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Politique Publié le lundi 17 décembre 2012 | Le Mandat

Crise malienne : L’équation à double variante de la Cedeao (2ème partie et fin)

© Le Mandat
Le nouveau Premier ministre malien Diango Cissoko
Ensuite, le sort d’un pays et d’un peuple étant toujours supérieur aux conflits ou aux intérêts des personnes, la CEDEAO doit interroger les autorités maliennes sur leur envie de travailler sincèrement à une sortie de crise au sud avant d’envisager des actions au nord. Si c’est le cas, il importe donc de définir un calendrier strict pour arriver dans les plus brefs délais à l’organisation d’élections qui donneront au pays des autorités légitimes. Pour la participation des populations du nord à la consultation, les déplacements entre le nord et le « Le Capitaine Sanogo et ses soutiens jouissent de la confiance d’une grande majorité de maliens et il faut peut-être en tenir compte » sud n’étant pas entravés, elles pourront se déplacer pour voter. Dans le cas contraire, les juristes trouveront avec l’assentiment de tous des formules pour rendre cette élection acceptable. Mais si la CEDEAO venait à constater les limites des autorités en place pour mener à bien cette exigence, il faudra dans l’urgence engager des consultations ayant pour objectif d’inclure de nouvelles personnes dans le jeu.
Pourquoi pas le capitaine ou les mains obscures qui guident ses actions et ses prises de position. Car à l’évidence la construction de toutes ses intrigues digne d’Irène de Byzance qui mettent grandement en danger la survie de la nation malienne n’est pas le fruit de l’unique esprit d’un simple moniteur d’anglais qui veut s’essayer à autre chose. Il faut encourager ces personnes à rentrer dans la lumière et à faire des propositions de services pour mener à bien les reformes et les actions pour le salut du Mali. Le Capitaine Sanogo et ses soutiens jouissent de la confiance d’une grande majorité de maliens et il faut peut-être en tenir compte. La CEDEAO qui ne peut pas mettre une camisole de force à ces derniers devrait songer à prendre en compte leurs opinions. Mais si tant est que la diplomatie ouest-africaine venait à s’interdire le franchissement de la ligne rouge qui consisterait à pactiser avec "le diable" pour ne pas susciter des vocations, alors il faut refaire le casting avec pour grille de lecture l’accord- cadre de Ouagadougou et non la Constitution comme ce fut le cas pour la Côte d‘Ivoire avec les accords de Marcoussis. L’objectif serait de trouver les bons chevaux pour mener à bien un processus électoral devant désigner des dirigeants légitimes pour mener les actions de reconquête des territoires perdus.
Quoi qu’il en soit, une intervention des forces de la CEDEAO ne peut intervenir qu’après la clarification des intentions des uns et des autres à Bamako et la prise de conscience par tous de la nature des menaces qui pèsent sur la survie du pays et partant de toute la sous-région encore fragilisée par les récents conflits internes dans plusieurs pays. Cette clarification des positions à Bamako est primordiale, nécessaire et imprescriptible pour la réussite de la mission des forces ouest-africaines au Mali. D’ailleurs les réserves de certains pays dont les Etats-Unis sur le plan d’intervention de la CEDEAO dans le nord se fondent sur cet aspect des choses. Sinon cette force risque d’avoir une 5ème colonne dans son dos contre laquelle elle devra également se défendre. Dans ce cas, l’exemple de l’opération Restore Hope initiée par les Américains en Somalie en 1993 peut servir de référence. Les Américains qui n’ont pas suffisamment sondé l’état d’esprit de la population somalienne avait lancée leur opération pour sauver cette dernière après les images diffusées en bouclent sur les chaines de télévisions internationales de misères, de famine et de désolation causées par la guerre civile et les innombrables chefs de guerre dans le pays. Lorsqu’ils ont débarqué, les Marines qui attendaient être accueilli en sauveurs par une population mourante vont vite être confrontés à l’ingratitude de celle-ci qui aux cotés de toutes les forces nocives du pays vont infliger aux Américains la défaite la plus traumatisante de leur long passé militaire. La Somalie complètement désintégrée est devenu un havre de paix pour terroristes de tout acabit et un cauchemar pour la région de la corne de l’Afrique.
Que ce soit par la force ou le dialogue, il faut arriver au moindre coût humain à pacifier le nord Mali. Il y va de l’intérêt de tous et cette exigence est largement plus importante que ce qui motive les intriguent et autre coups tordus entre amis à Bamako.

Dr. Camara Moritié
Secrétaire Exécutif de l’ASRIESA
Association des spécialistes des relations internationales et d’Etudes Stratégiques Africaines
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