Ouattara, qui a affirmé, lors de ses vœux du 31 décembre dernier que «l’argent ne circulait pas dans notre pays, parce qu’il travaillait», montre quelques jours à peine, combien la gestion de ce pays est bien difficile pour lui. La confusion qui caractérise ses explications rend perplexe même le plus fanatique de ses partisans doté d’un minimum d’esprit critique. Pire, dans le cas des augmentations des produits pétroliers et du gaz butane, il démontre sa méconnaissance du fonctionnement de l’administration pétrolière ivoirienne et dit des contre-vérités sur l’état des sociétés d’Etat du secteur pétrolier national. Au point même que Ouattara tienne des propos contradictoires de ceux de ses collaborateurs de ce secteur, certes sensible, mais en plein essor jusqu’en 2010 et dont la croissance et l’importance dans l’économie nationale, devrait continuer à croître sauf si des procédures de gestion particulière et de choix inexplicables sont opérés.
Pour résumer ses propos, reprenons une synthèse par deux des journaux qui le soutiennent : «Revenant sur l'augmentation du prix de l'essence super et du gaz domestique, (…) il a révélé que la mesure devait être prise depuis longtemps. «L'augmentation n'est pas une mesure surprise. Elle aurait dû être prise depuis mai 2011», s'est-il défendu. Et (…) d'indiquer que les structures comme Petroci et la Société ivoirienne de raffinage (SIR) allaient fermer si d'aventure, l’État ne prenait pas une telle mesure, affirmant qu’il fallait «ressusciter» une Société ivoirienne de raffinage (Sir) «en faillite» et une Petroci «prête à fermer».
Notons déjà que le régime Ouattara décide d’appliquer ces hausses à un moment où les cours du baril, référencées prix de détail de ces produits, sont entre $80 et $95. Sous l’administration Gbagbo, les cours du même baril ont atteint jusqu’à $149, sans que jamais, l’État n’ait accepté de prendre des mesures aussi antisociales : niveaux d’augmentations inédits, réduction des subventions et ségrégation des consommateurs, inégalité des subventions dans les prix du butane par exemple.
Sous l’administration Gbagbo, la Sir a traversé des périodes de difficultés et de déséquilibres dues à la contraction du marché local. En réalité, le marché local constitue la source principale de marge de la Sir, car elle n’y affronte pas de compétitions, le marché intérieur étant protégé à son profit, contrairement au marché export, où elle affronte une compétition rude, bien qu’elle y réalise 2/3 de ses ventes, contre à peu près 1/3 sur le marché local. La Sir a donc vécu pendant près de 10 ans (à supposer que le pays soit réunifié depuis), grâce à un demi-marché local, et des prix «retenus», car en deçà des prix internationaux. Cette contraction–rappelons-le – est consécutive à la rébellion et la perte d’une partie du marché local, livrée dans l’ex zone Cno à la contrebande abondamment relatée dans de nombreux rapports internationaux. La perte a été compensée en partie par des subventions étatiques, dont des mécanismes de cessions parafiscales «insérées dans la structure de prix» régulièrement ajustée.
On peut aussi se souvenir qu’en 2000, avant l’avènement du Président Gbagbo, la Sir a été quasiment vendue au franc symbolique. Le secteur pétrolier Sir et Petroci ont été sous l’ère Gbagbo des fleurons de notre économie jusqu’à la crise électorale. Ouattara veut faire croire qu’il a trouvé une Sir en mauvais état en 2011 et que pour la sauver, il a «refusé d’augmenter depuis mai 2011, les prix à la pompe»! Argument spécieux, car c’est tout le contraire que l’on applique. Confronté à ses fallacieuses promesses électorales, Ouattara a été contraint de surseoir à ces hausses pour faire un temps, illusion auprès des populations. Il a ainsi contribué à plomber la Sir. Mais la dure réalité de son incapacité à faire tomber la pluie de milliards apparaît aux yeux de tous. Ouattara est rattrapé par les conditionnalités d’un Ppte-œuvre des efforts des gouvernements Gbagbo- qui dictent la conduite de l’Etat de Côte d’Ivoire. La question de la «restructuration du secteur des hydrocarbures et de l’énergie», pour ne pas dire, des «augmentations des prix» figuraient en bonne place dans l’agenda Ppte. Ouattara va faire boire aux populations le calice jusqu’à la lie. Derrière l’augmentation des hydrocarbures et de l’énergie, produits de premières nécessité, qui constituent d’ailleurs des facteurs de base de production se profilent les hausses en cascade. Maintenant que Ouattara augmente les prix, la Sir risque de plonger vers une mort certaine alors !
