PARIS - La justice togolaise exige une caution de neuf millions de dollars pour la libération de Loïk Le Floch-Prigent, détenu à Lomé dans une affaire d`escroquerie, selon son avocat français qui assimile cette demande à une "rançon".
L`ex-PDG d`Elf a été arrêté le 14 septembre à Abidjan puis transféré à Lomé, où il a été inculpé pour complicité d`escroquerie.
Ses avocats ont plusieurs fois demandé sa libération, mettant en avant la détérioration de son état de santé qui commande selon eux son rapatriement d`urgence.
Cette analyse a été étayée par une expertise judiciaire togolaise notifiée le 19 octobre qui confirme que M. Le Floch-Prigent doit être soigné sans délai, a affirmé jeudi à l`AFP Me Patrick Klugman.
Or selon l`avocat, le juge d`instruction togolais en charge du dossier a
rendu jeudi une ordonnance fixant la remise en liberté de M. Le Floch-Prigent
au versement préalable d`une caution de neuf millions de dollars.
"Il s`agit d`une décision qui, sous les apparences d`une mise en liberté,
équivaut à une mise à mort par la fixation d`une caution qui s`apparente
davantage à une rançon", a estimé Me Klugman, jugeant le montant de la caution
"totalement extravagant".
"Il est acquis au débat que l`infraction alléguée n`a jamais causé un
préjudice d`une telle importance et que M. Le Floch-Prigent n`a jamais
bénéficié du moindre euro de cette pseudo escroquerie", a-t-il poursuivi,
ajoutant que son client n`avait "pas de patrimoine".
Contacté par l`AFP, son confrère togolais Rustico Lawson Bankou a dit avoir
informé M. Le Floch-Prigent, auquel il rend visite deux fois par jour.
"Il sait qu`il ne peut pas payer cette rançon", a déclaré l`avocat. "Il a
l`impression d`être l`otage d`on ne sait qui, et que ce qu`on lui demande,
c`est plutôt une rançon et qu`on n`a pas envie de le libérer pour le laisser
se faire soigner".
Exigence humanitaire
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La justice togolaise soupçonne l`ancien patron d`Elf d`être impliqué dans
une affaire d`escroquerie internationale.
Un homme d`affaires émirati, Abbas El Youssef a porté plainte contre un
homme d`affaires togolais, Bertin Sow Agba, l`accusant d`avoir organisé un
réseau pour lui soutirer plusieurs millions de dollars, ses membres lui
faisant croire qu`ils détenaient la fortune du défunt président ivoirien
Robert Gueï, estimée à 275 millions de dollars et bloquée sur un compte en
banque au Togo.
Abbas El Youssef estime que M. Le Floch-Prigent "serait le chef d`orchestre
dans cette affaire d`escroquerie", selon une source judiciaire togolaise.
Détenu à la gendarmerie de Lomé, il a de nouveau été entendu deux fois la
semaine dernière, pendant 15 heures, selon Me Klugman, qui assistait à cette
audition.
L`avocat a annoncé son intention de demander à la chambre d`accusation de
Lomé d`infirmer l`ordonnance du juge "afin d`éviter un scandale sanitaire".
M. Le Floch-Prigent souffre en particulier de psoriasis et devait subir fin
septembre une intervention chirurgicale en France. Selon son avocat,
l`expertise judiciaire a confirmé la dégradation de son état de santé et la
nécessité de traiter M. Le Floch-Prigent, "au risque d`une évolution
cancéreuse métastatique".
"Son rapatriement est pour nous une question d`heures et une exigence
humanitaire", a estimé l`avocat.
Début octobre, Paris avait également demandé au Togo d`envisager
l`évacuation sanitaire de son ressortissant.
M. Le Floch-Prigent avait été condamné en 2003 à 5 ans de prison dans
l`affaire Elf et a passé environ deux ans derrière les barreaux pour des
malversations financières.
L`ex-PDG d`Elf a été arrêté le 14 septembre à Abidjan puis transféré à Lomé, où il a été inculpé pour complicité d`escroquerie.
Ses avocats ont plusieurs fois demandé sa libération, mettant en avant la détérioration de son état de santé qui commande selon eux son rapatriement d`urgence.
Cette analyse a été étayée par une expertise judiciaire togolaise notifiée le 19 octobre qui confirme que M. Le Floch-Prigent doit être soigné sans délai, a affirmé jeudi à l`AFP Me Patrick Klugman.
Or selon l`avocat, le juge d`instruction togolais en charge du dossier a
rendu jeudi une ordonnance fixant la remise en liberté de M. Le Floch-Prigent
au versement préalable d`une caution de neuf millions de dollars.
"Il s`agit d`une décision qui, sous les apparences d`une mise en liberté,
équivaut à une mise à mort par la fixation d`une caution qui s`apparente
davantage à une rançon", a estimé Me Klugman, jugeant le montant de la caution
"totalement extravagant".
"Il est acquis au débat que l`infraction alléguée n`a jamais causé un
préjudice d`une telle importance et que M. Le Floch-Prigent n`a jamais
bénéficié du moindre euro de cette pseudo escroquerie", a-t-il poursuivi,
ajoutant que son client n`avait "pas de patrimoine".
Contacté par l`AFP, son confrère togolais Rustico Lawson Bankou a dit avoir
informé M. Le Floch-Prigent, auquel il rend visite deux fois par jour.
"Il sait qu`il ne peut pas payer cette rançon", a déclaré l`avocat. "Il a
l`impression d`être l`otage d`on ne sait qui, et que ce qu`on lui demande,
c`est plutôt une rançon et qu`on n`a pas envie de le libérer pour le laisser
se faire soigner".
Exigence humanitaire
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La justice togolaise soupçonne l`ancien patron d`Elf d`être impliqué dans
une affaire d`escroquerie internationale.
Un homme d`affaires émirati, Abbas El Youssef a porté plainte contre un
homme d`affaires togolais, Bertin Sow Agba, l`accusant d`avoir organisé un
réseau pour lui soutirer plusieurs millions de dollars, ses membres lui
faisant croire qu`ils détenaient la fortune du défunt président ivoirien
Robert Gueï, estimée à 275 millions de dollars et bloquée sur un compte en
banque au Togo.
Abbas El Youssef estime que M. Le Floch-Prigent "serait le chef d`orchestre
dans cette affaire d`escroquerie", selon une source judiciaire togolaise.
Détenu à la gendarmerie de Lomé, il a de nouveau été entendu deux fois la
semaine dernière, pendant 15 heures, selon Me Klugman, qui assistait à cette
audition.
L`avocat a annoncé son intention de demander à la chambre d`accusation de
Lomé d`infirmer l`ordonnance du juge "afin d`éviter un scandale sanitaire".
M. Le Floch-Prigent souffre en particulier de psoriasis et devait subir fin
septembre une intervention chirurgicale en France. Selon son avocat,
l`expertise judiciaire a confirmé la dégradation de son état de santé et la
nécessité de traiter M. Le Floch-Prigent, "au risque d`une évolution
cancéreuse métastatique".
"Son rapatriement est pour nous une question d`heures et une exigence
humanitaire", a estimé l`avocat.
Début octobre, Paris avait également demandé au Togo d`envisager
l`évacuation sanitaire de son ressortissant.
M. Le Floch-Prigent avait été condamné en 2003 à 5 ans de prison dans
l`affaire Elf et a passé environ deux ans derrière les barreaux pour des
malversations financières.