Traite, exploitation et travail des enfants : Mme Ouattara déconcentre la lutte en impliquant les préfets

Initiative du Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (Cns) dirigée par Mme Dominique Ouattara, un atelier de formation est organisé, depuis ce jeudi à Yamoussoukro à l’attention de plusieurs préfets des quatre coins du pays. Le Cns entend ainsi susciter une adhésion plus affirmée des autorités préfectorales à la lutte contre la traite et les pires formes de travail des enfants. Ce, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national d’action 2012-2014 adopté le 28 mars dernier.

Secrétaire exécutive du Comité national de surveillance (Cns), par ailleurs Directrice de cabinet de la Première Dame, Mme Silvie Yao Patricia a rappelé les données du Bit et l’Unicef qui comptent plusieurs millions le nombre d’enfants à travers le monde qui sont astreints au travail. « Souvent dans des conditions qui mettent en péril leur santé, leur éducation, leur développement physique et mental et leur suivi. La situation de ces enfants ne leur offre aucune perspective d’un avenir meilleur», s’est-elle indignée. Aussi regrette-t-elle que la Côte d’Ivoire n’échappe malheureusement pas à ce triste constat. Dans notre pays, explique la secrétaire exécutive du Cns, « même s’il n’existe pas de statistiques fiables sur le nombre d’enfants victimes de traite et d’exploitation, nul ne peut ignorer l’existence du phénomène des enfants talibés, des petites bonnes, des vendeuses d’eau, des enfants mendiants et surtout, des petits ouvriers agricoles qui s’échinent à la tâche dans les plantations de café et de cacao pour un salaire de misère qu’ils n’auront même pas l’occasion de percevoir… »

Gilbert Kafana Koné, ministre d’Etat, ministre de l’emploi, des affaires sociales et de la solidarité, a salué cette initiative de la Première Dame. « C’est pourquoi je voudrais rendre hommage à l’engagement de Mme Dominique Ouattara, un engagement exemplaire et salutaire reflété par une matrice d’actions pertinentes au bénéfice tant des enfants victimes d’exploitation que de l’enfance en général. » Il s’est félicité de la mise en œuvre du Plan national d’action 2012-2014 qui repose sur la prévention, la protection, la répression et le suivi-évaluation tout en déconcentrant la lutte et de rapprocher la réponse à apporter à la problématique de l’exploitation et du travail des enfants des départements, communes et villages du pays. La Côte d’Ivoire, a-t-il ajouté, a« ce qu’il faut comme cadre, non seulement pour prévenir, protéger, mais également pour réprimer tous les contrevenants à des principes fondamentaux des droits de l’homme, et particulièrement, de la convention relative aux droits de l’enfant, de la convention 138 sur l’âge minimum d’admission à l’emploi et de la convention 182 sur les pires formes du travail des enfants ». Entre autres cadres juridiques, il a rappelé la loi portant interdiction de la traite et des pires formes de travail des enfants et l’arrêté portant détermination de la liste des travaux dangereux interdits aux enfants de moins de 18 ans.

A la conférence inaugurale sur « le cadre général de la protection des enfants », dite en plénière suivront plusieurs ateliers sur« le cadre conceptuel et juridique de la traite et du travail des enfants », « le Plan d’action 2012-2014 » et « lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants et les mécanismes de suivi-évaluation ».

La Première Dame est attendue samedi prochain pour la cérémonie de clôture.

K.K. Albert