Dans cet entretien, le juriste-politiste Geoffroy-julien Kouao assure que la situation de vide au sein de l’exécutif ne remet pas en cause outre mesure, le fonctionnement de l’Etat.
Depuis bientôt une semaine, la Côte d’Ivoire est sans gouvernement. Quelles pourraient être les conséquences de ce ‘’vide’’ si la situation perdure encore quelques jours ?
Sur le plan juridique, il n’y a pas de problème en ce sens que, le décret de dissolution donne compétence au gouvernent sortant de conduire les affaires courantes. Par contraste, sur le plan politique, les groupements politiques et sociaux n’ont pas d’interlocuteurs gouvernementaux. En sus, au niveau international, un Etat sans gouvernement ne peut exercer et jouir pleinement de ses prérogatives internationales découlant de son statut de sujet du droit international.
C’est dans ce contexte que survient une grève dans l’enseignement public. Qui pour discuter avec les grévistes ?
Les interlocuteurs des syndicats d’enseignants sont les ministres chargés de l’Education du gouvernement dissout de Jeannot Ahoussou-Kouadio. Cependant, leurs marges de manœuvre sont réduites, parce que politiquement et psychologiquement affaiblis. L’échec des discussions peut y trouver une explication.
En quoi les résultats des discussions vont engager le nouveau gouvernement qui sera mis en place ?
Parce que la gouvernance étatique est fondée sur le principe sacro-saint de la continuité de l’Etat qui signifie que l’Etat demeure le même nonobstant le changement de gouvernement. Les actes posés par un gouvernement précédant engagent son successeur.
La dissolution du gouvernement suite à ce couac au Parlement ne risque-t-elle pas de biaiser les rapports entre l’exécutif et le législatif ? (les députés ne seraient-ils pas tentés de dire oui à tous les textes soumis à leur sagacité ?)
Je ne le pense pas. Les députés sont jaloux de leur liberté. Et ils joueront pleinement leur rôle de contre-pouvoir. Le président de la République peut dissoudre le gouvernement mais pas le Parlement, même pas avec l’article 48 de la constitution. Le Parlement, dans notre arsenal constitutionnel est une citadelle politique. Ce que je crains par contre, c’est l’avenir du Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, ndlr). Je ne crois pas qu’avec cet incident, il puisse tenir jusqu’à la prochaine présidentielle de 2015 quand on sait que les élections locales font approfondir le malaise entre le Pdci et le Rdr (Parti démocratique de Côte d’Ivoire et Rassemblement des républicains, ndlr).
Entretien réalisé par M. Dossa
Depuis bientôt une semaine, la Côte d’Ivoire est sans gouvernement. Quelles pourraient être les conséquences de ce ‘’vide’’ si la situation perdure encore quelques jours ?
Sur le plan juridique, il n’y a pas de problème en ce sens que, le décret de dissolution donne compétence au gouvernent sortant de conduire les affaires courantes. Par contraste, sur le plan politique, les groupements politiques et sociaux n’ont pas d’interlocuteurs gouvernementaux. En sus, au niveau international, un Etat sans gouvernement ne peut exercer et jouir pleinement de ses prérogatives internationales découlant de son statut de sujet du droit international.
C’est dans ce contexte que survient une grève dans l’enseignement public. Qui pour discuter avec les grévistes ?
Les interlocuteurs des syndicats d’enseignants sont les ministres chargés de l’Education du gouvernement dissout de Jeannot Ahoussou-Kouadio. Cependant, leurs marges de manœuvre sont réduites, parce que politiquement et psychologiquement affaiblis. L’échec des discussions peut y trouver une explication.
En quoi les résultats des discussions vont engager le nouveau gouvernement qui sera mis en place ?
Parce que la gouvernance étatique est fondée sur le principe sacro-saint de la continuité de l’Etat qui signifie que l’Etat demeure le même nonobstant le changement de gouvernement. Les actes posés par un gouvernement précédant engagent son successeur.
La dissolution du gouvernement suite à ce couac au Parlement ne risque-t-elle pas de biaiser les rapports entre l’exécutif et le législatif ? (les députés ne seraient-ils pas tentés de dire oui à tous les textes soumis à leur sagacité ?)
Je ne le pense pas. Les députés sont jaloux de leur liberté. Et ils joueront pleinement leur rôle de contre-pouvoir. Le président de la République peut dissoudre le gouvernement mais pas le Parlement, même pas avec l’article 48 de la constitution. Le Parlement, dans notre arsenal constitutionnel est une citadelle politique. Ce que je crains par contre, c’est l’avenir du Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, ndlr). Je ne crois pas qu’avec cet incident, il puisse tenir jusqu’à la prochaine présidentielle de 2015 quand on sait que les élections locales font approfondir le malaise entre le Pdci et le Rdr (Parti démocratique de Côte d’Ivoire et Rassemblement des républicains, ndlr).
Entretien réalisé par M. Dossa