Il est de bon ton aujourd’hui de décrier ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Ou, plus exactement, ce qui ne se passe pas : la déstabilisation de la République. Car c’est bien de cela qu’il s’agit depuis que, dans la capitale comme à l’Est ou à l’Ouest du pays, des individus qui n’ont pas accepté la défaite de Laurent Gbagbo dans le cadre d’une élection présidentielle aussi transparente que possible instrumentalisent des ONG, des médias mais aussi et surtout des « mercenaires » de toutes sortes pour fustiger l’action du gouvernement d’Alassane D. Ouattara ou dénoncer les lenteurs d’une réconciliation sans cesse annoncée.
Or, ce qu’il convient de fustiger et de dénoncer ce sont les « opérations commandos », les « actes terroristes », les « exactions ethniques »… toutes ces manœuvres que mènent, généralement depuis l’étranger, qu’il s’agisse de l’Europe ou des pays frontaliers de la Côte d’Ivoire, des hommes et des femmes frustrés par une défaite politique qui est aussi, pour eux et elles, un échec désormais économique : le tiroir-caisse ivoirien dans lequel ils avaient pris l’habitude de se servir abondamment s’est refermé brutalement sur leurs doigts.
Dix années sans consultations électorales, dix années de pillage, dix années de « ratonnades » ethniques et politiques, une guerre civile particulièrement meurtrière et, face à cela, à peine dix-sept mois de gouvernement effectif de « l’équipe ADO ». Qui oserait dire que l’essentiel n’a pas été fait, que la Côte d’Ivoire n’a pas été écoutée, pacifiée, rassurée, que les institutions n’ont pas été réhabilitées, que les entreprises n’ont pas redémarré, que la croissance n’a pas été relancée ? Dans le même temps, la Côte d’Ivoire nouvelle a fait son retour sur la scène diplomatique africaine : résurgence du Conseil de l’Entente, présidence de la Cédéao, présence effective à toutes les manifestations continentales, politiques, économiques, sociales. Au plan international, Alassane D. Ouattara, dont on soulignait la proximité avec Nicolas Sarkozy s’est imposé comme l’interlocuteur africain de son successeur François Hollande et a même entrepris de donner plus de vigueur à la relation entre la Côte d’Ivoire et la France. L’Union européenne, les Nations unies, les Etats-Unis n’ont pas manqué de se réjouir du nouveau rythme imprimé par la Côte d’Ivoire nouvelle. Partout où ADO est passé, les responsables politiques, les bailleurs de fonds, ont souligné son sérieux et encouragé son action.
Et ceux qui affirmaient que la victoire du « Dioula » serait celle de l’islamisation de la Côte d’Ivoire et de l’ostracisme à l’égard des autres religions en sont aussi pour leurs frais. Aucune dérive, en ces matières, n’a été enregistrée ; bien au contraire, la gestion du chef de l’Etat vise à réconcilier toutes les religions sans même jamais montrer du doigt ceux qui, sous Laurent Gbagbo, n’avaient pas eu la même retenue. ADO ne s’est-il pas engagé fermement, en tant que président de la Cédéao, dans le rétablissement des institutions de la République au Mali voisin, coupé en deux par une rébellion qui s’affirmait d’emblée comme le « rejet de l’autre », un mal que le chef de l’Etat n’a cessé de dénoncer quand cette exclusion était à l’ordre du jour en Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire est aujourd’hui gouvernée comme elle ne l’a jamais été dans un passé récent : le président préside, le gouvernement gouverne, l’assemblée se rassemble pour voter les lois, l’opposition s’oppose, les entrepreneurs entreprennent, etc. Et les médias, qui avaient été trop souvent les vecteurs de l’exclusion et de la dénonciation sans preuves, peu à peu, retrouvent plus de sérénité dans une ambiance générale de professionnalisation et de transparence.
Alors faut-il reprocher à Alassane D. Ouattara d’avoir voulu l’union sacrée avec le parti de son plus farouche adversaire dans les années 1990 : le PDCI ? Faut-il lui reprocher de vouloir, avec les cadres de ce PDCI, constituer un grand parti unifié afin que tout le monde tire la Côte d’Ivoire dans le même sens, celui de l’effort, de la réconciliation, de la croissance ? Faut-il lui reprocher d’avoir tendu la main au mouvement rebelle des Forces Nouvelles dont le comportement sur le terrain n’a pas toujours été exemplaire ? Faut-il lui reprocher de s’efforcer de ramener les militants du FPI dans le jeu politique ivoirien ? Faut-il lui reprocher de tout faire pour sécuriser le pays sans jamais, pour autant, couvrir les dérives des uns et des autres ? Faut-il lui reprocher d’avoir redonné à la Côte d’Ivoire son lustre d’autrefois ?
Beaucoup a déjà été fait. Beaucoup reste à faire. Nous le savons. Mais nous ne pourrons pas le faire dans la division. Alassane D. Ouattara a toujours voulu que nous dépassions nos différences. Il a voulu l’union pour gagner. Il a gagné. Il veut l’union pour gouverner. Il gouverne. Et il veut gouverner pour transformer la Côte d’Ivoire. Il la transforme. On ne peut que soutenir totalement les institutions et leur action et cesser de penser que les « vieux démons ivoiriens » qu’évoquent certains éditorialistes panafricains ont encore un avenir dans le pays qui demeure plus que jamais celui de Félix Houphouët-Boigny, le pays du « dialogue».
