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Société Publié le vendredi 5 octobre 2012 | L’Elephant Déchaîné

Police/ contrôle d’identité : Comment racketter un citoyen sans en donner l’air…

© L’Elephant Déchaîné Par DR
Lutte contre le racket et les tracasseries routières : l’axe Abidjan-Noé revisité
Après la mission pilote du 24 au 25 septembre 2011, l’équipe de Dr Kouyaté Mohamed bénéficie de l’appui de l’Organisation du Corridor Abidjan Lagos (OCAL), une structure créée à l’initiative de la CEDEAO pour lutter contre les entraves à la fluidité du commerce et des transports sur ce corridor.
Le chef de l’Etat voulait une armée professionnelle, eh bien, on peut dire que ça commence à en prendre la forme. Au regard des exploits que continuent de réaliser de nombreux éléments des Frci. « L’Eléphant » a été témoin d’un de ces exploits le vendredi dernier à un barrage dans la commune de Cocody, aux environs de 21 heures 30 minutes. Non loin de la marie de ladite commune. Les éléments présents à ce barrage contrôlaient à la fois les pièces des véhicules et celles de leurs occupants. Et de temps en temps aussi, au contenu de leur porte-monnaie.
Là, un élément qui a sifflé le véhicule s’est approché, kalachnikov en bandoulière et l’air particulièrement patibulaire. En plongeant sa tête presque dans le véhicule, il a lancé : « Bonjour messieurs, dames. Contrôle des pièces d’identité ; chauffeur ouvre le coffre ».
Le conducteur passe l’épreuve de contrôle et des pièces et du véhicule avec brio. Au niveau des passagers dont nous-mêmes, rien à signaler. Sauf que notre agent, oublie de remettre la pièce du troisième passager qu’il empoche profondément avant de lancer : « Mon ami tu es mon esclave !» Surprise générale dans le véhicule. «Je suis ton esclave comment ? Ou bien ma pièce est périmée ?», réagit «l’esclave ». « Ta pièce n’est pas périmée », rassure l’élément des Frci avant d’ajouter : « Tu es mon esclave, il faut jouer rôle ».
« Je ne peux pas, présente-toi d’abord, je suis ton esclave comment ? » Questionne encore « l’esclave ».

C’est que tout comme la plupart des jeunes de son âge, enivrés par la célébration des faux modèles et des réussites surprises, notre « esclave » ne réalise pas tout de suite qu’il a affaire à un adepte de la pratique des alliances à plaisanterie. Il va le comprendre quand il revient à la charge : « Les Coulibaly sont les esclaves des Koyaka ». Ayant enfin compris la situation, le jeune homme se tord de rire avant de prévenir qu’il n’avait en sa possession qu’un billet de 10.000f.

Mais l’homme en arme ne l’entend pas de cette oreille, il tient à être payé, sans tenir compte de notre agacement devant son attitude. Mais voyant que l’agacement commence à se transformer en colère, il tente une plaisanterie d’un goût douteux. « La tantie jolie ! Elle est sereine hein ! ».

Une adresse qui nous permet de lui demander ce qui lui permet de retenir un véhicule et ses passagers avec des histoires d’alliance à plaisanterie. « La tantie jolie, c’est un droit », répond-il.
« Nous ne sommes pas en pays Koyaka », avons-nous répliqué. « Ce n’est pas une affaire de pays koyaka, c’est entre lui et moi ; sinon j’ai sa pièce ici », réagit-il avec véhémence. Nous lui faisons comprendre que son jeune ‘‘esclave’’ n’a pas de monnaie. Mais il n’en a cure. « Il va gérer ça avec le chauffeur. Chauffeur va le déposer, ce qui est sûr, j’ai sa pièce avec moi », menace-t-il. « Sabari », lance « l’esclave ». « Pardon là, ça résonne pas bien dans mon oreille », réplique encore l’homme en arme, manifestement déterminé à recevoir ce qui lui est « dû ».
Sur ces entrefaites, il est rejoint par un de ses frères d’arme. Lequel lance aussitôt : « S’il n’a pas pièce, faut le faire descendre. Faut pas trop durer sur camion ».

Devant l’heure qui s’avançait dangereusement, un passager a proposé de remettre 500f à l’agent. Mais ce dernier, bien qu’ayant accepté ce moment, n’a rien reçu parce qu’il n’avait pas de monnaie et que le passager avait un billet de dix mille francs.

Pour extorquer de l’argent à son « esclave », il nous avait fait perdre près de trente minutes.
Et Hamed Bakayoko veut que ces policiers mettent désormais aux arrêts celui qui leur donne de l’argent ?

Christiane Djahuié

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