Ouattara démontre sa méconnaissance de l’administration pétrolière de «son pays», quand il associe la Sir et la Petroci dans la nécessité de ces augmentations. D’abord, la Petroci n’a absolument rien à voir dans la gestion des prix et des subventions des produits pétroliers en Côte d’Ivoire, car elle est strictement un distributeur de ces produits et qu’elle ne les produits ni ne les importe. Certes, en tant qu’actionnaire principale de la Sir, dont c’est «la responsabilité déléguée», elle intervient, mais bien indirectement et la Sir n’agit pas sur les instructions de la Petroci. Ensuite, toujours dans l’organisation, le prix strict des produits pétroliers, n’a qu’un impact indirect sur les performances de la Sir, car les subventions appliquées aux prix des produits ne lui sont pas destinées. Certes, il est arrivé que l’Etat restructure le prix «d’achat à la Sir» afin de l’aider à avoir une meilleure marge brute que celle que le marché et sa structure de coûts lui permet, mais cela ne signifie pas que la subvention lui soit destinée. La subvention est destinée aux ménages à travers l’ajustement de la fiscalité et la parafiscalité intégrées à la structure de prix. Si le maintien des prix à l’état d’avant augmentation était un problème, il l’était pour l’Etat et le trésor et certainement pas pour les entreprises du secteur. Donc, l’éventuel déficit que l’augmentation entend combler n’est pas celle des entreprises que Ouattara prétend ainsi sauver, mais bien celui de l’Etat, qui a mis en place un mécanisme à cet effet.
Sur la santé financière de ces sociétés, étant donné que Ouattara a gardé les responsables de la Sir que le président Gbagbo avait nommés, et qu’il les a même décorés, il paraît bien curieux qu’il dénonce leur gestion ! Nul n’est donc besoin de s’appesantir sur ce cas. En revanche, la direction de Petroci ayant été changée, on peut comprendre qu’il s’attaque à l’ancienne, mais pour autant, il faudrait qu’il prouve ses déclarations. Si Ouattara avait été éduqué correctement sur le l’organisation et le fonctionnement de ce secteur et son administration, il aurait appris et compris que Petroci ne peut pas dépendre, pour sa survie, des prix des produits pétroliers raffinés. A moins que, depuis l’installation de son régime, Petroci traverse une crise subite et particulièrement aigue, pour devoir dépendre d’une activité-la distribution- qui ne représentait même pas 30% de son chiffre d’affaire jusqu’en 2010. Pour le démentir ou le démontrer, il lui suffit de faire publier les résultats de l’entreprise d’avant sa prise de pouvoir et de les comparer à sa gestion. Petroci était une entreprise très saine jusqu’en 2010 et avait battu des records de performances durant la période Gbagbo, dont le ministre Diby, en particulier peut témoigner, puisqu’il fait encore parti du gouvernement Ouattara. En tout cas les chiffres sont vérifiables et le dernier résultat d’exploitation de Petroci, sous l’administration Gbagbo, affichait plus de 20 milliards de bénéfice net, suite à des provisions, sans lesquelles, le bénéfice net réel serait supérieur à 30 milliards, qui constituent la moyenne de ses résultats entre 2005 et 2010. Le président du conseil d’administration, le général Banny encore en poste, peut en témoigner aussi. Il est donc bien difficile de croire qu’une telle entreprise, soit «prête à fermer» après seulement deux exercices fiscaux, même après changement de pouvoir !
