L’amitié se nourrit de vérités. Forts de ce postulat, Alassane Ouattara et ses hôtes Wê ont échangé en toute franchise. Hier au Palais présidentiel, ils ont évoqué les questions brûlantes du foncier rural à controverse, l’insécurité et surtout du retour des exilés originaires de l’Ouest.
Il l’a souhaitée il l’a obtenue. L’audience que le président de la République a décidé d’accorder le 7 août aux populations des régions du Guémon et du Cavally s’est déroulée hier au Palais présidentiel. Le moins qu’on puisse en dire, c’est qu’elle s’est passée dans une ambiance conviviale. Sous un chapiteau à défaut d’un apatam ou d’un arbre à palabres. En effet, les deux parties l’ont voulue comme pour laver le linge sale en… « alliés ». Pour les Wê elle devait être « franche » et de « vérité ». En réponse, Alassane Ouattara a adhéré au postulat. « Moi aussi je vais vous parler avec franchise », a-t-il répondu.
Alors, sur la question des dozos, il estime anormal que les chasseurs traditionnels du Nord régentent la sécurité. Il est entièrement d’accord avec les Wê qu’ils doivent retourner à leurs activités originelles. Pour ce faire, il a demandé au ministère de l’Intérieur de recenser les dozos. Mais, le président déplore l’accaparement de la personnalité culturelle du dozo. Car, aujourd’hui, il y a même des « dozos Wê, des dozos Baoulé... ». Dans tous les cas, s’est-il résumé, le pays a besoin de maîtriser la sécurité. Cette tâche incombant à tous, il a demandé l’indulgence des uns et des autres pour aider l’Etat. Ainsi, il a commis l’autorité parentale à demander aux jeunes de « quitter » la violence. Elle est mauvaise conseillère et ne rapporte que des « gains de très courte durée ». Alassane Ouattara est prévenant, soulignant que qui sème la violence peut récolter la prison. Le message vaut pour les Ivoiriens en exil qui seraient encore tentés par des desseins déstabilisateurs. C’est pourquoi, il a aussi tendu la main à ceux-là. « Il faut leur demander de rentrer… malgré les soubresauts qui se passent je continuerai de tendre la main », a assuré le président, qui a insisté sur les cas Marcel Gossio et Eric Kahé. Mais qu’ils se tiennent bien, « ils auront le temps de se préparer avant de se présenter devant la justice ».
« Je ne suis pas la loi »
Si Alassane Ouattara est également d’accord que le pardon précède la réconciliation nationale, il maintient que la réconciliation ne peut se passer de justice. Seulement, il faut qu’elle « accélère » le traitement des dossiers « pour que ceux qui n’ont pas leur place en prison en sortent ». Du reste, il maintient qu’il ne veut interférer dans les décisions de justice. Le président veut pour preuve « la pression » qu’il met à la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr).
Les doléances des Wê
Et, la réponse qu’il donne à ceux qui le sollicitent afin d’intervenir pour des justiciables. « Je ne suis pas la loi, adressez-vous à la justice », leur assène-t-il, affichant sa considération pour le principe de la séparation des pouvoirs. La justice doit sévir aussi pour l’organisation du foncier rural. L’application de la loi du 23 décembre 1998 sur la propriété foncière doit être reprise en main, a souhaité le président. Car, cela est une « priorité ». Il va falloir faire en sorte que le droit coutumier soit transformé en droit moderne. L’alternative devrait à terme permettre aux populations de jouir de la propriété de leurs terres. Mieux, en faire par exemple un « gage » vis-à-vis des institutions bancaires. En somme, le président admet que « juridiquement il faut reprendre le problème (du foncier rural) en main parce qu’il faut nécessairement régler ce problème de la terre » Félix Tiéoulou Dyéla, parlant au nom de son peuple a ratissé les « huit » préoccupations qui leur tiennent à cœur. Il a d’emblée précisé que le peuple wê ne se laissera pas spolier de son patrimoine forestier et culturel. Ces préoccupations partent de la cohésion sociale précaire, à la gestion de la propriété de la terre, à l’occupation illégale des forêts, à la présence « massive » de dozos dont il demande le « départ ». Et aussi du développement même de la région ouest. Sur ce point, il a demandé au président de déclarer l’ouest zone sinistrée. Au besoin, le peuple wê s’attend selon lui à « un plan ADO » qui permette à l’Etat de s’intéresser de façon particulière au développement de cette partie du pays.
Bidi Ignace
Il l’a souhaitée il l’a obtenue. L’audience que le président de la République a décidé d’accorder le 7 août aux populations des régions du Guémon et du Cavally s’est déroulée hier au Palais présidentiel. Le moins qu’on puisse en dire, c’est qu’elle s’est passée dans une ambiance conviviale. Sous un chapiteau à défaut d’un apatam ou d’un arbre à palabres. En effet, les deux parties l’ont voulue comme pour laver le linge sale en… « alliés ». Pour les Wê elle devait être « franche » et de « vérité ». En réponse, Alassane Ouattara a adhéré au postulat. « Moi aussi je vais vous parler avec franchise », a-t-il répondu.
Alors, sur la question des dozos, il estime anormal que les chasseurs traditionnels du Nord régentent la sécurité. Il est entièrement d’accord avec les Wê qu’ils doivent retourner à leurs activités originelles. Pour ce faire, il a demandé au ministère de l’Intérieur de recenser les dozos. Mais, le président déplore l’accaparement de la personnalité culturelle du dozo. Car, aujourd’hui, il y a même des « dozos Wê, des dozos Baoulé... ». Dans tous les cas, s’est-il résumé, le pays a besoin de maîtriser la sécurité. Cette tâche incombant à tous, il a demandé l’indulgence des uns et des autres pour aider l’Etat. Ainsi, il a commis l’autorité parentale à demander aux jeunes de « quitter » la violence. Elle est mauvaise conseillère et ne rapporte que des « gains de très courte durée ». Alassane Ouattara est prévenant, soulignant que qui sème la violence peut récolter la prison. Le message vaut pour les Ivoiriens en exil qui seraient encore tentés par des desseins déstabilisateurs. C’est pourquoi, il a aussi tendu la main à ceux-là. « Il faut leur demander de rentrer… malgré les soubresauts qui se passent je continuerai de tendre la main », a assuré le président, qui a insisté sur les cas Marcel Gossio et Eric Kahé. Mais qu’ils se tiennent bien, « ils auront le temps de se préparer avant de se présenter devant la justice ».
« Je ne suis pas la loi »
Si Alassane Ouattara est également d’accord que le pardon précède la réconciliation nationale, il maintient que la réconciliation ne peut se passer de justice. Seulement, il faut qu’elle « accélère » le traitement des dossiers « pour que ceux qui n’ont pas leur place en prison en sortent ». Du reste, il maintient qu’il ne veut interférer dans les décisions de justice. Le président veut pour preuve « la pression » qu’il met à la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr).
Les doléances des Wê
Et, la réponse qu’il donne à ceux qui le sollicitent afin d’intervenir pour des justiciables. « Je ne suis pas la loi, adressez-vous à la justice », leur assène-t-il, affichant sa considération pour le principe de la séparation des pouvoirs. La justice doit sévir aussi pour l’organisation du foncier rural. L’application de la loi du 23 décembre 1998 sur la propriété foncière doit être reprise en main, a souhaité le président. Car, cela est une « priorité ». Il va falloir faire en sorte que le droit coutumier soit transformé en droit moderne. L’alternative devrait à terme permettre aux populations de jouir de la propriété de leurs terres. Mieux, en faire par exemple un « gage » vis-à-vis des institutions bancaires. En somme, le président admet que « juridiquement il faut reprendre le problème (du foncier rural) en main parce qu’il faut nécessairement régler ce problème de la terre » Félix Tiéoulou Dyéla, parlant au nom de son peuple a ratissé les « huit » préoccupations qui leur tiennent à cœur. Il a d’emblée précisé que le peuple wê ne se laissera pas spolier de son patrimoine forestier et culturel. Ces préoccupations partent de la cohésion sociale précaire, à la gestion de la propriété de la terre, à l’occupation illégale des forêts, à la présence « massive » de dozos dont il demande le « départ ». Et aussi du développement même de la région ouest. Sur ce point, il a demandé au président de déclarer l’ouest zone sinistrée. Au besoin, le peuple wê s’attend selon lui à « un plan ADO » qui permette à l’Etat de s’intéresser de façon particulière au développement de cette partie du pays.
Bidi Ignace