Le 19 septembre 2002, les rebelles du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (Mpci), tentaient de prendre le pouvoir à Abidjan, alors que le président Laurent Gbagbo était en visite officielle en Italie. La motivation principale des rebelles était simple : briser une fois pour toutes le cercle infernal dans lequel se trouvaient enfermées les populations issues du Nord du pays. L'arrivée de Laurent Gbagbo au pouvoir à la suite d’une présidentielle jugée « inique, irrégulièrement et calamiteuse » aussi bien par la communauté internationale que par les organisations des droits de l’Homme. A preuve, tous les principaux candidats avaient royalement été écartés par les soins de l’ancien président de la Cour suprême, Tia Koné, manifestement manipulés par Laurent Gbagbo. Résultat : ce dernier s’est retrouvé face au chef de la junte au pouvoir, et a été "élu" avec 59,36 % des suffrages exprimés, mais les chiffres parlaient d'eux-mêmes : sur 5.475.143 d'électeurs inscrits, Gbagbo n'avait obtenu que 1.065.597 voix. A peine 20 % des électeurs inscrits ! Mal élu, Laurent Gbagbo aurait pu profiter de son mandat pour réconcilier les Ivoiriens en pratiquant une franche politique d'ouverture et en associant réellement les frères ennemis du passé à la gestion du pays. Malheureusement, l’ancien patron du Fpi, s'est acharné dès les premiers mois de son régime, à enraciner définitivement l'exclusion d'Alassane Ouattara de la vie politique ivoirienne et à réduire à la portion congrue l'électorat potentiel de l'ancien Premier ministre. C’est dans cette atmosphère délétère qu’éclate en septembre 2002, une tentative de renversement du régime de Laurent Gbagbo, qui se mue très vite en rébellion armée, avec partition du pays en deux zones. Les Accords de Ouaga survenus plus tard, sous les auspices du président burkinabè, Blaise Compaoré, ont été soldés par la formation d’un gouvernement d’union, dirigé par l’ex chef de la rébellion, Soro Guillaume, lequel conduira le pays à l’élection présidentielle de 2010. La crise post électorale qui s’en suivie en 2011, du fait du refus du président sortant, Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival, a été fatale pour ce dernier.
T.Guy
T.Guy