Ces contre-vérités sur l’état des sociétés du secteur portent un grave discrédit au régime Ouattara et conduisent à exiger que les comptes de ces entreprises sur ces 10-12 dernières années soient publiés pour éclairer les Ivoiriens. Car, ces affirmations paraissent bien gratuites et plutôt légères pour être prise pour crédibles, même dans un pays où «l’argent ne circule pas» ! A moins que depuis ces 2 dernières années, le train de vie flamboyant de son nouveau ministre et les activités diverses et multiples dont Petroci est responsable, soient d’un poids trop lourd pour les comptes pourtant sains de l’entreprise, la conduisant ainsi à une situation subitement précaire. Auquel cas, Ouattara devrait avoir le courage d’avouer et assumer ses mauvais choix et le laisser-aller dont il fait preuve face aux responsables d’un secteur ayant tout pour porter l’économie ivoirienne en tout point. N’oublions pas qu’en 2011, 2 découvertes «importantes», selon les informations, ont été faites, dont l’Etat lui-même et Petroci devrait profiter pour consolider le secteur et porter Petroci encore plus haut. Mais, la presse internationale (Africa Energy Intelligence, notamment), nous apprend avec surprise que Petroci aurait des difficultés à financer ses parts d’investissements ? Enfin ! Notons cependant que ces découvertes sont le résultat des efforts accomplis par l’ancienne administration pétrolière, l’ex-équipe dirigeante de Petroci et des opérateurs choisis par l’administration Gbagbo. On ne découvre pas du pétrole par la magie ou la l’arrogance des discours. Espérons quand même que celles-ci profitent aux populations ivoiriennes si éprouvées par la rébellion enfin au pouvoir !
Ouattara contredit ses propres collaborateurs, mais, on le comprend : sa logique étant de diaboliser absolument Gbagbo et de noircir tout ce qu’il a réalisé avec ses collaborateurs, on peut lui concéder de systématiquement jeter la responsabilité de ses propres erreurs sur autrui.
Le directeur des hydrocarbures a effectivement expliqué que les hausses étaient inévitables et attendues. Il a ajouté aussi qu’elles faisaient parties d’exigences des partenaires au développement, comme bientôt, si cela n’a pas été fait, l’augmentation de l’électricité. M Diabi a clairement dit que les engagements de la Côte d’Ivoire vis-à-vis des institutions financières internationales prévoyaient ces augmentations. D’ailleurs, souvenons-nous que lorsque le Ppte a été accordé, cela était accompagné de conditionnalités futures à remplir qui n’avaient pas été satisfaites en dû temps, notamment de réformes et réajustements tarifaires dans les secteurs pétroliers et électriques.
Avec lui, son ministre dit que la Sir est «endettée de 150 milliards» (dette n’est pas déficit, mais bon, faut-il s’appesantir sur les mots avec Ouattara ?) et que le gaz «est déficitaire de 100 milliards» (si ça veut dire quelque chose d’ailleurs que «le gaz soit déficitaire» !) Aucun des deux responsables directs ne mentionne jamais la Petroci dans leurs « récriminations » et justifications de la mesure impopulaire et socialement préjudiciable.
D’où vient que Petroci serait sur le point de fermer– selon Ouattara- et si c’est le cas depuis quand ? Et si Petroci est aussi mal en point, pourquoi finance-t-elle autant d’activités « hors activités », comme les « lumières meurtrières d’Abidjan », les multiples « œuvres sociales »de Mme Ouattara, en plus du train de vie opulent du ministre et sa famille ? Pour ce qui est visible et connu…..
Pourquoi, alors que tout le pays sait que les hausses des prix des hydrocarbures et de l’énergie devaient advenir car acceptées par lui, Ouattara s’évertue-t-il à pervertir encore et toujours la réalité et décrire les faits sous un jour bien loin de la réalité ? Ce trait est caractéristique de Ouattara et traduit bien sa personnalité.
