Deux semaines pour mieux se préparer. Le procès de Bruno Dogbo Blé et de ses compagnons a été reporté au 2 octobre prochain. C’est le procureur militaire Ange Kessi Kouamé qui a donné l’information, hier, à nos confrères de l’Agence France presse (Afp). Ce procès devait s’ouvrir, aujourd’hui. «Le procès est reporté au 2 octobre à la demande des avocats dont certains doivent arriver de l’étranger, pour leur permettre de prendre connaissance du dossier», a déclaré Ange Kessi Kouamé. Le procès annoncé, la semaine dernière par le procureur militaire, devait s’ouvrir avec la comparution de Bruno Dogbo, l’ancien patron de la garde prétorienne de Laurent Gbagbo. En plus de l’ancien commandant de la Garde républicaine, une quarantaine de militaires favorables à l’ancien dirigeant ivoirien sont concernés par ce procès. Ils sont pour l’essentiel, actuellement incarcérés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) et à la Compagnie territoriale de Korhogo Ctk), pour leur implication dans les tueries de la crise postélectorale. Mais, de hauts gradés parmi ces militaires, en l’occurrence Bruno Dogbo Blé et Anselme Séka Yapi dit Séka Séka, ancien garde du corps de l’ex-Première dame Simone Gbagbo, devraient répondre d’autres crimes antérieurs à ceux de la crise postélectorale. Si le nom du général Dogbo Blé est associé au massacre en mars 2004 des militants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), celui de Séka Séka est régulièrement cité dans l’élimination de l’ancien chef de l’Etat, Robert Guéï. Généralement présenté comme le pilier de l’appareil sécuritaire du régime Gbagbo, le général Bruno Dogbo Blé a été arrêté le 15 avril 2011 dans le sous-sol d’un immeuble, au Plateau, quatre jours après la chute de son mentor. Il a été inculpé en juillet dernier, de génocide. Les autres prévenus, incarcérés, sont notamment accusés de séquestration suivie de meurtre, recel de cadavre, viol, vol, détention arbitraire, détournement de fonds, formation de miliciens. Selon Ange Kessi, le procès des 19 militaires détenus et inculpés notamment pour «attentat contre la sûreté de l’Etat», consécutivement aux récentes attaques contre les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), prévu dans la foulée des audiences du 18 septembre, va également être décalé.
Marc Dossa
Marc Dossa