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Editorial Publié le dimanche 14 octobre 2012 | Diasporas-News

Le Mondialisme ou la dictature des plus forts

Le Mondialisme qu’on définit comme l’unicité politique mondiale, à bien regarder son mode de fonctionnement, ses règles, son code et ses pratiques, c’est un peu comme le monopartisme qui a fait le lit du printemps des régimes tyranniques et dictatoriaux sous les tropiques africains et latino-américains.

Ce Mondialisme qui impose que le monde entier regarde dans la même direction et pense pareil. La pensée unique en quelque sorte. Qu’on soit européen, africain, asiatique ou américain, on doit partager les mêmes valeurs morales et certainement aussi les mêmes us et coutumes (…) On doit être un citoyen universel, un citoyen du monde, tout court.
Toute Nation qui enfreint aux lois supranationales de la démocratie moderne et des droits de l’Homme, fondamentaux de ce Mondialisme, est considérée comme un « Etat voyou »et un« Hors-la-loi » à bannir. Son gouvernement s’appelle l’Onu, son armée l’Otan et ses redoutables banques le FMI et la Banque Mondiale.

Pour beaucoup d’analystes et observateurs, il n’y a l’ombre d’aucun doute, la révolution arabe a été savamment impulsée par les partisans du Mondialisme tout comme les complots orchestrés contre certains régimes en Afrique noire. Que ce soit en Egypte, en Tunisie ou encore en Libye, ces pays étaient considérés comme insuffisamment démocratiques ou pas du tout.

Conséquence, on a fait la guerre à leurs dirigeants au nom du Mondialisme et de sa démocratie moderne par opposition à la démocratie classique qui admet que « le pouvoir est donné par Dieu. » Et donc, tout peuple a le dirigeant qu’il mérite. Et pourtant, l’embellie, la stabilité et la réussite économique exemplaires de ces pays, en dépit de l’absence de démocratie, n’avaient rien à envier aux pays de l’Afrique saharienne où le multipartisme a été pourtant instauré de force dans les années 1990.

En regardant de plus près les résultats obtenus après tous les dégâts matériels et humains commis, la situation est moins reluisante. Elle est même dramatique et désastreuse. Le cas de l’Irak est sous nos yeux pour en témoigner. Depuis que George Bush, père et fils, se sont débarrassés de leur ennemi Saddam, le pays est devenu chroniquement instable. Il ne se passe pas un jour sans qu’un attentat à la bombe ne soit commis contre les intérêts des Occidentaux. Et hélas ! Ce sont toujours les pauvres populations civiles qui en pâtissent.

Diantre ! Qu’est-ce que les mondialistes ont apporté de mieux aux populations irakiennes dix ans après « la guerre du bien contre le mal » qui a conduit à la chute de Saddam Hussein et de ses sbires ? Rien du tout si ce n’est la désolation totale semée dans ce pays qui avait jadis le mérite d’être un modèle pour cette région.

Dans la même veine, parlons aussi de la Libye. Ce pays qui doit sa grande réussite économique aux rentes de son pétrole, était au début du siècle un des plus convoités de la région. Son guide, feu le colonel Kadhafi, quoique détesté à cause de sa réputation sulfureuse et son arrogance, cela n’avait pas empêché certains dirigeants du monde occidental de l’adouber pour son argent et sa grande générosité. Kadhafi était même très fréquentable et recevait, en catimini, sous sa tente à Syrte, les dirigeants les plus influents du monde.

A cause de ses chantages intempestifs, ses révélations fracassantes et compromettantes, il était devenu l’ennemi numéro un à abattre. D’aucuns n’avaient pas intérêt à ce que le Guide libyen en dise trop sur des deals financiers occultes passés avec lui.

Aujourd’hui encore, les circonstances de sa mort suscitent des questions dans les médias.

Le très sérieux journal britannique, Le Daily Mail, a révélé récemment que Kadhafi aurait été tué par un homme des services secrets français sur ordre de Nicolas Sarkozy. Selon des sources concordantes « Sarkozy avait toutes les raisons d’essayer de faire taire le Colonel aussi rapidement que possible » car, le Guide libyen menaçait de « révéler les détails de sa relation avec l’ancien président de la France, incluant les millions de dollars payés pour financer sa candidature aux élections de 2007 ». Des sources diplomatiques ont également évoqué cette hypothèse en faisant passer l’ancien président français pour l’instigateur de ce meurtre.

Vrai ou faux ? Au-delà de l’accusation contre l’ancien président de la cinquième puissance économique mondiale, cela dénote de la subjectivité des croisades contre les dirigeants des pays suspectés d’être des « Etats voyous ».Dès lors, on comprend bien que le motif de la guerre que l’on impose aux soi-disant dictateurs ne repose pas forcément sur des raisons objectives ou du moins sur les fondamentaux du Mondialisme.

N’est-ce pas tout simplement une forme avérée de la dictature des plus forts sur les plus faibles ou encore la raison du plus fort ? Dès fois, il y a des guerres qui sont injustement faites et qui désolent le monde pour rien. « La guerre, disait Voltaire, est un crime qui n’excuse pas la victoire ». Il est vrai que si les vainqueurs devaient eux aussi répondre de leurs crimes de guerre et crimes contre l’humanité devant le tribunal pénal international au même titre que les vaincus, le monde serait certainement plus en paix.

Clément Yao
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