Les dés sont maintenant jetés. L’ex-président, Laurent Gbagbo, doit maintenant faire face à son destin. Et le 19 février prochain, date fixée par la Cour pénale internationale pour la tenue de l’audience de confirmation des charges, est désormais une date fatidique pour lui, sa défense et ses partisans. En effet, Laurent Gbagbo comparaitra pour la seconde fois devant les juges de la CPI pour être situé sur son sort en ce qui concerne sa liberté ou son maintien en prison, en attendant l’organisation de son procès. Il n’est plus question de savoir si la CPI est compétente pour le jugement ni si le suspect est assez bien portant pour suivre la procédure encore moins de moyens à donner à la défense pour mieux accomplir sa tâche. La longue bataille juridique engagée par l’équipe de Me Altit Emmanuel avec l’accusation a tourné au revers pour les défenseurs de Laurent Gbagbo. Pendant de longs mois, les juges ont eu des audiences à huis-clos et également en public pour statuer sur les nombreuses requêtes introduites par les avocats. Mais à chaque round, le collège d’avocats qui défend le cas de l’ancien président a mordu la poussière devant les preuves du procureur de la CPI d’une part et la vigilance des juges d’autre part. Les tentatives d’éviter un procès au suspect ayant toutes échoué, les avocats qui redoutaient certainement l’audience de confirmation des charges en émettant des demandes de report, n’ont plus le choix. Ils doivent à présent chercher à contrer les preuves brandies par l’accusation. L’exercice, on le sait, ne sera pas facile pour Me Altit Emmanuel et ses hommes. En outre, le procureur de la CPI a un dossier solide contenant des images, des témoignages poignants et des faits précis. Face à la solidité du document présenté par le procureur, Fatou Bensouda, la défense aura, de toute évidence, du mal à démontrer aux juges l’innocence de Laurent Gbagbo. Ce qui explique d’ailleurs son jeu de la montre depuis l’audience de comparution de Laurent Gbagbo le 5 décembre 2011. Cependant, la course est bel et bien terminée. La date de l’audience de confirmation des charges est connue. Maintenant la guerre des preuves pour convaincre les juges est engagée. Qui aura, en effet, les preuves les plus solides sortira vainqueur de la confrontation. A ce jeu, l’accusation semble avoir une grande avance sur la partie adverse. Laurent Gbagbo sera donc face à son destin le 19 février prochain. Ses défenseurs arriveront-ils à contrer l’accusation, qui, selon des indiscrétions, a pris tout son temps pour réunir ses éléments de preuves visant à la confirmation des charges contre le suspect? L’audience du 19 février qui promet situera l’opinion nationale et internationale.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara