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Afrique Publié le mercredi 12 décembre 2012 | L’Inter

Mali/ Démission surprise du Premier ministre : Sanogo, le maître incontesté du pays

© L’Inter
Le Premier ministre malien Cheik Modibo Diarra annonce sa démission
Le Premier ministre malien, Cheikh Modibo Diarra a démissionné le lundi 10 décembre dernier, sans toutefois dire les vraies raisons de cette décision. Mais apparemment, l`homme ne supporterait plus les incessantes immixtions de l`ex-chef de la junte dans la gestion du pouvoir.

Nommé le 17 avril 2012, le Premier ministre malien vient de rendre le tablier après seulement 8 mois d`exercice. Le moins que l`on puisse dire, c`est que l`astrophysicien aura fait un passage de météore à la tête du gouvernement. Rien ne présageait vraiment cette démission. M. Diarra devait se rendre ce lundi en France, pour des raisons médicales. Alors que ses effets étaient déjà embarqués sur le vol, ordre a été donné par le capitaine Amadou Sanogo de les débarquer. Le Premier ministre informé de l`incident, n`aura pas le temps de se remettre de son émotion, qu`il est cueilli à sa résidence par une escouade d`affidés du capitaine Sanogo, qui le conduisent manu militari à la caserne de Kati, chez leur patron. Les échanges avec l`ex- chef putschiste auraient été houleux. C`est donc au sortir de ce tête-à-tête que M. Cheick Modibo Diarra s`est directement rendu dans les locaux de l`Office de radio et de télévision malienne (ORTM), pour annoncer sa démission. Quelques heures plus tard, c`est le porte-parole de l`ex- junte, Bakari Mariko, qui intervient sur les ondes pour donner l`assurance que « ce n`est pas un nouveau coup d`Etat » et que très bientôt, un autre Premier ministre sera nommé. Après la bastonnade en règle du président intérimaire, Dioncounda Traoré le 21 mai 2012 par une horde de jeunes gens visiblement manipulés par le même Amadou Sanogo, c`est le tour du Premier ministre de vivre les affres du pouvoir au Mali. Que reprocherait le capitaine Sanogo à M. Diarra qui était pourtant son préféré pour le poste de Premier ministre? Si rien n`a été dit, ni par le Premier ministre lui-même, ni par le chef de l`ex-junte, on sait tout de même que les deux hommes sont divisés sur la question de l`intervention des troupes étrangères au nord. La campagne tous azimuts menée ces derniers jours par le Premier ministre, notamment auprès du Conseil de sécurité de l`ONU pour l`obtention du feu vert de l`opération, ne rencontre pas l`adhésion de Sanogo. Est-ce cet activisme de Cheikh Modibo Diarra qui a fini par agacer l`homme fort de Bamako, qui l`a poussé à la démission? On en saura un peu plus dans les jours à venir. Mais un constat s`impose aujourd`hui au Mali, rien ne peut se décider tant au plan militaire que politique, sans l`adhésion du capitaine Amadou Haya Sanogo, le véritable maître du pays. Bien qu`il ait été «sommé»(?) par la Cedeao de se mettre en retrait de la scène politique, il continue depuis son fief de Kati près de Bamako, de peser de tout son poids sur la vie du pays. Il fait arrêter qui il veut, comme c`est le cas de plusieurs officiers proches du président déchu, Amadou Toumani Touré dit (ATT). Accusés d`avoir voulu tenter un contre coup d`Etat, ils sont toujours détenus dans les geôles de la ville-garnison de Kati. Après la timide réaction de la Cedeao face à ce putsch qui ne dit pas son nom, l`on peut tout de même s`interroger. Peut-on résoudre la crise au Nord Mali sans régler au préalable le cas Haya Sanogo ? La réponse est bien sûr non, car l`ambition de cet officier qui a mis fin au règne de ATT, est évidemment de diriger le Mali. Tant qu`il n`aura pas atteint cet objectif, ce trublion qui s`est récemment découvert l`âme d`un libérateur de la trempe de Charles de Gaulle, le résistant au régime de Vichy et à l`occupation allemande et italienne de la France pendant la deuxième guerre mondiale (1939-1945), ne baissera pas les bras. La Cedeao qui alterne attentisme et menaces vaines depuis le début de la crise malienne en mars 2012, est bien au pied du mur. Elle a aujourd`hui deux défis à relever: calmer les ardeurs du bouillant Sanogo et bouter hors du septentrion malien, les islamistes radicaux. Le réalisme veut, bien entendu, que l`organisation sous-régionale commence par le moins difficile, à savoir la mise sous l`éteignoir de l`ex-chef de la junte, comme ce fut le cas pour un certain Dadis Camara en Guinée. Mais une question demeure: à qui s`adosse cet officier pour narguer tout le monde?

Charles d`Almeida
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