Décidément ! L’après 11 avril 2011 est un lourd héritage pour le FPI. L’ancien parti au pouvoir a vraiment du mal à sortir du creux de la vague depuis ce jour fatidique qui a vu la capture de Laurent Gbagbo, ensuite sa détention à Korhogo, puis, surtout, son transfèrement à la prison de La Haye. Ceux de ses anciens collaborateurs chargés d’assurer la relève au sein du landerneau politique ivoirien, n’arrivent toujours pas à se faire la seule raison qui vaille vraiment pour la survie du parti que leur a légué leur chef : sortir de l’emprise affective du désormais célèbre prisonnier international pour reconstruire une formation politique qui a aujourd’hui perdu ses toutes ses marques. Ce qui supposerait une réflexion sérieuse, lucide et réaliste sur l’héritage du FPI et surtout sur comment prendre part au débat politique ivoirienne sans continuer à ruminer des ressentiments contreproductifs pour l’avenir de ce parti.
Car dans le camp Gbagbo, on continue de se chercher. Les crises se multiplient et la lutte pour la succession divise. La dernière crise en date est le cas Simone Gbagbo. Depuis l’annonce officielle du mandat d’arrêt lancé contre elle par la Cour pénale internationale, la guerre de succession a repris de plus belle. Le Front populaire ivoirien a implosé en deux camps. Le premier camp souhaite que l’ex-Première dame soit transférée à La Haye. Car les membres de ce clan estiment que Simone Gbagbo y serait mieux traitée. Pour eux les conditions de détention dans lesquelles se trouve l’épouse de Laurent Gbagbo à Odienné ne sont pas dignes de son rang, voire humiliantes pour quelqu’un qui faisait la pluie et le beau temps il n’y a pas longtemps. Voir donc Simone Gbagbo à quelques kilomètres d’Abidjan, dans le nord de la Côte d’Ivoire en détention est, pour eux, une gifle qu’ils ont du mal à encaisser. Pour les tenants de cette thèse, il est mieux qu’elle soit où, selon eux, la deuxième vice-présidente du FPI aura un traitement meilleur. Mais surtout un procès équitable et juste. Dans leur entendement, le transfèrement de Simone Gbagbo, en outre, accréditera la thèse du complot international ourdi par la France contre Laurent Gbagbo et ses proches. Au fond, ce n’est pas la situation de l’ex-Première dame qui préoccupe tant ceux qui veulent que le mandat d’arrêt soit exécuté. Mais plutôt la place qu’elle occupe au sein du FPI. Nul n’est sans savoir que depuis la fin de la crise postélectorale, une guerre de positionnement s’est ouverte dans le camp Gbagbo. Simone Ehivet Gbagbo à La Haye arrange certainement les affaires de certains. Son départ laisse le champ libre à tous ceux qui jusqu’ici vivait dans l’ombre de l’ancien président de la République et sa caractérielle épouse. Ces derniers estiment que l’heure est venue pour le FPI de faire son aggiornamento. Car pour eux, Laurent Gbagbo et sa femme ont fait leur temps. De plus, ils sont pour beaucoup dans tout ce qui arrive au FPI en ce moment. Il est donc temps que les rennes de l’ancien parti au pouvoir soient confiés à d’autres compétences. C’est la raison pour laquelle sous les airs de camarades de lutte inconsolables, ils prient secrètement pour que les autorités ivoiriennes donnent leur accord pour un aller simple de Simone Gbagbo en Hollande. Le deuxième groupe sont les militants et cadres du FPI qui veulent voir l’ancienne députée d’Abobo être jugée en Côte d’Ivoire. Pour eux, les raisons sont toutes simples. Simone Gbagbo, en tant que membre fondatrice du FPI, jouit d’une légitimité historique. En cette période où le FPI traverse des moments incertains, sa forte personnalité et son autorité peuvent ramener l’assurance et la sérénité au sein du parti qui a dirigé pendant plus d’une décennie la Côte d’Ivoire. Selon eux, rien n’est encore perdu pour l’ex-Première dame si son procès se déroule en Côte d’Ivoire. Contrairement à La Haye, Simone Ehivet Gbagbo jugée en Côte d’Ivoire peut bénéficier de la grâce présidentielle. Surtout qu’à ce niveau, le président Alassane Ouattara ces temps-ci laisse entrevoir qu’il n’est pas hostile à cette éventualité. Au nom bien sûr de la réconciliation nationale. C’est le vrai le sens de la déclaration faite par Mme Marthe Agoh, l’ancienne 1ère vice-présidente de l’Assemblée nationale, le jeudi dernier, au nom du CNRD. « Dans le principe, si l’on respecte la souveraineté des peuples, les citoyens Ivoiriens ne doivent pas être déférés à la CPI. Ainsi, Monsieur Laurent GBAGBO doit être purement et simplement relaxé de ses poursuites, et son épouse ne peut être déférée ; il en est de même pour tous les chefs de guerre qui sont menacés par les mandats de la CPI. Si un Etat n’est pas capable de juger ses concitoyens résidents, c’est qu’il n’est plus un état digne de ce nom », mentionne la déclaration qu’a lue Marthe Amon Ago jeudi dernier devant la presse nationale et internationale. Non pas parce qu’elle se soucie du sort des « chefs de guerre » menacés, selon elle, eux aussi de « déportation ». Mais parce qu’elle fait partie de ceux qui croient qu’il faut sauver la soldate Simone Gbagbo des griffes de la Cour pénale internationale. Actuellement, le débat fait rage au sein du camp Gbagbo. Mais pour l’heure, rien n’est encore décidé et le gouvernement se retrouve malgré lui l’arbitre qui viendra départager les deux camps.
