Une semaine après la décision de la Cour suprême qui rétablit l’ancien conseil d’administration dirigé par Samba Coulibaly à la tête de Palmafrique, la situation sur le terrain est plus qu’inquiétante. La crise structurelle menace la survie de l’entreprise. Constat.
Mardi 13 novembre 2012. La dernière unité de production V3 de la Palmafrique d’Anguédédou a cessé de tourner. La veille, lundi, les deux premières unités, V1 et V2 avaient arrêté le travail. La seule entreprise du secteur du palmier encore aux mains d’actionnaires ivoiriens est au bord de la faillite. Les 1330 travailleurs sont anxieux quant à leur carrière. Mais le désarroi va au delà de ce personnel. Car les 5000 planteurs qui fournissent les unités en régimes de palmier n’ont pas été payés, eux aussi, pour les livraisons d’octobre et de novembre 2012. Deux mois de facture impayée aux planteurs, une situation inédite dans cette entreprise depuis 2008. Et la descente aux enfers se poursuit, car en termes de factures impayés, l’entreprise doit régler l’eau et l’électricité qui vont probablement être coupées. A moins d’un miracle. Le stock en carburant est à sec et il n’y a pas de moyens de passer commande pour les engins et la rotation des usines. « On va vers la catastrophe si rien n’est fait diligemment », s’inquiète Sidi Kassinimbin Koné, chef de l’ensemble Agro-industriel d’Anguédédou que nous avons rencontré sur le terrain.
Palmafrique, créé en 1997 avec 30% des parts à l’Etat et 70% aux actionnaires de la Société africaine de financement et de participation (Safipar), n’est plus en mesure d’assurer la continuité de ses activités. Après avoir, pourtant, survécu à la période noire de l’économie ivoirienne, pendant la crise. Cette situation est la conséquence de la crise judiciaire que vivent les actionnaires de la Safipar, la holding qui gère la Palmafrique. En effet, depuis que le mois dernier le groupe à Remy Bassey a pris le contrôle de l’entreprise à la suite d’une assemblée générale jugée « illégale » par le camp de Samba Coulibaly, l’entreprise ne s’est jamais bien portée. Difficultés de paiement des salaires, factures de fournisseurs impayées, nominations et affectations qui ne répondent à aucune logique de productivité ni de compétitivité. Toute situation qui menace la survie de l’entreprise. Ce d’autant que devant cette confusion les banquiers, par mesures conservatoires, ont dû bloquer tous les comptes de l’entreprise.
En dépit du fait que la Cour suprême ait rétabli l’ordre ancien à la tête de Palmafrique, jeudi dernier, confirmant Samba Coulibaly en qualité de président du Conseil d’Administration et Kamara Logossina, Directeur Général, les déboutés occupent toujours les lieux. Comme si leurs desseins étaient de nuire à l’entreprise qui se meurt. Que restera t-il dans ces conditions, le 07 février 2013, lorsque la Cour suprême se décidera enfin à trancher sur la question de la propriété de Palmafrique?
La justice doit dire le droit, rien que le droit
En réalité, la gestion de l’affaire Palmafrique, rappelle bien de dossiers peu reluisants que la justice ivoirienne a eu à traiter sous les régimes précédents. On note entre autres, les affaires Afrikof contre la Sgbci, Ivoire Café contre la Bad, Toyota- TSA, Ash international et Cora de Comstar. C’est que dans toutes ces affaires, le pouvoir judiciaire, noyauté par le politique, a rendu des décisions qui sont allées à l’encontre du droit. Heurtant le bon sens. Des pratiques que le régime du président Alassane Ouattara a décidé d’éradiquer de sorte qu’un larron ne puisse pas profiter de ses affinités avec une autorité politique pour s’accaparer une entreprise. Pour rappel, la querelle d’actionnaires à la SAFIPAR découle d’un litige lié aux modalités de cession des actions à M. Remy Baysset qui veut prendre le contrôle de la société. Or, il se trouve que les actions que revendique ce dernier, à travers le rachat d’une défunte société dénommée Aiglon SA, sont contestées par les actionnaires ivoiriens. Une contestation soutenue par un rapport d’expert judiciaire en 2010 à la requête de la justice ivoirienne qui établit qu’Aiglon SA ne détient aucune part dans le capital de la SAFIPAR.
