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Économie Publié le vendredi 11 janvier 2013 | Le Mandat

Dossier /Côte d’Ivoire, Banque mondiale, FMI : Les dessous des visites de Lagarde et de Jim Yong Kim à Abidjan

© Le Mandat Par DR
Mme Christine Lagarde, Directeur générale du FMI et la première dame Dominique Ouattara rendent visite aux enfants du village SOS d’Abobo
Mardi 08 janvier 2013. Abidjan-Abobo. Mme Christine Lagarde, Directrice générale du FMI accompagnée par la première dame Dominique Ouattara et les ministres Anne Ouloto, Kandia Camara, Kaba Niale et Dosso Moussa ont rendus visitent aux enfants orphelins du village SOS d’Abobo
La Côte d’Ivoire ambitionne de devenir un pays émergent à l’horizon 2020. Cette dynamique est encouragée par le Fmi et la Banque mondiale qui sont parfaitement en phase avec le Président Alassane Ouattara.

C’est aujourd’hui que demain se prépare. Le Président de la République, Alassane Ouattara, ambitionne de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Les sillons d’une telle politique se dessinent progressivement. Les récentes visites de la Directrice générale du FMI et de la Banque mondiale en témoignent. Le nouveau président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, en fonction depuis début juillet 2012 a effectué son premier voyage officiel en septembre dernier en Côte d’Ivoire. Lors de son séjour, il a rencontré le Président Alassane Ouattara. Une visite riche en symboles : la Côte d'Ivoire a en effet obtenu en juin 2012, le point d'achèvement de l'initiative pays pauvres très endettés (PPTE). Qui signifie, une réduction substantielle de sa dette. Le point d'achèvement obtenu par la Côte d'Ivoire dans le cadre du processus PPTE est un feu vert pour le désendettement du pays, accordé par les Institutions de Bretton Woods. Si le gouvernement a été récompensé dans les reformes menées dans la filière du café et du cacao, ou en matière de bonne gestion des finances publiques, il lui faut à présent passer à la vitesse supérieure. C’est-à-dire déterminer et financer les grands projets de développement du pays, car il y a urgence. Il faut mener une lutte sans merci contre le chômage. Et particulièrement celui des jeunes. On estime entre 300 000 et 400 000 le nombre de jeunes qui débarquent chaque année sur le marché du travail. En la matière, la Banque mondiale a déjà fait un don de 25 milliards FCFA pour la formation professionnelle. La Côte d’Ivoire vient d’obtenir 4.300 milliards FCFA dans le cadre du financement du Plan national d’investissement (PND). Ce programme concerne l'éducation, la santé, mais aussi les grandes infrastructures routières ou électriques. Il faudra également trouver des partenaires aux travaux d’aménagement ou la construction d'une centrale hydroélectrique. Du 06 au 08 janvier 2013, Christine Lagarde, a séjourné à Abidjan pour une visite de travail. A cette occasion, elle a rencontré les plus hautes autorités ivoiriennes auxquelles elle a prodigué de nombreux Conseils pour que la Côte d’Ivoire atteigne son objectif principal. Christine Lagarde qui a salué les ambitions du Président Alassane Ouattara, est convaincue que l’heure d’un deuxième miracle économique ivoirien est proche. Surtout avec les progrès réalisés après l’obtention du point d’achèvement de l’initiative PPTE, en juin 2012. Ce, quand on sait que le Fmi a joué un rôle important dans l’annulation de la dette. Et les autorités ivoiriennes se sont engagées dans une série de reformes au niveau des secteurs de l’hydrocarbure, de l’énergie et de l’électricité pour la rendre conforme aux évolutions des cours internationaux.