Notons enfin, que récemment, même le grand pays producteur pétrolier voisin, le Nigeria a été confronté à la même question, sans que cela ne soit lié à la santé financière de ses entreprises nationales. Pourtant, son gouvernement a appliqué les conditionnalités d’ajustements tarifaires soutenus par ses partenaires au développement ; ce qui a provoqué des grèves générales largement populaires d’une violence rare, et contraint le gouvernement nigérian à reculer. Mais, il faut croire que la Côte d’Ivoire de Ouattara est très spéciale, contrairement à la normalité des autres pays, confrontés à des problèmes similaires ; normalité de répression de la société civile oblige !
Ba Bemba
Pour résumer ses propos, reprenons une synthèse par deux des journaux qui le soutiennent : «Revenant sur l'augmentation du prix de l'essence super et du gaz domestique, (…) il a révélé que la mesure devait être prise depuis longtemps. «L'augmentation n'est pas une mesure surprise. Elle aurait dû être prise depuis mai 2011», s'est-il défendu. Et (…) d'indiquer que les structures comme Petroci et la Société ivoirienne de raffinage (SIR) allaient fermer si d'aventure, l’État ne prenait pas une telle mesure, affirmant qu’il fallait «ressusciter» une Société ivoirienne de raffinage (Sir) «en faillite» et une Petroci «prête à fermer».
Notons déjà que le régime Ouattara décide d’appliquer ces hausses à un moment où les cours du baril, référencées prix de détail de ces produits, sont entre $80 et $95. Sous l’administration Gbagbo, les cours du même baril ont atteint jusqu’à $149, sans que jamais, l’État n’ait accepté de prendre des mesures aussi antisociales : niveaux d’augmentations inédits, réduction des subventions et ségrégation des consommateurs, inégalité des subventions dans les prix du butane par exemple.
Sous l’administration Gbagbo, la Sir a traversé des périodes de difficultés et de déséquilibres dues à la contraction du marché local. En réalité, le marché local constitue la source principale de marge de la Sir, car elle n’y affronte pas de compétitions, le marché intérieur étant protégé à son profit, contrairement au marché export, où elle affronte une compétition rude, bien qu’elle y réalise 2/3 de ses ventes, contre à peu près 1/3 sur le marché local. La Sir a donc vécu pendant près de 10 ans (à supposer que le pays soit réunifié depuis), grâce à un demi-marché local, et des prix «retenus», car en deçà des prix internationaux. Cette contraction–rappelons-le – est consécutive à la rébellion et la perte d’une partie du marché local, livrée dans l’ex zone Cno à la contrebande abondamment relatée dans de nombreux rapports internationaux. La perte a été compensée en partie par des subventions étatiques, dont des mécanismes de cessions parafiscales «insérées dans la structure de prix» régulièrement ajustée.
On peut aussi se souvenir qu’en 2000, avant l’avènement du Président Gbagbo, la Sir a été quasiment vendue au franc symbolique. Le secteur pétrolier Sir et Petroci ont été sous l’ère Gbagbo des fleurons de notre économie jusqu’à la crise électorale. Ouattara veut faire croire qu’il a trouvé une Sir en mauvais état en 2011 et que pour la sauver, il a «refusé d’augmenter depuis mai 2011, les prix à la pompe»! Argument spécieux, car c’est tout le contraire que l’on applique. Confronté à ses fallacieuses promesses électorales, Ouattara a été contraint de surseoir à ces hausses pour faire un temps, illusion auprès des populations. Il a ainsi contribué à plomber la Sir. Mais la dure réalité de son incapacité à faire tomber la pluie de milliards apparaît aux yeux de tous. Ouattara est rattrapé par les conditionnalités d’un Ppte-œuvre des efforts des gouvernements Gbagbo- qui dictent la conduite de l’Etat de Côte d’Ivoire. La question de la «restructuration du secteur des hydrocarbures et de l’énergie», pour ne pas dire, des «augmentations des prix» figuraient en bonne place dans l’agenda Ppte. Ouattara va faire boire aux populations le calice jusqu’à la lie. Derrière l’augmentation des hydrocarbures et de l’énergie, produits de premières nécessité, qui constituent d’ailleurs des facteurs de base de production se profilent les hausses en cascade. Maintenant que Ouattara augmente les prix, la Sir risque de plonger vers une mort certaine alors !
