Malgré les épreuves, notre Foi en notre pays, n'a jamais faibli.
Dans notre désarroi d'une situation inattendue, conjuguée à la relative hétérogénéité de notre culture politique qui conduit à bien des polémiques faute de ne pas toujours percevoir le jeu des rôles afin de le privilégier, notre union n'a pourtant jamais été aussi forte, aussi sacrée; sans doute parce que nous sommes orphelins face à des épreuves apparemment insupportables.
Dans nos souffrances et interrogations face à l'injustice, nos cris ont progressivement ému bien des cœurs et le courage contagieux de Laurent Gbagbo a produit (en nous) les forces que nous n'aurions jamais soupçonnées en nous, au point que rien ni personne n'a pu nous réduire au silence, par la renonciation à notre combat pour une Côte d'Ivoire démocratique, prospère, fraternelle et unie; traduction de notre conviction. Lorsque certains des nôtres ont été contraints au silence ou ne pouvaient être entendus, d'autres ont crié si fort que le silence s'est transformé en une prière secrète. Lorsque certains étaient massacrés, torturés, humiliés et dépossédés de tout, jusqu'à leur dignité, notre Foi qui a su tuer en nous tout sentiment de haine et de vengeance a surpris, confondant l'adversité et révélant les choses cachées. Certains de ceux qui ont été induits en erreur pour devenir nos irréductibles ennemis ont vu des écailles tomber de leurs yeux.
En ce jour de Noël,
Malgré la diversité de nos situations et conditions, toutes différentes les unes les autres mais aussi émouvantes que cruelles. Malgré les sanglots qui peuvent nous étreindre et nous étouffer face aux deuils présents ou lointains, aux souvenirs de ceux qui manquent à l'appel;
Malgré la nature même de ce monde qui donne aux autres le droit d'ignorer leur propre nature;
Malgré la solitude qui pourrait être celle de quelques-uns ou de plusieurs d'entre nous;
Malgré le doute qui pourrait t'habiter;
Malgré les innombrables "malgré";
Telle la durée de vie de l'effet d'un médicament qui est un demi-cycle sinusoïdal, nous abordons la pente descendante de cette colline, nos espoirs se substituant à nos peines et angoisses.
Marchons donc tous, toujours d'une même cadence vers l'unique mission: l'amour de l'autre.
Joyeux Noël à toi mon papa, à toi mon frère, à toi mon ami, à toi mon fils;
Joyeux Noël à toi ma maman, à toi ma sœur, à toi mon amie, à toi ma fille;
Joyeux Noël à toi qui auras été le soutien de l'exilé, du prisonnier, de la veuve, de l'orphelin ou du désespéré;
Joyeux Noël à mon compagnon d'exil, à toi qui es privé de liberté, car demain est déjà nécessairement meilleur dans le dépassement de ta peine qui conduit au pardon. Ton pardon aura d'autant plus d'impact sur l'avenir de ton pays que ceux à qui tu pardonnes sont convaincus de t'avoir fait du mal à raison ou n'en mesurent même pas la douleur. Alors naîtra la Nation tant espérée et ta douleur aura engendré ton rêve, telle la vie que donne une mère, dans la douleur de l'enfantement pour la délivrance. Joyeux Noël aussi à toi qui as encore du mal à te débarrasser de ton regard de haine par incapacité de sortir des intoxications et du venin à toi inoculés. Ta propre existence en dépend. Peut-on exister en niant l'autre, en rejetant le prochain hors de l'humanité, s'est demandé Magdi Allam. Noël, l'équivalent de "Hanoucca" pour les Juifs, c'est aussi la fête de la victoire politique sur l'oppression, dans la paix et l'amour qui n'a pas de sens sans la justice. Alors, conscients que nos sacrifices participent à l'édification d'une société meilleure, tous, d'un cœur uni et apaisé nous irons chanter Joyeux Noël à Laurent Gbagbo, initiateur de la rupture de la fatalité posée sur des peuples voués à l'inexistence; inexistence politique, économique, culturelle et sociale et dont l'inversion a été possible à d'autres peuples frères. Joyeux Noël Prési, toi qui as présidé aux destinés de la Côte d'Ivoire et forgé notre démocratie et nous as abreuvé à la source des valeurs, toi qui en ce jour de Noël est si ancré dans nos cœurs et dans nos prières, pour un victorieux combat, la victoire de l'amour sur la haine.
