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Art et Culture Publié le lundi 10 décembre 2012 | Notre Voie

Education nationale : Les enseignants préparent une grève illimitée

Après la grève d’une semaine dans l’enseignement général, technique et professionnel, les enseignants s’apprêtent à faire une autre grève. Celle là plus corsée que la première. C’est une grève illimitée à compter du 14 janvier 2013. Les termes subtils utilisés par les responsables de l’intersyndicale du secteur éducation-formation (Isef), sont un arrêt de travail de deux semaines reconductible en cas de non satisfaction des revendications. Samedi dernier, les militants de l’intersyndicale, venus massivement au lycée technique d’Abidjan pour une assemblée générale extraordinaire ont donné mandat au présidium pour qu’un préavis de grève soit rédigé et déposé sur la table des ministres de tutelle, début janvier si jusqu’à cette date, le gouvernement ne satisfait pas aux revendications des enseignants. Ces revendications sont connues. Le versement par l’Etat des 50% restants liés à leur reclassement, et également aux 50% restants relatifs à leur bonification indiciaire, sans compter les différents rappels y afférents. Les instituteurs par exemple réclament ici et maintenant sur le bulletin de solde le montant de 40 mille Fcfa d’indemnités contributives au logement au lieu de 35 mille Fcfa, le paiement intégral du cap 1988-1992. Le gouvernement les renvoie en 2013 pour satisfaire à leurs exigences. Les militants ont dit simplement non et non à l’assemblée générale extraordinaire de samedi dernier. Le présidium et les protestataires sont complètement en phase pour engager de nouvelles batailles syndicales à compter du 14 janvier 2013. Cette assemblée générale s’est également transformée en tribunal populaire contre deux syndicats, le Sneppci et le Synesci. «Tous les enseignants ont eu une attitude responsable pendant la grève. Ce sont tous des enseignants républicains. Il n’y a pas d’enseignant républicain plus qu’un autre. Le nom de celui qui nous manipule s’appelle la pauvreté, son prénom la galère, son surnom la misère. Nous ne comprenons pas que le Sneppci refuse d’entrer à l’Isef et en même temps lance un préavis de grève à la même date que nous. Et puis comment peut-on appeler ses militants à la reprise mardi tout en sachant que le lendemain mercredi, il n’y a pas cours dans les écoles primaires publiques ! Nous regardons cela comme un épiphénomène. L’Isef peut mettre en place une stratégie pour que des syndicats disparaissent» a indiqué Mesmin Komoé, le nouveau président de l’intersyndicale, très critique à l’encontre du syndicat de Gnélou Paul. Mais aussi contre le Synesci pour ses hésitations et ses calculs. Selon Mesmin Komoé, le Synesci doit aller au-delà de la rétention des notes, autrement dit opter maintenant pour la grève. Quant à Abonga Yves Koutouan, anciennement président de l’Isef, il a conseillé aux enseignants pressés d’en découdre avec le régime avant fin décembre 2012, la lutte à plusieurs étapes. «Nous sommes en train de construire un outil de lutte. La lutte à mener est à plusieurs étapes. Il faut consolider les structures de l’Isef. Que les choses se fassent avec méthode. Il faut qu’à court terme, tous les enseignants du préscolaire, du primaire, du secondaire général, de l’enseignement technique s’identifient à l’intersyndicale» a t-il lancé dans un environnement hostile au régime.

Charles Bédé
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