Des familles de militaires victimes du bombardement en 2004 du camp français de Bouaké ont déposé une plainte hier, mercredi 21 novembre 2012, contre l'ancienne ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, pour complicité d'assassinats, selon des sources proches du dossier. Cette plainte, déposée auprès de la Cour de justice de la République (CJR), vise directement Alliot-Marie. Ministre au moment du bombardement le 6 novembre 2004 par deux sukhoi des forces loyalistes ivoiriennes d'un camp de l'armée française à Bouaké, tuant 9 militaires français, un civil américain et blessant 38 soldats. Cette plainte, révélée par Mediapart, intervient en parallèle de l'information judiciaire pour assassinat et tentative d'assassinats ouverte en 2005, dans laquelle l'ancienne ministre avait été entendue comme témoin en mai 2010. Une polémique avait éclaté en 2006 lorsque 8 Biélorusses, parmi lesquels se trouvaient deux pilotes, avaient été arrêtés par les autorités togolaises quelques jours après le bombardement, puis mis à la disposition des services français avant d'être libérés. Alliot-Marie avait affirmé qu'il n'y avait alors "pas de base juridique puisqu’il n’y a pas de mandat d'arrêt international" pour les interroger. L'avocat des familles de militaires, Me Jean Balan, a accusé à plusieurs reprises Alliot-Marie d'avoir, "dès le début de l'affaire", cherché à "saboter l'action de la justice, afin d'éviter, à tout prix, que la vérité ne soit connue".
LORNG ESMEL avec Afp
LORNG ESMEL avec Afp