Selon toute vraisemblance, les autorités ivoiriennes vont opposer une fin de non- recevoir à la Cour pénale internationale qui réclame l’ancienne Première dame, Simone Gbagbo, pour la juger.
Une information de première oreille qui devrait rassurer les partisans de Laurent Gbagbo inquiets au sujet d’un probable transfèrement de l’ancienne Première dame. Selon une source digne de foi, l’épouse de l’ancien dirigeant ivoirien sera bel et bien jugée en Côte d’Ivoire. En d’autres termes, elle ne devrait pas connaître le même sort que son époux, transféré à La Haye, il y a un an environ. Ce qui sous-entend que le régime Ouattara va opposer une fin de non-recevoir à la Cour pénale internationale (Cpi) qui a délivré un mandat à l’encontre de l’ancienne dame de fer d’Abidjan. Ce qui n’est pas une surprise en soi, puisque de source proche du Parquet d’Abidjan-Plateau, la position des autorités ivoiriennes est connue depuis presqu’un an. A l’époque, c’est le magistrat argentin, Luis Moreno-Ocampo qui dirigeait la haute juridiction internationale. Juste après que la justice ivoirienne a accepté de lui remettre Laurent Gbagbo, Luis Moreno-Ocampo a émis le vœu de voir l’ancienne députée d’Abobo être également transférée à la Cpi pour y être jugée. Selon nos sources, le président Ouattara, sous le feu des critiques après ‘’l’expédition’’ de son prédécesseur, a dit niet au juge argentin. Surtout qu’il ne voulait pas donner l’impression de s’acharner contre les dignitaires de l’ancien régime, dans un contexte où il devait donner des gages à son opposition en termes de disponibilité à discuter avec elle. Mais visiblement, tous les argumentaires développés par le président Ouattara et transmis au Parquet d’Abidjan-Plateau, semblent ne pas convaincre Luis Moreno-Ocampo. Il maintient sa demande d’extradition. Outre les coups de fil intempestifs qu’il passe à Alassane Ouattara, qui le renvoie à chaque fois au Parquet du Plateau, l’Argentin décide de prendre son avion pour se rendre sur les bords de la lagune Ebrié.
Le sens du refus des autorités
En face de lui, Luis Moreno-Ocampo ne réussira pas encore à convaincre le chef de l’exécutif ivoirien du bien-fondé d’un transfèrement de Simone Gbagbo à la Cpi. On en restera là jusqu’à la levée du secret jeudi sur l’existence d’un mandat d’arrêt délivré à l’encontre de l’épouse de Laurent Gbagbo. «Cela ne devrait rien changer dans la position de nos autorités», confie un haut magistrat ivoirien bien au fait du dossier.
Par-delà la démarche de décrispation ou de l’impartialité recherchée dans le procès de son ancien grand rival, le président Ouattara n’a jamais fait mystère de son souhait de voir la justice ivoirienne juger les Ivoiriens. Pour lui, si la justice ivoirienne n’a eu d’autre choix que de remettre Laurent Gbagbo à la Cpi, c’est parce qu’au sortir de la crise, elle n’était pas en mesure d’organiser le procès de l’ancien chef de l’Etat. Celui-ci étant du reste poursuivi pour des faits pas totalement pris en compte par l’arsenal juridique ivoirien. Pour lui, après plus d’un an de remise en ordre de l’appareil juridique, il n’était plus question de rester assujetti à la Cpi. Recevant le 3 avril dernier la nouvelle procureure de la Cpi, Fatou Bensouda, sans doute venue elle aussi réclamer Simone Gbagbo, Alassane Ouattara a redit son vœu de voir les Ivoiriens jugés par la justice de leur pays. La position du président de la République est d’ailleurs sous-tendue par une clause de collaboration entre l’Etat de Côte d’Ivoire et la Cpi. Tous les observateurs ont fini par se rendre à l’évidence que le mandat d’arrêt de la Cpi contre Simone Gbagbo est un vrai guet-apens.
Déjouer le piège des équilibristes
La Cpi, on le sait, sous l’influence d’organisations de promotion et de défense des droits de l’Homme, réputées pour leur équilibrisme, serait intéressée de lancer d’autres mandats d’arrêts. Ceux-là, à l’encontre de personnes présumées proches de M. Ouattara. En insistant pour avoir Simone Gbagbo, la Cpi veut aussi indirectement pousser Alassane Ouattara à la faute. Si la justice ivoirienne abdique et livre l’ancienne vice-présidente du Front populaire ivoirien (Fpi) et que, le cas échéant, elle refuse d’exécuter de nouveaux mandats d’arrêts, la Cpi ne se fera pas prier pour accuser les autorités ivoiriennes de sélectivité. Ce piège, qui n’est pas digne de la Cpi, Alassane Ouattara l’a vu venir depuis longtemps et l’a déjoué en refusant de livrer Simone Gbagbo. De quoi rassurer les partisans de Laurent Gbagbo, devenus inquiets. C’est la procédure ouverte par la justice ivoirienne qui prévaudra.
