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Politique Publié le lundi 3 décembre 2012 | Le Temps

District du Zanzan / Promesses lors de la Visite de Ouattara : Les populations entre désenchantement, désespoir et regret

© Le Temps Par Zamblé
Visite d`Etat du Président Ouattara dans le Zanzan : la Première dame équipe et inaugure le Centre de santé urbain "Dominique Ouattara" d`Amanvi
Mercredi 28 novembre 2012. Bondoukou. A la faveur de la visite d`Etat du Président de la République dans le Zanzan, la Première dame équipe et inaugure le Centre de santé urbain "Dominique Ouattara" d`Amanvi
«Vous avez dit visite d’Etat ? Non, dites plutôt qu’Alassane Ouattara est déjà en campagne pour les échéances de 2015. Il est venu dire aux populations que les promesses faites ne pourront pas être tenues si elles ne lui donnent pas un deuxième mandat. Voyez-vous mêmes. Sur 450 milliards de Fcfa promis pour notre district en matière d’investissement, seuls 7 milliards de Fcfa sont investis. Mais au regard de ce qui est fait, la continuité de l’Etat aidant, sont en réalité les acquis de Laurent Gbagbo. En plus, sa méconnaissance des réalités de la région a fait qu’il s’est appuyé sur des personnes qui l’ont fait commettre beaucoup d’impaires et ont réveillé de vieux conflits qu’on commençait à oublier» fait remarquer un observateur averti de la scène politique régionale. Car de Bouna à Bondoukou en passant par Doropo, Tehini, Nassian, Sandegué Transsua Kounfao et Tanda, Alassane Ouattara est resté égal à lui-même durant ce périple de quatre jours dans le district du Zanzan: l’Homme des promesses. Au point même où ses propres affidés s’interrogeaient sur l’opportunité de cette visite d’Etat. Pourquoi donc tout ce parcours pour faire encore des promesses à tout un peuple qui n’attendait que la matérialisation de ses attentes que lui-même a budgétisées en vue de sortir le district du Zanzan de sa léthargie ? La grand messe de clôture du vendredi 30 novembre 2012 au stade Ali Timité de Bondoukou, tant attendue pour enfin entendre l’annonce des grands chantiers de développement pour les peuples du district du Zanzan a été une symphonie inachevée. Entre désespoir et regret pour tout un peuple qui ne pouvait contenir sa douleur, les visages marqués par l’amertume, les populations sont retournées à la fin de la rencontre dans un silence de cathédrale avec ces interrogations, comme l’exprime dame Ouattara Korotoumou, cadre du zanzan : «Pourquoi cela n’arrive qu’à nous seulement ? Qu’avons-nous fait à Dieu pour mériter ce triste sort ?». Puis un grand soupir. «Il aurait pu économiser tout cet argent de la visite pour nous aider à résoudre certaines de nos attentes. Si c’est pour distribuer des véhicules aux corps préfectoraux, son ministre de l’Intérieur pouvait le faire. Dire qu’en 18 mois de pouvoir, c’est seulement 7 milliards sur 450 milliards d’investissements qui sont réalisés, je doute fort qu’avant la fin de son mandat, ils arrivent à atteindre l’objectifs fixés. Mais où sont donc les réalisations faites par ces 7 milliards d’investissements ? Moi, je ne vois rien», s’indigne Kra Kouassi Pacôme, membre de la société civile. A vrai dire, cette visite dans le district du Zanzan n’a pas répondu aux attentes des populations. Un district qui a subi les affres du règne du Pdci –Rda et des ambitions d’Alassane Ouattara qui ont empêché Laurent Gbagbo de redonner vie à cette partie de la Côte d’Ivoire à travers sa politique de décentralisation. «Si Alassane n’a pas de réponse pour nos nombreuses attentes, qu’il s’inspire des grandes orientations que Laurent Gbagbo a déjà définies pour nous à travers le plan de développement stratégique et de réduction de la pauvreté élaborée par feu Bohoun Bouabré et qui ont valu à la Côte d’Ivoire d’atteindre le point d’achèvement à l’initiative des pays pauvres très endettés . Nous ne demandons que son application. L’anacarde, l’exploitation du manganèse, la cherté de la vie, l’insécurité galopante ainsi que la pauvreté qui s’accentue qui sont nos préoccupations au quotidien, Alassane Ouattara m’a déçu en ne donnant même pas des réponses à toutes ces préoccupations posées», s’afflige Ouattara Issouf, président d’un mouvement de jeunesse du Zanzan. Malheureusement, au lieu d’actions concrètes, c’est un autre discours qui est délivré. «Ce qui nous écœure pour nos attentes, on nous parle de livre blanc. Les livres blancs, on n’a que faire. Il faut que le président pense à appliquer simplement le plan de développement. C’est regrettable et je suis désolé». Ce cri de cœur d’Alliagui Soumaïla président des jeunes de Soko et membre du Rjr de Bondoukou, traduit l’amertume des populations qui vivent et broient du noir depuis l’avènement d’Alassane Ouattara au pouvoir. Comme le soutiendra aussi Touré Souleymane, député de Bondoukou, «le District du Zanzan a besoin d’un plan Marchal et d’un traitement de choc pour atteindre le plein développement. Plus que jamais, les enfants Du District du Zanzan doivent comprendre que seule leur unité peut aider leur district à sortir de ce cercle vicieux de dépendance qui les conduit dans les profondeurs de l’abîme». Au lieu de s’entredéchirer pour quelqu’un qui ne se soucie pas de leurs malheurs.
Pascal Assibondry
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