Eric Kahé, Carnet d'exil, 24 décembre 2012
Dans notre désarroi d'une situation inattendue, conjuguée à la relative hétérogénéité de notre culture politique qui conduit à bien des polémiques faute de ne pas toujours percevoir le jeu des rôles afin de le privilégier, notre union n'a pourtant jamais été aussi forte, aussi sacrée; sans doute parce que nous sommes orphelins face à des épreuves apparemment insupportables.
Dans nos souffrances et interrogations face à l'injustice, nos cris ont progressivement ému bien des cœurs et le courage contagieux de Laurent Gbagbo a produit (en nous) les forces que nous n'aurions jamais soupçonnées en nous, au point que rien ni personne n'a pu nous réduire au silence, par la renonciation à notre combat pour une Côte d'Ivoire démocratique, prospère, fraternelle et unie; traduction de notre conviction. Lorsque certains des nôtres ont été contraints au silence ou ne pouvaient être entendus, d'autres ont crié si fort que le silence s'est transformé en une prière secrète. Lorsque certains étaient massacrés, torturés, humiliés et dépossédés de tout, jusqu'à leur dignité, notre Foi qui a su tuer en nous tout sentiment de haine et de vengeance a surpris, confondant l'adversité et révélant les choses cachées. Certains de ceux qui ont été induits en erreur pour devenir nos irréductibles ennemis ont vu des écailles tomber de leurs yeux.
En ce jour de Noël,
Malgré la diversité de nos situations et conditions, toutes différentes les unes les autres mais aussi émouvantes que cruelles. Malgré les sanglots qui peuvent nous étreindre et nous étouffer face aux deuils présents ou lointains, aux souvenirs de ceux qui manquent à l'appel;
Malgré la nature même de ce monde qui donne aux autres le droit d'ignorer leur propre nature;
Malgré la solitude qui pourrait être celle de quelques-uns ou de plusieurs d'entre nous;
Malgré le doute qui pourrait t'habiter;
Malgré les innombrables "malgré";
Telle la durée de vie de l'effet d'un médicament qui est un demi-cycle sinusoïdal, nous abordons la pente descendante de cette colline, nos espoirs se substituant à nos peines et angoisses.
Marchons donc tous, toujours d'une même cadence vers l'unique mission: l'amour de l'autre.
Joyeux Noël à toi mon papa, à toi mon frère, à toi mon ami, à toi mon fils;
Joyeux Noël à toi ma maman, à toi ma sœur, à toi mon amie, à toi ma fille;
Joyeux Noël à toi qui auras été le soutien de l'exilé, du prisonnier, de la veuve, de l'orphelin ou du désespéré;
Joyeux Noël à mon compagnon d'exil, à toi qui es privé de liberté, car demain est déjà nécessairement meilleur dans le dépassement de ta peine qui conduit au pardon. Ton pardon aura d'autant plus d'impact sur l'avenir de ton pays que ceux à qui tu pardonnes sont convaincus de t'avoir fait du mal à raison ou n'en mesurent même pas la douleur. Alors naîtra la Nation tant espérée et ta douleur aura engendré ton rêve, telle la vie que donne une mère, dans la douleur de l'enfantement pour la délivrance. Joyeux Noël aussi à toi qui as encore du mal à te débarrasser de ton regard de haine par incapacité de sortir des intoxications et du venin à toi inoculés. Ta propre existence en dépend. Peut-on exister en niant l'autre, en rejetant le prochain hors de l'humanité, s'est demandé Magdi Allam. Noël, l'équivalent de "Hanoucca" pour les Juifs, c'est aussi la fête de la victoire politique sur l'oppression, dans la paix et l'amour qui n'a pas de sens sans la justice. Alors, conscients que nos sacrifices participent à l'édification d'une société meilleure, tous, d'un cœur uni et apaisé nous irons chanter Joyeux Noël à Laurent Gbagbo, initiateur de la rupture de la fatalité posée sur des peuples voués à l'inexistence; inexistence politique, économique, culturelle et sociale et dont l'inversion a été possible à d'autres peuples frères. Joyeux Noël Prési, toi qui as présidé aux destinés de la Côte d'Ivoire et forgé notre démocratie et nous as abreuvé à la source des valeurs, toi qui en ce jour de Noël est si ancré dans nos cœurs et dans nos prières, pour un victorieux combat, la victoire de l'amour sur la haine.
Eric Kahé, Carnet d'exil, 24 décembre 2012