Ouattara démontre sa méconnaissance de l’administration pétrolière de «son pays», quand il associe la Sir et la Petroci dans la nécessité de ces augmentations. D’abord, la Petroci n’a absolument rien à voir dans la gestion des prix et des subventions des produits pétroliers en Côte d’Ivoire, car elle est strictement un distributeur de ces produits et qu’elle ne les produits ni ne les importe. Certes, en tant qu’actionnaire principale de la Sir, dont c’est «la responsabilité déléguée», elle intervient, mais bien indirectement et la Sir n’agit pas sur les instructions de la Petroci. Ensuite, toujours dans l’organisation, le prix strict des produits pétroliers, n’a qu’un impact indirect sur les performances de la Sir, car les subventions appliquées aux prix des produits ne lui sont pas destinées. Certes, il est arrivé que l’Etat restructure le prix «d’achat à la Sir» afin de l’aider à avoir une meilleure marge brute que celle que le marché et sa structure de coûts lui permet, mais cela ne signifie pas que la subvention lui soit destinée. La subvention est destinée aux ménages à travers l’ajustement de la fiscalité et la parafiscalité intégrées à la structure de prix. Si le maintien des prix à l’état d’avant augmentation était un problème, il l’était pour l’Etat et le trésor et certainement pas pour les entreprises du secteur. Donc, l’éventuel déficit que l’augmentation entend combler n’est pas celle des entreprises que Ouattara prétend ainsi sauver, mais bien celui de l’Etat, qui a mis en place un mécanisme à cet effet.
Sur la santé financière de ces sociétés, étant donné que Ouattara a gardé les responsables de la Sir que le président Gbagbo avait nommés, et qu’il les a même décorés, il paraît bien curieux qu’il dénonce leur gestion ! Nul n’est donc besoin de s’appesantir sur ce cas. En revanche, la direction de Petroci ayant été changée, on peut comprendre qu’il s’attaque à l’ancienne, mais pour autant, il faudrait qu’il prouve ses déclarations. Si Ouattara avait été éduqué correctement sur le l’organisation et le fonctionnement de ce secteur et son administration, il aurait appris et compris que Petroci ne peut pas dépendre, pour sa survie, des prix des produits pétroliers raffinés. A moins que, depuis l’installation de son régime, Petroci traverse une crise subite et particulièrement aigue, pour devoir dépendre d’une activité-la distribution- qui ne représentait même pas 30% de son chiffre d’affaire jusqu’en 2010. Pour le démentir ou le démontrer, il lui suffit de faire publier les résultats de l’entreprise d’avant sa prise de pouvoir et de les comparer à sa gestion. Petroci était une entreprise très saine jusqu’en 2010 et avait battu des records de performances durant la période Gbagbo, dont le ministre Diby, en particulier peut témoigner, puisqu’il fait encore parti du gouvernement Ouattara. En tout cas les chiffres sont vérifiables et le dernier résultat d’exploitation de Petroci, sous l’administration Gbagbo, affichait plus de 20 milliards de bénéfice net, suite à des provisions, sans lesquelles, le bénéfice net réel serait supérieur à 30 milliards, qui constituent la moyenne de ses résultats entre 2005 et 2010. Le président du conseil d’administration, le général Banny encore en poste, peut en témoigner aussi. Il est donc bien difficile de croire qu’une telle entreprise, soit «prête à fermer» après seulement deux exercices fiscaux, même après changement de pouvoir !