Marc Dossa
Une information de première oreille qui devrait rassurer les partisans de Laurent Gbagbo inquiets au sujet d’un probable transfèrement de l’ancienne Première dame. Selon une source digne de foi, l’épouse de l’ancien dirigeant ivoirien sera bel et bien jugée en Côte d’Ivoire. En d’autres termes, elle ne devrait pas connaître le même sort que son époux, transféré à La Haye, il y a un an environ. Ce qui sous-entend que le régime Ouattara va opposer une fin de non-recevoir à la Cour pénale internationale (Cpi) qui a délivré un mandat à l’encontre de l’ancienne dame de fer d’Abidjan. Ce qui n’est pas une surprise en soi, puisque de source proche du Parquet d’Abidjan-Plateau, la position des autorités ivoiriennes est connue depuis presqu’un an. A l’époque, c’est le magistrat argentin, Luis Moreno-Ocampo qui dirigeait la haute juridiction internationale. Juste après que la justice ivoirienne a accepté de lui remettre Laurent Gbagbo, Luis Moreno-Ocampo a émis le vœu de voir l’ancienne députée d’Abobo être également transférée à la Cpi pour y être jugée. Selon nos sources, le président Ouattara, sous le feu des critiques après ‘’l’expédition’’ de son prédécesseur, a dit niet au juge argentin. Surtout qu’il ne voulait pas donner l’impression de s’acharner contre les dignitaires de l’ancien régime, dans un contexte où il devait donner des gages à son opposition en termes de disponibilité à discuter avec elle. Mais visiblement, tous les argumentaires développés par le président Ouattara et transmis au Parquet d’Abidjan-Plateau, semblent ne pas convaincre Luis Moreno-Ocampo. Il maintient sa demande d’extradition. Outre les coups de fil intempestifs qu’il passe à Alassane Ouattara, qui le renvoie à chaque fois au Parquet du Plateau, l’Argentin décide de prendre son avion pour se rendre sur les bords de la lagune Ebrié.
Le sens du refus des autorités
En face de lui, Luis Moreno-Ocampo ne réussira pas encore à convaincre le chef de l’exécutif ivoirien du bien-fondé d’un transfèrement de Simone Gbagbo à la Cpi. On en restera là jusqu’à la levée du secret jeudi sur l’existence d’un mandat d’arrêt délivré à l’encontre de l’épouse de Laurent Gbagbo. «Cela ne devrait rien changer dans la position de nos autorités», confie un haut magistrat ivoirien bien au fait du dossier.
Par-delà la démarche de décrispation ou de l’impartialité recherchée dans le procès de son ancien grand rival, le président Ouattara n’a jamais fait mystère de son souhait de voir la justice ivoirienne juger les Ivoiriens. Pour lui, si la justice ivoirienne n’a eu d’autre choix que de remettre Laurent Gbagbo à la Cpi, c’est parce qu’au sortir de la crise, elle n’était pas en mesure d’organiser le procès de l’ancien chef de l’Etat. Celui-ci étant du reste poursuivi pour des faits pas totalement pris en compte par l’arsenal juridique ivoirien. Pour lui, après plus d’un an de remise en ordre de l’appareil juridique, il n’était plus question de rester assujetti à la Cpi. Recevant le 3 avril dernier la nouvelle procureure de la Cpi, Fatou Bensouda, sans doute venue elle aussi réclamer Simone Gbagbo, Alassane Ouattara a redit son vœu de voir les Ivoiriens jugés par la justice de leur pays. La position du président de la République est d’ailleurs sous-tendue par une clause de collaboration entre l’Etat de Côte d’Ivoire et la Cpi. Tous les observateurs ont fini par se rendre à l’évidence que le mandat d’arrêt de la Cpi contre Simone Gbagbo est un vrai guet-apens.
Déjouer le piège des équilibristes
La Cpi, on le sait, sous l’influence d’organisations de promotion et de défense des droits de l’Homme, réputées pour leur équilibrisme, serait intéressée de lancer d’autres mandats d’arrêts. Ceux-là, à l’encontre de personnes présumées proches de M. Ouattara. En insistant pour avoir Simone Gbagbo, la Cpi veut aussi indirectement pousser Alassane Ouattara à la faute. Si la justice ivoirienne abdique et livre l’ancienne vice-présidente du Front populaire ivoirien (Fpi) et que, le cas échéant, elle refuse d’exécuter de nouveaux mandats d’arrêts, la Cpi ne se fera pas prier pour accuser les autorités ivoiriennes de sélectivité. Ce piège, qui n’est pas digne de la Cpi, Alassane Ouattara l’a vu venir depuis longtemps et l’a déjoué en refusant de livrer Simone Gbagbo. De quoi rassurer les partisans de Laurent Gbagbo, devenus inquiets. C’est la procédure ouverte par la justice ivoirienne qui prévaudra.
Marc Dossa