Comme annoncée, la rencontre entre le chef de l’Etat et les ressortissants de l’Ouest est prévue pour ce jour au Palais présidentiel. Nul doute que le pari de la mobilisation sera gagné vu le battage médiatique et l’action des cadres. C’est une tradition à l’Ouest et cela avait déjà été démontré lors de la visite d’Etat du Président Ouattara dans cette partie de la Côte d’Ivoire du 20 au 26 avril 2012. Il y a donc ce défi de la mobilisation. On a même vu à l’occasion de la préparation de cette cérémonie de vieux barons qu’on n’avait perdu de vue depuis des lustres. Kéi Boguinard, ancien ministre de Félix Houphouët-Boigny et Emile Constant Bombet, tout puissant ministre de l’Intérieur sous Henri Konan Bédié, sont apparus au grand jour pour galvaniser leurs parents. Le cas Bombet est encore plus motivant si l’on se réfère à un passé lointain et même récent. En tout cas, il est certes du Rhdp mais on ne lui connaissait pas de proximité avec la chef de l’Etat Alassane Ouattara. Et c’est lui qui mouille le maillot aujourd’hui, pour le rappel des troupes (ses parents), pour leur présence massive au Palais présidentiel. Pour Félix Tyéoulou Diéla, qui fut pendant tout le mandat de Laurent Gbagbo, secrétaire général du gouvernement, on ne sera guère surpris de sa présence, car il était déjà du rendez-vous de la visite officielle à l’Ouest. Mais la question qui se pose est le déplacement des cadres du FPI. Il n’y a pas de doute que le Guémon est un bastion de ce parti. Au cours des préparatifs, on n’a pas beaucoup senti l’implication des cadres du FPI. On a souvent vu le député indépendant issu du PDCI, Oula Privat dans une offensive médiatique autour de l’événement. Le déplacement des pro-Gbagbo sera donc un autre défi. C’est eux qui sont les plus grands porteurs de griefs à l’encontre du chef de l’Etat et leur mobilisation au Palais devrait donner plus de tonus à cette rencontre. Les discours à prononcer devant le Président de la République font partie des défis. Les populations de l’Ouest vont-elles user du langage diplomatique ou bien, vont-elles dire de façon crue les choses telles qu’elles le ressentent ? Cette partie du pays, cela est su de tous, a vécu les plus graves atrocités de la crise ivoirienne. Elle compte des milliers de déplacés et d’exilés, des expropriations de terres, le règne du chef de guerre Amadé Ouérémi, épinglé par les différents rapports d’organisations des droits de l’Homme. Les porte-paroles du Guémon et du Cavally vont-elles se taire ou soulever ces préoccupations ? Le Président Ouattara n’ignore pas les problèmes de ses compatriotes de cette région. Il a même déjà apporté un début de solutions aux souffrances lors de son passage. Cet autre rendez-vous sera en quelque sorte, le lieu de faire le point et de rappeler au chef de l’Etat, les engagements pris et non encore exécutés. Le défi de la réconciliation passera par la pertinence des solutions définitives d’Alassane Ouattara à ses frères et sœurs de l’Ouest. Et comme ses SGBI annoncent de grandes décisions, nous ne pouvons que croisez les doigts.
S. Debailly
S. Debailly