Par Adama Diomandé, président de l’Association pour la défense de la démocratie et les libertés (ADDL)
Or, ce qu’il convient de fustiger et de dénoncer ce sont les « opérations commandos », les « actes terroristes », les « exactions ethniques »… toutes ces manœuvres que mènent, généralement depuis l’étranger, qu’il s’agisse de l’Europe ou des pays frontaliers de la Côte d’Ivoire, des hommes et des femmes frustrés par une défaite politique qui est aussi, pour eux et elles, un échec désormais économique : le tiroir-caisse ivoirien dans lequel ils avaient pris l’habitude de se servir abondamment s’est refermé brutalement sur leurs doigts.
Dix années sans consultations électorales, dix années de pillage, dix années de « ratonnades » ethniques et politiques, une guerre civile particulièrement meurtrière et, face à cela, à peine dix-sept mois de gouvernement effectif de « l’équipe ADO ». Qui oserait dire que l’essentiel n’a pas été fait, que la Côte d’Ivoire n’a pas été écoutée, pacifiée, rassurée, que les institutions n’ont pas été réhabilitées, que les entreprises n’ont pas redémarré, que la croissance n’a pas été relancée ? Dans le même temps, la Côte d’Ivoire nouvelle a fait son retour sur la scène diplomatique africaine : résurgence du Conseil de l’Entente, présidence de la Cédéao, présence effective à toutes les manifestations continentales, politiques, économiques, sociales. Au plan international, Alassane D. Ouattara, dont on soulignait la proximité avec Nicolas Sarkozy s’est imposé comme l’interlocuteur africain de son successeur François Hollande et a même entrepris de donner plus de vigueur à la relation entre la Côte d’Ivoire et la France. L’Union européenne, les Nations unies, les Etats-Unis n’ont pas manqué de se réjouir du nouveau rythme imprimé par la Côte d’Ivoire nouvelle. Partout où ADO est passé, les responsables politiques, les bailleurs de fonds, ont souligné son sérieux et encouragé son action.
Et ceux qui affirmaient que la victoire du « Dioula » serait celle de l’islamisation de la Côte d’Ivoire et de l’ostracisme à l’égard des autres religions en sont aussi pour leurs frais. Aucune dérive, en ces matières, n’a été enregistrée ; bien au contraire, la gestion du chef de l’Etat vise à réconcilier toutes les religions sans même jamais montrer du doigt ceux qui, sous Laurent Gbagbo, n’avaient pas eu la même retenue. ADO ne s’est-il pas engagé fermement, en tant que président de la Cédéao, dans le rétablissement des institutions de la République au Mali voisin, coupé en deux par une rébellion qui s’affirmait d’emblée comme le « rejet de l’autre », un mal que le chef de l’Etat n’a cessé de dénoncer quand cette exclusion était à l’ordre du jour en Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire est aujourd’hui gouvernée comme elle ne l’a jamais été dans un passé récent : le président préside, le gouvernement gouverne, l’assemblée se rassemble pour voter les lois, l’opposition s’oppose, les entrepreneurs entreprennent, etc. Et les médias, qui avaient été trop souvent les vecteurs de l’exclusion et de la dénonciation sans preuves, peu à peu, retrouvent plus de sérénité dans une ambiance générale de professionnalisation et de transparence.
Alors faut-il reprocher à Alassane D. Ouattara d’avoir voulu l’union sacrée avec le parti de son plus farouche adversaire dans les années 1990 : le PDCI ? Faut-il lui reprocher de vouloir, avec les cadres de ce PDCI, constituer un grand parti unifié afin que tout le monde tire la Côte d’Ivoire dans le même sens, celui de l’effort, de la réconciliation, de la croissance ? Faut-il lui reprocher d’avoir tendu la main au mouvement rebelle des Forces Nouvelles dont le comportement sur le terrain n’a pas toujours été exemplaire ? Faut-il lui reprocher de s’efforcer de ramener les militants du FPI dans le jeu politique ivoirien ? Faut-il lui reprocher de tout faire pour sécuriser le pays sans jamais, pour autant, couvrir les dérives des uns et des autres ? Faut-il lui reprocher d’avoir redonné à la Côte d’Ivoire son lustre d’autrefois ?
Beaucoup a déjà été fait. Beaucoup reste à faire. Nous le savons. Mais nous ne pourrons pas le faire dans la division. Alassane D. Ouattara a toujours voulu que nous dépassions nos différences. Il a voulu l’union pour gagner. Il a gagné. Il veut l’union pour gouverner. Il gouverne. Et il veut gouverner pour transformer la Côte d’Ivoire. Il la transforme. On ne peut que soutenir totalement les institutions et leur action et cesser de penser que les « vieux démons ivoiriens » qu’évoquent certains éditorialistes panafricains ont encore un avenir dans le pays qui demeure plus que jamais celui de Félix Houphouët-Boigny, le pays du « dialogue».
Par Adama Diomandé, président de l’Association pour la défense de la démocratie et les libertés (ADDL)