Dans un dossier où Me Jeannot Ahoussou, précédemment Premier ministre et ministre de la justice dans le gouvernement sortant a été partie prenante, les tiraillements judiciaires en cours polarisent tout simplement l’attention. Va-t-on laisser sombrer une entreprise qui pèse aujourd’hui 14 milliards FCFA et qui emploie plus d’un millier de travailleurs dans un contexte de relance économique post-crise. Le monde observe. Alexandre Lebel Ilboudo
Mardi 13 novembre 2012. La dernière unité de production V3 de la Palmafrique d’Anguédédou a cessé de tourner. La veille, lundi, les deux premières unités, V1 et V2 avaient arrêté le travail. La seule entreprise du secteur du palmier encore aux mains d’actionnaires ivoiriens est au bord de la faillite. Les 1330 travailleurs sont anxieux quant à leur carrière. Mais le désarroi va au delà de ce personnel. Car les 5000 planteurs qui fournissent les unités en régimes de palmier n’ont pas été payés, eux aussi, pour les livraisons d’octobre et de novembre 2012. Deux mois de facture impayée aux planteurs, une situation inédite dans cette entreprise depuis 2008. Et la descente aux enfers se poursuit, car en termes de factures impayés, l’entreprise doit régler l’eau et l’électricité qui vont probablement être coupées. A moins d’un miracle. Le stock en carburant est à sec et il n’y a pas de moyens de passer commande pour les engins et la rotation des usines. « On va vers la catastrophe si rien n’est fait diligemment », s’inquiète Sidi Kassinimbin Koné, chef de l’ensemble Agro-industriel d’Anguédédou que nous avons rencontré sur le terrain.
Palmafrique, créé en 1997 avec 30% des parts à l’Etat et 70% aux actionnaires de la Société africaine de financement et de participation (Safipar), n’est plus en mesure d’assurer la continuité de ses activités. Après avoir, pourtant, survécu à la période noire de l’économie ivoirienne, pendant la crise. Cette situation est la conséquence de la crise judiciaire que vivent les actionnaires de la Safipar, la holding qui gère la Palmafrique. En effet, depuis que le mois dernier le groupe à Remy Bassey a pris le contrôle de l’entreprise à la suite d’une assemblée générale jugée « illégale » par le camp de Samba Coulibaly, l’entreprise ne s’est jamais bien portée. Difficultés de paiement des salaires, factures de fournisseurs impayées, nominations et affectations qui ne répondent à aucune logique de productivité ni de compétitivité. Toute situation qui menace la survie de l’entreprise. Ce d’autant que devant cette confusion les banquiers, par mesures conservatoires, ont dû bloquer tous les comptes de l’entreprise.
En dépit du fait que la Cour suprême ait rétabli l’ordre ancien à la tête de Palmafrique, jeudi dernier, confirmant Samba Coulibaly en qualité de président du Conseil d’Administration et Kamara Logossina, Directeur Général, les déboutés occupent toujours les lieux. Comme si leurs desseins étaient de nuire à l’entreprise qui se meurt. Que restera t-il dans ces conditions, le 07 février 2013, lorsque la Cour suprême se décidera enfin à trancher sur la question de la propriété de Palmafrique?
La justice doit dire le droit, rien que le droit
En réalité, la gestion de l’affaire Palmafrique, rappelle bien de dossiers peu reluisants que la justice ivoirienne a eu à traiter sous les régimes précédents. On note entre autres, les affaires Afrikof contre la Sgbci, Ivoire Café contre la Bad, Toyota- TSA, Ash international et Cora de Comstar. C’est que dans toutes ces affaires, le pouvoir judiciaire, noyauté par le politique, a rendu des décisions qui sont allées à l’encontre du droit. Heurtant le bon sens. Des pratiques que le régime du président Alassane Ouattara a décidé d’éradiquer de sorte qu’un larron ne puisse pas profiter de ses affinités avec une autorité politique pour s’accaparer une entreprise. Pour rappel, la querelle d’actionnaires à la SAFIPAR découle d’un litige lié aux modalités de cession des actions à M. Remy Baysset qui veut prendre le contrôle de la société. Or, il se trouve que les actions que revendique ce dernier, à travers le rachat d’une défunte société dénommée Aiglon SA, sont contestées par les actionnaires ivoiriens. Une contestation soutenue par un rapport d’expert judiciaire en 2010 à la requête de la justice ivoirienne qui établit qu’Aiglon SA ne détient aucune part dans le capital de la SAFIPAR.
Dans un dossier où Me Jeannot Ahoussou, précédemment Premier ministre et ministre de la justice dans le gouvernement sortant a été partie prenante, les tiraillements judiciaires en cours polarisent tout simplement l’attention. Va-t-on laisser sombrer une entreprise qui pèse aujourd’hui 14 milliards FCFA et qui emploie plus d’un millier de travailleurs dans un contexte de relance économique post-crise. Le monde observe. Alexandre Lebel Ilboudo