Le Conseil des ministres a décidé mercredi, de réviser la Constitution, en vue de permettre la ratification par la Côte d’Ivoire, du Statut de Rome de la CPI, qui a fondé la Cour pénale internationale (Cpi). "Cette révision était nécessaire en raison de la non-conformité de certaines dispositions du Statut de Rome de la Cpi avec la Constitution ivoirienne", a précisé le communiqué du gouvernement. Toutefois, beaucoup d’observateurs s’interrogent sur l’à propos de cette décision, au moment où, cette juridiction internationale juge actuellement à La Haye, l`ex-président Laurent Gbagbo. Depuis la chute du régime de ce dernier, le 11 avril dernier, beaucoup de ses partisans ont choisi l’exil pour échapper à la justice ivoirienne qui les poursuit pour des crimes contre l’humanité et économiques perpétrés pendant la crise post électorale, qui a fait plus de 3.000 morts, l’année dernière. A preuve, Abidjan avait introduit récemment une demande d’extradition du Ghana, du porte-parole de l’ancien président ivoirien, pour des délits financiers importants, dont il se serait rendu coupable pendant la crise post électorale. Ainsi, au terme d’une deux parodies de procès, la justice ghanéenne, a débouté le mandat d’arrêt international lancé par les autorités ivoiriennes contre Katinan Koné, en lui accordant la liberté sous caution. Cette déconvenue qui n’a pas été du gout du pourvoir d’Abidjan, serait de toute évidence, la goutte d’eau de trop. Le régime Ouattara, se rend bien à l’évidence qu’il ne peut plus compter, par les voies et moyens de la coopération inter Etat africain, à obtenir l’extradition des principaux auteurs des crimes de sang et économiques perpétrés par les pro-Gbagbo, lors des tristes évènements de 2011, en vue de les soumettre à la juridiction ivoirienne. En décidant seulement trois jours après le « niet » d’Accra de ratifier le Traiter de Rome, le gouvernement ivoirien, change de fusil d’épaule et passe à la vitesse supérieure. Et confie désormais, la charge d’appréhender ces présumés coupables d’exactions perpétrés après le second tour de la présidentielle de 2011, au procureur de la Cpi, comme le stipule le Traité de Rome. En effet, dans le contexte actuel de la Côte d’Ivoire, le procureur Fatou Ben Souda ne peut agir, que si elle est saisie par les autorités ivoiriennes. Une fois le Traité sera paraphé, la Cpi sera loisible de connaître et d’auto saisir tous les cas de crimes contre l’humanité constatés dans notre pays. Dès lors, on n’imagine bien aisément que nombreux sont ceux qui rejoindront Laurent Gbagbo à la Haye. Sans que le président Ouattara ne soit accusé d’avoir extradé un tel ou un autre dans cette prison.
T.Guy
T.Guy