A la faveur de son séjour à Paris, relatif à la réunion du Groupe consultatif pour le financement du Plan national de développement 2012-2015, le président Alassane Ouattara s’est prêté aux questions du journal ‘‘ Les Echos’’.
Vous êtes à Paris pour convaincre les investisseurs de revenir en Côte d'Ivoire. Quels sont vos arguments ?
Le pays s'est normalisé. Nous sommes sortis de crise et nous offrons des opportunités avec un ambitieux programme de développement de 16 milliards d'euros qui sera financé à 60% par le privé et à 40% par le public. La Côte d'Ivoire est un pays clef en Afrique de l'Ouest. C'est la deuxième économie de la région après le Nigeria, et nous sommes membres d'une union économique et monétaire avec 8 autres pays, soit 100 millions d'habitants. La dette ivoirienne a été réduite à 18% du PIB et la France a joué une large part à cet allègement. Nous aurons 8,6% de croissance cette année mais celle-ci sera bientôt à deux chiffres. Le taux d'investissement de 2000 à 2010 représentait seulement 3% du PIB. En 2015, nous allons le tripler à 9%. En 2020, nous serons un pays émergent.
Le gouvernement vient d'être remanié, la situation politique est-elle stabilisée ?
C'est un gouvernement resserré, pour répondre à des objectifs d'économie et de gouvernance. Moi-même, je suis en charge de la Défense, parce que j'ai hérité d'un pays en guerre. Il a fallu restructurer, désarmer et réinsérer les anciens miliciens. Il y a eu des poussées de violence en août et septembre et même en octobre, mais cela a été bien maîtrisé.
Les Nations unies ont pourtant constaté des abus dans le domaine des droits de l'homme?
La critique est bienvenue. Je veux un Etat de droit. Tous ceux qui ont commis des exactions seront jugés. Personne ne sera protégé et je ne vais pas interférer.
Et la réconciliation ?
Cela avance bien. Nous avons une commission pour le dialogue et l'unité, mais les individus s'approprient aussi cette démarche, chrétiens et musulmans, comme les autorités traditionnelles ou coutumières. Je dis à ceux qui ont soutenu Laurent Gbagbo que nous sommes dans un Etat de droit et qu'il faut qu'on arrête la violence. Le pays va aller très vite en matière économique et sociale et cela va aider la population en matière de réconciliation. Cela va aussi assurer le retour des étrangers. Le nombre de Français est aujourd'hui revenu au niveau de 1999, avant le coup d'Etat.
La France est toujours un partenaire privilégié ?
Bien sûr, et il faut qu'elle le reste. J'ai reçu le Medef et aussi Pierre Moscovici, qui est venu accompagné de chefs d'entreprise samedi à Abidjan. Les PME françaises sont importantes, non seulement pour la qualité de leurs biens et de leurs services, mais aussi pour leur contribution à la fiscalité. Et sur de grands projets, les grandes entreprises doivent revenir. A un moment, Total était parti et maintenant il fait de l'exploration pétrolière. Le groupe Bouygues a découvert des gisements importants dans le domaine du gaz. Mais je tiens à ce que les PME reviennent aussi car elles sont créatrices d'emploi et de formation. C'est important pour réduire le chômage et encourager l'emploi des jeunes.
Quel est votre regard sur l'investissement chinois ?
Nous sommes ouverts à tous. Nous avons un certain nombre de projets qui les intéressent, dans les infrastructures et le chemin de fer notamment ou dans l'électricité et même dans le domaine agricole. Apparemment, la nouvelle approche chinoise est de s'associer à des groupes européens ou américains.
La refonte de la filière cacao a porté ses fruits ?
Oui, c'est un succès. Cela fait deux mois que la campagne a commencé mais la qualité s'est déjà bien améliorée. L'Etat a baissé la fiscalité de 22 % à 18 % pour que le secteur privé puisse s'ajuster aux nouveaux mécanismes.
Le pétrole et les mines sont des sources de diversification importantes ?
Nous allons doubler notre production de barils de pétrole comme notre production d'or dans les dix-huit prochains mois.
Président de la Cédéao, vous êtes favorable à une intervention au Mali?
Nous attendons le feu vert des Nations unies pour envoyer 3.300 hommes. C'est un dossier sur lequel nous sommes en parfaite synergie avec le président Hollande. La résolution devrait être adoptée en décembre et les troupes seront déployées dans les semaines qui suivent.