Ces contre-vérités sur l’état des sociétés du secteur portent un grave discrédit au régime Ouattara et conduisent à exiger que les comptes de ces entreprises sur ces 10-12 dernières années soient publiés pour éclairer les Ivoiriens. Car, ces affirmations paraissent bien gratuites et plutôt légères pour être prise pour crédibles, même dans un pays où «l’argent ne circule pas» ! A moins que depuis ces 2 dernières années, le train de vie flamboyant de son nouveau ministre et les activités diverses et multiples dont Petroci est responsable, soient d’un poids trop lourd pour les comptes pourtant sains de l’entreprise, la conduisant ainsi à une situation subitement précaire. Auquel cas, Ouattara devrait avoir le courage d’avouer et assumer ses mauvais choix et le laisser-aller dont il fait preuve face aux responsables d’un secteur ayant tout pour porter l’économie ivoirienne en tout point. N’oublions pas qu’en 2011, 2 découvertes «importantes», selon les informations, ont été faites, dont l’Etat lui-même et Petroci devrait profiter pour consolider le secteur et porter Petroci encore plus haut. Mais, la presse internationale (Africa Energy Intelligence, notamment), nous apprend avec surprise que Petroci aurait des difficultés à financer ses parts d’investissements ? Enfin ! Notons cependant que ces découvertes sont le résultat des efforts accomplis par l’ancienne administration pétrolière, l’ex-équipe dirigeante de Petroci et des opérateurs choisis par l’administration Gbagbo. On ne découvre pas du pétrole par la magie ou la l’arrogance des discours. Espérons quand même que celles-ci profitent aux populations ivoiriennes si éprouvées par la rébellion enfin au pouvoir !
Ouattara contredit ses propres collaborateurs, mais, on le comprend : sa logique étant de diaboliser absolument Gbagbo et de noircir tout ce qu’il a réalisé avec ses collaborateurs, on peut lui concéder de systématiquement jeter la responsabilité de ses propres erreurs sur autrui.
Le directeur des hydrocarbures a effectivement expliqué que les hausses étaient inévitables et attendues. Il a ajouté aussi qu’elles faisaient parties d’exigences des partenaires au développement, comme bientôt, si cela n’a pas été fait, l’augmentation de l’électricité. M Diabi a clairement dit que les engagements de la Côte d’Ivoire vis-à-vis des institutions financières internationales prévoyaient ces augmentations. D’ailleurs, souvenons-nous que lorsque le Ppte a été accordé, cela était accompagné de conditionnalités futures à remplir qui n’avaient pas été satisfaites en dû temps, notamment de réformes et réajustements tarifaires dans les secteurs pétroliers et électriques.
Avec lui, son ministre dit que la Sir est «endettée de 150 milliards» (dette n’est pas déficit, mais bon, faut-il s’appesantir sur les mots avec Ouattara ?) et que le gaz «est déficitaire de 100 milliards» (si ça veut dire quelque chose d’ailleurs que «le gaz soit déficitaire» !) Aucun des deux responsables directs ne mentionne jamais la Petroci dans leurs « récriminations » et justifications de la mesure impopulaire et socialement préjudiciable.
D’où vient que Petroci serait sur le point de fermer– selon Ouattara- et si c’est le cas depuis quand ? Et si Petroci est aussi mal en point, pourquoi finance-t-elle autant d’activités « hors activités », comme les « lumières meurtrières d’Abidjan », les multiples « œuvres sociales »de Mme Ouattara, en plus du train de vie opulent du ministre et sa famille ? Pour ce qui est visible et connu…..
Pourquoi, alors que tout le pays sait que les hausses des prix des hydrocarbures et de l’énergie devaient advenir car acceptées par lui, Ouattara s’évertue-t-il à pervertir encore et toujours la réalité et décrire les faits sous un jour bien loin de la réalité ? Ce trait est caractéristique de Ouattara et traduit bien sa personnalité.
Notons enfin, que récemment, même le grand pays producteur pétrolier voisin, le Nigeria a été confronté à la même question, sans que cela ne soit lié à la santé financière de ses entreprises nationales. Pourtant, son gouvernement a appliqué les conditionnalités d’ajustements tarifaires soutenus par ses partenaires au développement ; ce qui a provoqué des grèves générales largement populaires d’une violence rare, et contraint le gouvernement nigérian à reculer. Mais, il faut croire que la Côte d’Ivoire de Ouattara est très spéciale, contrairement à la normalité des autres pays, confrontés à des problèmes similaires ; normalité de répression de la société civile oblige !
Ba Bemba