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Politique Publié le jeudi 11 octobre 2012 | AFP

Six corps retirés d`un puits à Duékoué, dans l`Ouest ivoirien

© AFP Par Ouattara N`Guessan, CICR
Crise post-électorale : la Croix-Rouge exhorte toutes les parties à respecter la population civile
14 mars 2011, Lakota. Photo: Les volontaires de la Croix-Rouge désinfectent l`eau des puits de toute la ville.
ABIDJAN (Côte d`Ivoire), Six corps ont été retirés jeudi d`un puits à Duékoué, ville de l`ouest de la Côte d`Ivoire où un camp de déplacés avait été attaqué en juillet, a-t-on appris de source militaire.

"Six corps ont été retirés d`un puits", a déclaré à l`AFP Dramane Traoré, commandant des Forces républicaines (FRCI, armée) à Duékoué.

"On ne connaît pas la provenance des corps, c`est l`enquête qui déterminera les liens" éventuels avec les violences de juillet, a ajouté le chef militaire.

Selon un témoin, l`exhumation a eu lieu dans le quartier dit "Togueï-Sodeci" sous la supervision du procureur de la région et en présence des FRCI et de la police, tandis que la mission de l`ONU dans le pays (Onuci), des membres d`ONG et des journalistes étaient tenus à l`écart.

"En vue d`identifier les victimes, de déterminer la période et les causes de leur décès, le procureur de la République a immédiatement ouvert une enquête" et une autopsie doit être réalisée vendredi, a annoncé le ministère de la Justice dans un communiqué lu sur la télévision publique RTI.

Le 20 juillet, la ville de Duékoué a été le théâtre de graves violences. Après le meurtre de cinq personnes dans un quartier peuplé surtout de Malinké (ethnie réputée favorable au président Alassane Ouattara), une foule avait attaqué le camp de déplacés voisin de Nahibly (abritant surtout des autochtones guéré, vus comme partisans de l`ex-chef de l`Etat Laurent Gbagbo), y tuant six personnes, selon l`ONU.

Des déplacés avaient fait état d`un bilan nettement plus lourd, et accusé des éléments FRCI et des chasseurs traditionnels "dozos" qui leur servent de supplétifs d`avoir laissé faire l`attaque contre le camp ou d`y avoir participé.

Selon la Ligue ivoirienne des droits de l`Homme (Lidho), des FRCI et des "dozos" avaient apporté leur "soutien" à de jeunes Malinké dans l`assaut contre le camp, gardé par des Casques bleus qui n`ont pu empêcher sa destruction.

"On vient de voir les six corps" exhumés jeudi, a déclaré à l`AFP François Batahi, chef traditionnel des Wè (groupe ethnique auquel appartiennent les Guéré) du département de Duékoué.

"On savait qu`il y avait des corps, des rescapés étaient venus nous signaler ça. On a même demandé aux policiers de nous accompagner, on a frappé à toutes les portes, mais les gens ne nous croyaient pas", a-t-il souligné.

Ce chef communautaire a estimé que d`autres corps pourraient se trouver dans des puits voisins bouchés avec des briques, faisant état de la découverte de vêtements abandonnés sur place.

L`Onuci, qui mercredi avait participé aux premières fouilles ayant conduit à l`exhumation de jeudi, a expliqué à l`AFP "attendre maintenant les résultats des fouilles entreprises par les autorités judiciaires", par la voix de sa porte-parole Sylvie van den Wildenberg.

En proie à de graves tensions politico-ethniques depuis des années, Duékoué a été le théâtre de tueries durant la crise postélectorale de 2010-2011, imputées notamment à des éléments pro-Ouattara qui combattaient les forces pro-Gbagbo. La crise a fait quelque 3.000 morts dans le pays.
ck-tmo/jeb
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