Jean-Claude Coulibaly
Car dans le camp Gbagbo, on continue de se chercher. Les crises se multiplient et la lutte pour la succession divise. La dernière crise en date est le cas Simone Gbagbo. Depuis l’annonce officielle du mandat d’arrêt lancé contre elle par la Cour pénale internationale, la guerre de succession a repris de plus belle. Le Front populaire ivoirien a implosé en deux camps. Le premier camp souhaite que l’ex-Première dame soit transférée à La Haye. Car les membres de ce clan estiment que Simone Gbagbo y serait mieux traitée. Pour eux les conditions de détention dans lesquelles se trouve l’épouse de Laurent Gbagbo à Odienné ne sont pas dignes de son rang, voire humiliantes pour quelqu’un qui faisait la pluie et le beau temps il n’y a pas longtemps. Voir donc Simone Gbagbo à quelques kilomètres d’Abidjan, dans le nord de la Côte d’Ivoire en détention est, pour eux, une gifle qu’ils ont du mal à encaisser. Pour les tenants de cette thèse, il est mieux qu’elle soit où, selon eux, la deuxième vice-présidente du FPI aura un traitement meilleur. Mais surtout un procès équitable et juste. Dans leur entendement, le transfèrement de Simone Gbagbo, en outre, accréditera la thèse du complot international ourdi par la France contre Laurent Gbagbo et ses proches. Au fond, ce n’est pas la situation de l’ex-Première dame qui préoccupe tant ceux qui veulent que le mandat d’arrêt soit exécuté. Mais plutôt la place qu’elle occupe au sein du FPI. Nul n’est sans savoir que depuis la fin de la crise postélectorale, une guerre de positionnement s’est ouverte dans le camp Gbagbo. Simone Ehivet Gbagbo à La Haye arrange certainement les affaires de certains. Son départ laisse le champ libre à tous ceux qui jusqu’ici vivait dans l’ombre de l’ancien président de la République et sa caractérielle épouse. Ces derniers estiment que l’heure est venue pour le FPI de faire son aggiornamento. Car pour eux, Laurent Gbagbo et sa femme ont fait leur temps. De plus, ils sont pour beaucoup dans tout ce qui arrive au FPI en ce moment. Il est donc temps que les rennes de l’ancien parti au pouvoir soient confiés à d’autres compétences. C’est la raison pour laquelle sous les airs de camarades de lutte inconsolables, ils prient secrètement pour que les autorités ivoiriennes donnent leur accord pour un aller simple de Simone Gbagbo en Hollande. Le deuxième groupe sont les militants et cadres du FPI qui veulent voir l’ancienne députée d’Abobo être jugée en Côte d’Ivoire. Pour eux, les raisons sont toutes simples. Simone Gbagbo, en tant que membre fondatrice du FPI, jouit d’une légitimité historique. En cette période où le FPI traverse des moments incertains, sa forte personnalité et son autorité peuvent ramener l’assurance et la sérénité au sein du parti qui a dirigé pendant plus d’une décennie la Côte d’Ivoire. Selon eux, rien n’est encore perdu pour l’ex-Première dame si son procès se déroule en Côte d’Ivoire. Contrairement à La Haye, Simone Ehivet Gbagbo jugée en Côte d’Ivoire peut bénéficier de la grâce présidentielle. Surtout qu’à ce niveau, le président Alassane Ouattara ces temps-ci laisse entrevoir qu’il n’est pas hostile à cette éventualité. Au nom bien sûr de la réconciliation nationale. C’est le vrai le sens de la déclaration faite par Mme Marthe Agoh, l’ancienne 1ère vice-présidente de l’Assemblée nationale, le jeudi dernier, au nom du CNRD. « Dans le principe, si l’on respecte la souveraineté des peuples, les citoyens Ivoiriens ne doivent pas être déférés à la CPI. Ainsi, Monsieur Laurent GBAGBO doit être purement et simplement relaxé de ses poursuites, et son épouse ne peut être déférée ; il en est de même pour tous les chefs de guerre qui sont menacés par les mandats de la CPI. Si un Etat n’est pas capable de juger ses concitoyens résidents, c’est qu’il n’est plus un état digne de ce nom », mentionne la déclaration qu’a lue Marthe Amon Ago jeudi dernier devant la presse nationale et internationale. Non pas parce qu’elle se soucie du sort des « chefs de guerre » menacés, selon elle, eux aussi de « déportation ». Mais parce qu’elle fait partie de ceux qui croient qu’il faut sauver la soldate Simone Gbagbo des griffes de la Cour pénale internationale. Actuellement, le débat fait rage au sein du camp Gbagbo. Mais pour l’heure, rien n’est encore décidé et le gouvernement se retrouve malgré lui l’arbitre qui viendra départager les deux camps.
Jean-Claude Coulibaly