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Art et Culture Publié le mercredi 3 octobre 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Exposition / Abidjan, on dit quoi ? La vie se raconte en sculpture, à la Rotonde des arts contemporains

‘’Abidjan, on dit quoi ?’’ C’est le regard différent qu’exposent trente jeunes talents à la Rotonde des arts contemporains au Plateau depuis le 25 septembre. Tous sont issus pour la plupart de l’école des Beaux-arts de l’institut national des arts et de l’action culturelle (Insaac). Tradition (Le bois sacré), ambiance de marchés et de gare, économie, agriculture, musique, divertissement, etc.
La vie y est ainsi racontée, majoritairement, sous le coup du pinceau. Seuls des trois sculpteurs – Dogbo Gbessin Basile, Astain Adou-Marie Ange et Mominé Paulin – essayent de détourner le regard sur les toiles tout en questionnant par leurs œuvres.
D’origine Attié, Astain Adou Marie Ange sculpte une ‘’Beauté Dan’’ (Ouest de la Côte d’Ivoire) et y expose deux œuvres. Dogbo Gbessin Basile, lui, baptise son œuvre du ‘’Totem Masaï’’ quand Mominé Paulin, en généraliste, parle du ‘’Poids de l’âge’’ avec ses quatre personnages qui sont d’une démarche pesante dont deux qui supportent leur marche avec chacun une canne.
Sur le faible taux de présence des sculpteurs à cette exposition et généralement lors des expositions, le professeur Yacouba Konaté, commissaire de ladite exposition, avec Yaya Savané, thématise en termes économiques. «Si les jeunes d’aujourd’hui s’adonnent plus volontiers à la peinture qu’à la sculpture, c’est aussi par égard pour les tendances dominantes du marché de l’art», a-t-il expliqué.
Pour lui, le fait n’est pas nouveau. Car, à la vérité, justifie-t-il, «des origines de l’art moderne en Côte d’Ivoire, jusqu’à la phase contemporaine, les sculpteurs ont toujours été beaucoup moins nombreux que les peintres ». «Abidjan, on dit quoi ?» qui court jusqu’au 25 octobre prochain vient donc justifier cette balance. Regard sur deux sculpteurs séduits par une culture africaine authentique avec ses symboles et l’esthétique des formes.
A l’aide d’un montage composite fait à base de vieilles planches qui dévoilent, malgré tout, la beauté du bois, Astain Adou Marie Ange sculpte ce qu’elle sait de la ‘’Beauté Dan’’ chez les femmes de ce peuple de l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Sur l’œuvre, elle en dégage une forme humaine, ajoute des symboles avec des traits caractéristiques. Elle dévoile la Wakédé. Celle qui détient le Wakémian ou la cuillère qui symbolise le courage et la volonté de faire chez celle qui se la voit attribuée. Belle, celle-ci reste dévouée pour la cause de tous. «De tous ces atouts, les femmes Dan sont courageuses. En plus d’être belle, c’est une femme qui est à la cuisine, aide son époux dans tous les travaux et se trouve à la tête d’une association», traduit Astain Adou Marie Ange. Pour Astain, les formes qu’elle dégage de la ‘’Beauté Dan’’ relèvent de la «philosophie esthétique du peuple Dan». Taille moyenne, fesses et mollets arrondis.
Ainsi par une forme arrondie vers le haut, l’œuvre désigne chez la femme Dan un cou strié et marqué par la maladie : le goitre. «Du côté de ce peuple, c’est un canon de beauté. Bien que ce soit une maladie, voir une femme avec un goitre la rend extraordinaire contrairement à ce que l’on a l’habitude de voir», précise Atsain qui voit les mérites de la femme ainsi récompensés. Si elle a été inspirée des atouts du peuple Dan pour la réalisation de ‘’Beauté Dan’’, Atsain exhorte les femmes à s’en inspirer car, soutient-elle, «la beauté n’est seulement pas le fait de bien s’habiller». La beauté africaine, soutient-elle, c’est savoir faire la cuisine.
Chez Dogbo Gbessin Basile, c’est l’authenticité de la culture Masaï qui a inspiré son œuvre. «Ils utilisent leurs coutumes pour pouvoir exprimer leur mode de vie», dit-il. ‘’Totem Masaï’’ est une sculpture en trois dimensions qui met en évidence l’aspect moderne (perles industrialisées qui parent l’œuvre) et traditionnel (objets de récupération pour décorer le corps) du peuple Masaï. Sur du bois drapé ou peint aux couleurs rouge et bleu masaï, Dogbo Gbessin Basile trace en blanc des symboles sur l’œuvre tenu verticalement. Avec ‘’Totem Masaï’’, Dogbo partage l’ouverture sur le monde des Masaï et la maîtrise de leur histoire. «Abidjan, on dit quoi ?» est une rencontre de styles de jeunes talents qui partagent leurs visions et leur sensibilité.

Koné Saydoo
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