Les dessous de la visite des patrons du FMI et de la BM à Abidjan

Les visites des premiers responsables des Institutions de Bretton Woods dans un pays ont un aspect particulier. En effet, lorsqu’une relation est mauvaise avec un pays, ces responsables ne s’y rendent pas. C’est le bon travail de l’équipe du Président Alassane Ouattara qui est à saluer. Il s’agit pour le Fmi et la Banque mondiale de se rendre compte que le partenaire bénéficiaire travaille en conformité avec leurs programmes. Un pays qui a le privilège de recevoir ces responsables est un pays qui devient fréquentable. Le gouvernement ivoirien pourra ainsi tirer avantage de ces visites et soigner davantage son image. Le fait de recevoir le satisfécit total n’est pas fortuit puisqu’il ouvrira les portes de la Côte d’Ivoire aux investisseurs privés et booster les Investissements directs étrangers. Cette présence de ces plus hautes institutions financières mondiales en Côte d’ Ivoire sera également exploitée par le secteur privé qui tient compte de ces facteurs pour investir dans un pays. En arrivant ainsi en Côte d’Ivoire, Ces personnalités démontrent implicitement que les investisseurs peuvent traduire en acte leurs intentions de financement. Le Fmi prouve ainsi que les signaux sont bons et que les clignotants sont au vert. Toute chose qui va à coup sûr susciter des réactions positives au niveau des bailleurs de fonds. La Côte d’Ivoire, avec ces visites, gagne la confiance du secteur financier mondial, aussi bien privé que public. Une visite dont les retombées se feront davantage sentir dans quelques mois notamment en 2013.

Ces consignes à mettre en œuvre

Le chemin est encore parsemé d’embûches. Car la Côte d’Ivoire doit relever de nombreux défis pour accomplir son destin, celui de devenir un pays émergent à l’horizon 2020. Il s’agit d’une démarche fondée sur des politiques concrètes. L’objectif fixé par le Président est de générer une croissance suffisante pour doubler le revenu national d’ici 2020. Pour Christine Lagarde, les indicateurs montrent que le pays mise sur un deuxième miracle ivoirien. Une chose est sûre, la croissance s’accélérera sans tarder à un rythme soutenu. Mais, il faudra peut-être un certain temps pour atteindre la vitesse de croisière. Pour y arriver, la Directrice générale du FMI a indiqué trois grands défis que la Côte d’Ivoire doit relever. Il s’agit de l’investissement, l’inclusion, et la bonne gouvernance. La Côte d’Ivoire a besoin d’une meilleure éducation et d’une meilleure formation, et de les centrer là où existe une demande de main-d’œuvre. Toutes les stratégies doivent être axées sur l’emploi, notamment celui des jeunes pour booster les investissements. Cela signifie qu’il faut viser les domaines rentables qui puissent embaucher le plus grand nombre de personnes. Par exemple au niveau de la transformation de la noix de cajou et de certaines matières premières. Cela signifie qu’il faut investir dans des programmes de formation professionnelle. Secundo, la croissance et la prospérité doivent profiter à l’ensemble de la population et ouvrir des opportunités généralisées. Dans la nouvelle dynamique, la Côte d’Ivoire a besoin d’une classe moyenne solide, une classe qui puisse consommer. Ce système va de paire avec la réduction des dépenses dans les domaines où la dépense publique n’est pas très performante, comme les subventions aux prix de l’énergie. L’Etat doit faciliter l’accès généralisé au crédit, notamment pour les petites et moyennes entreprises, déterminantes pour la croissance et la prospérité futures. Pour cela, la Côte d’Ivoire doit rendre son système bancaire plus compétitif. Le problème crucial se trouve au niveau de la gouvernance. A ce sujet, selon la Directrice générale du FMI, la Côte d’Ivoire a déjà payé le prix de la mauvaise gouvernance. Elle a entraîné son cortège de mécontentement, de souffrance et de marginalisation. « Nombreux sont les Ivoiriens qui ont sombré encore plus dans la misère, perdant toute confiance pour les institutions publiques et n’ayant guère d’espoir dans l’avenir de leurs enfants. La mauvaise gouvernance laisse derrière elle un triste héritage », avait-elle regretté lors de son passage à Abidjan. Les Institutions de Bretton Woods, préconise aux autorités d’extirper d’abord la corruption du corps politique et renforcer le rôle de l’État dans ses compétences primordiales. À savoir, promouvoir la stabilité économique, garantir les services sociaux de base à tous les citoyens, offrir un environnement propice à un secteur privé dynamique.

Benjamin SORO
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