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Politique Publié le vendredi 30 novembre 2012 | Nord-Sud

Pourquoi Gbagbo a été remis à la Cpi

© Nord-Sud
La Haye : Laurent Gbagbo comparaît en direct a la CPI
Lundi 5 décembre 2011. La Haye, CPI (Pays-Bas)
Au moment où Laurent Gbagbo boucle sa première année au centre pénitentiaire de Scheveningen, une polémique refait surface en Côte d’Ivoire. Elle est notamment alimentée par le mandat d’arrêt émis, il y a un an, par la juridiction internationale à l’encontre de l’épouse de l’ancien président ivoirien. La Cpi, qui insiste auprès des autorités ivoiriennes pour que lui soit remise Simone Gbagbo, est soutenue par des organisations internationales de défense et de promotion des droits humains. Et, selon leur argumentaire qui n’est pas dénué de toute arrière-pensée équilibriste, il faut éviter la sélectivité dans la justice post-crise en Côte d’Ivoire. En termes clairs, ils réclament non seulement que l’ex-Première dame soit transférée mais souhaitent vivement que la Cpi s’intéresse aussi aux partisans d’Alassane Ouattara. Un faux débat du reste. Car, faut-il le rappeler, c’est parce que la Côte d’Ivoire qui sortait de dix ans de crise militaro-politique, aggravés par la crise postélectorale, n’avait pas les moyens d’organiser le procès de Laurent Gbagbo. L’appareil judiciaire qui n’a pas été épargné par la crise se remettait en ordre de fonctionner. Entre un Laurent Gbagbo qui était réclamé par la Cpi et les prisonniers de droit commun qu’il fallait rattraper, la justice ivoirienne a choisi de remettre l’ancien dirigeant à la juridiction internationale. Surtout qu’aux yeux de nombreux observateurs, il n’y a que là-bas que celui-ci pourra bénéficier d’un procès équitable. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire a montré toute son aptitude à organiser des procès liés à la crise postélectorale. La preuve de cette capacité en a été administrée lors du procès de l’ex-général Bruno Dogbo Blé, un des piliers du système sécuritaire du régime Gbagbo, dans la première quinzaine d’octobre dernier. Si la justice ivoirienne a pu juger Bruno Dogbo Blé, dans l’affaire de l’enlèvement, la séquestration et le meurtre du colonel-major Adama Dosso, c’est qu’elle peut garantir un procès équitable à Simone Gbagbo. Car, comme elle, l’ancien commandant de la Garde républicaine est inculpé pour crime de sang. Et, comme ils l’ont fait pour d’autres dignitaires de l’ancien régime, les magistrats qui animent l’appareil judiciaire ne manqueront certainement pas de se mettre aux trousses d’autres suspects, furent-ils du camp Ouattara.
MD
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