Source les Echos
Vous êtes à Paris pour convaincre les investisseurs de revenir en Côte d'Ivoire. Quels sont vos arguments ?
Le pays s'est normalisé. Nous sommes sortis de crise et nous offrons des opportunités avec un ambitieux programme de développement de 16 milliards d'euros qui sera financé à 60% par le privé et à 40% par le public. La Côte d'Ivoire est un pays clef en Afrique de l'Ouest. C'est la deuxième économie de la région après le Nigeria, et nous sommes membres d'une union économique et monétaire avec 8 autres pays, soit 100 millions d'habitants. La dette ivoirienne a été réduite à 18% du PIB et la France a joué une large part à cet allègement. Nous aurons 8,6% de croissance cette année mais celle-ci sera bientôt à deux chiffres. Le taux d'investissement de 2000 à 2010 représentait seulement 3% du PIB. En 2015, nous allons le tripler à 9%. En 2020, nous serons un pays émergent.
Le gouvernement vient d'être remanié, la situation politique est-elle stabilisée ?
C'est un gouvernement resserré, pour répondre à des objectifs d'économie et de gouvernance. Moi-même, je suis en charge de la Défense, parce que j'ai hérité d'un pays en guerre. Il a fallu restructurer, désarmer et réinsérer les anciens miliciens. Il y a eu des poussées de violence en août et septembre et même en octobre, mais cela a été bien maîtrisé.
Les Nations unies ont pourtant constaté des abus dans le domaine des droits de l'homme?
La critique est bienvenue. Je veux un Etat de droit. Tous ceux qui ont commis des exactions seront jugés. Personne ne sera protégé et je ne vais pas interférer.
Et la réconciliation ?
Cela avance bien. Nous avons une commission pour le dialogue et l'unité, mais les individus s'approprient aussi cette démarche, chrétiens et musulmans, comme les autorités traditionnelles ou coutumières. Je dis à ceux qui ont soutenu Laurent Gbagbo que nous sommes dans un Etat de droit et qu'il faut qu'on arrête la violence. Le pays va aller très vite en matière économique et sociale et cela va aider la population en matière de réconciliation. Cela va aussi assurer le retour des étrangers. Le nombre de Français est aujourd'hui revenu au niveau de 1999, avant le coup d'Etat.
La France est toujours un partenaire privilégié ?
Bien sûr, et il faut qu'elle le reste. J'ai reçu le Medef et aussi Pierre Moscovici, qui est venu accompagné de chefs d'entreprise samedi à Abidjan. Les PME françaises sont importantes, non seulement pour la qualité de leurs biens et de leurs services, mais aussi pour leur contribution à la fiscalité. Et sur de grands projets, les grandes entreprises doivent revenir. A un moment, Total était parti et maintenant il fait de l'exploration pétrolière. Le groupe Bouygues a découvert des gisements importants dans le domaine du gaz. Mais je tiens à ce que les PME reviennent aussi car elles sont créatrices d'emploi et de formation. C'est important pour réduire le chômage et encourager l'emploi des jeunes.
Quel est votre regard sur l'investissement chinois ?
Nous sommes ouverts à tous. Nous avons un certain nombre de projets qui les intéressent, dans les infrastructures et le chemin de fer notamment ou dans l'électricité et même dans le domaine agricole. Apparemment, la nouvelle approche chinoise est de s'associer à des groupes européens ou américains.
La refonte de la filière cacao a porté ses fruits ?
Oui, c'est un succès. Cela fait deux mois que la campagne a commencé mais la qualité s'est déjà bien améliorée. L'Etat a baissé la fiscalité de 22 % à 18 % pour que le secteur privé puisse s'ajuster aux nouveaux mécanismes.
Le pétrole et les mines sont des sources de diversification importantes ?
Nous allons doubler notre production de barils de pétrole comme notre production d'or dans les dix-huit prochains mois.
Président de la Cédéao, vous êtes favorable à une intervention au Mali?
Nous attendons le feu vert des Nations unies pour envoyer 3.300 hommes. C'est un dossier sur lequel nous sommes en parfaite synergie avec le président Hollande. La résolution devrait être adoptée en décembre et les troupes seront déployées dans les semaines qui suivent.
Source les Echos